Les Républicains ont opté pour la méthode consensuelle lors de leur Conseil national consacré à l'Europe, samedi à Menton, avec une déclaration...
A Menton, le parti Les Républicains s’essaie au consensus sur l’Europe
Les Républicains ont opté pour la méthode consensuelle lors de leur Conseil national consacré à l'Europe, samedi à Menton, avec une déclaration...
Par Baptiste PACE
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Les Républicains ont opté pour la méthode consensuelle lors de leur Conseil national consacré à l'Europe, samedi à Menton, avec une déclaration de principes qui ne se prête guère aux oppositions.
Ce Conseil national - sorte de parlement du parti -, qui est le deuxième à se tenir depuis l’accession à la présidence de Laurent Wauquiez, rassemble samedi quelque 600 personnes au Palais de l’Europe de Menton.
Vendredi, le patron de LR avait visité le poste frontière de Menton, l'occasion de dénoncer un "accord de façade" négocié par Emmanuel Macron et ses homologues européens sur la question migratoire. Il s'était également rendu à Grasse sur la tombe de l'ancien ministre Charles Pasqua, décédé en 2015, et avait rendu visite à Christian Estrosi dans son bureau de la mairie de Nice.
M. Estrosi, qui a pris ses distances avec le parti et avait dénoncé une "mauvaise manière", avec ce rassemblement organisé dans sa région, le jour de l’inauguration d’une ligne de tramway dans sa ville, pourrait effectuer une apparition dans la journée.
Son rival de la Côte d’Azur Eric Ciotti, président de la Commission d’investiture du parti, a été ovationné lors de sa prise de parole.
- Pécresse : "l'euro-scepticisme recule" -
Quant à Valérie Pécresse, conspuée en janvier lors du précédent Conseil national, elle est cette fois entrée dans la salle sous un mélange de huées et d'applaudissements.
La présidente de Libres!, rivale de M. Wauquiez, a gagné les faveurs de la salle en lançant que LR ne devait "pas laisser le message européen à Emmanuel Macron".
À sa sortie - elle est repartie à la mi-journée pour l'Île-de-France -, elle s'est dite "satisfaite de voir que l'euro-scepticisme recule" chez LR.
"Je vois aussi qu’on a renoncé à démanteler l’Europe, à la rétrécir à 6, à 12. On est vraiment dans un projet pour sauver l’Europe à 27. C’est une bonne chose", a-t-elle poursuivi, dans une allusion au projet d'Europe des cercles concentriques, prôné par Laurent Wauquiez.
Le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez, lors du Conseil national du parti à Menton, le 30 juin 2018
AFP
Mais l'heure est au consensus et "les priorités ne sont plus" aux bouleversements institutionnels en Europe, a expliqué M. Wauquiez vendredi dans Les Echos.
Instrument de ce consensus: la déclaration de principe en sept "piliers" qui doit être soumise dans la journée à l'approbation du Conseil national. Un texte réaffirmant l'engagement européen de LR, qui fait de la "protection des frontières" la "priorité absolue" en Europe et qui prône la "préférence communautaire".
Également présent à Menton, le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau, dont le micro-parti Force Républicaine avait émis une trentaine de propositions, a martelé son message en faveur d’un "projet de civilisation", un point qui figure également dans la déclaration.
Les sept "piliers" de cette déclaration doivent servir de "socle" à l'élaboration du programme pour les élections européennes de 2019. La question de la tête de liste devrait être tranchée en fin d'année. M. Wauquiez a répété samedi qu'il ne serait pas candidat. Le député Damien Abad, dont le nom commence à circuler, a été particulièrement applaudi lors de son intervention.
Le Conseil national a voté par acclamation la nomination du centriste Jean Leonetti au poste de vice-président délégué du parti, décidée par M. Wauquiez lors de l'éviction de Virginie Calmels. Laquelle n'était pas présente à Menton.
Enfin, le Conseil national a validé la nouvelle composition de la Haute autorité, qui veille notamment à la régularité des scrutins interne. L'avocat Henri de Beauregard, qui a notamment défendu la Manif pour Tous, succède à la tête de cette instance à Anne Levade.
Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…
Pour illustrer « la rupture » promise lors de son entrée en fonction, Sébastien Lecornu a indiqué vouloir supprimer les derniers avantages « à vie » qui sont encore accordés aux anciens membres du gouvernement. Un amendement en ce sens avait été adopté en janvier dernier lors de l’examen du budget 2025. Il allait plus loin et visait aussi les avantages des anciens présidents de la République. François Bayrou n’y était pas favorable et la mesure n’avait pas survécu à la navette parlementaire.
Après avoir reçu les différents partis politiques du socle commun la semaine dernière, Sébastien Lecornu s’est entretenu ce lundi avec Sophie Binet. La secrétaire générale de la CGT lui a présenté ses exigences.
Sébastien Lecornu a annoncé sa volonté de mettre un terme aux derniers privilèges accordés à vie aux anciens Premiers ministres, dans le cadre d’un effort global de réduction de la dépense publique. Une mesure qui concernerait actuellement 17 anciens locataires de Matignon, alors que ces avantages restent relativement limités.
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