A Paris, El Khomri face à Bournazel, qui marchera le mieux?

A Paris, El Khomri face à Bournazel, qui marchera le mieux?

Duel déroutant à Paris: l'ex-ministre Myriam El Khomri, qui revendique le soutien d'Emmanuel Macron, et le juppéiste Pierre-Yves Bournazel,...
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Par Antoine MAIGNAN

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Duel déroutant à Paris: l'ex-ministre Myriam El Khomri, qui revendique le soutien d'Emmanuel Macron, et le juppéiste Pierre-Yves Bournazel, appuyé par Edouard Philippe, s'affrontent pour le second tour des législatives.

A eux deux, la candidate du Parti socialiste et celui des Républicains ont totalisé près de 52% des voix au premier tour. Un signe que les électeurs de cette 18e circonscription de la capitale ont largement suivi la vague nationale des votants favorable à la REM, qui n'avait pas investi de candidat officiel en raison de la compatibilité de ces deux candidats avec le projet du gouvernement.

"Je suis en campagne, avec détermination, pour amplifier la dynamique que m'ont donnée les électeurs au premier tour", affirme à l'AFP Pierre-Yves Bournazel, arrivé en tête avec plus de onze points d'avance sur Myriam El Khomri, dans cette circonscription du nord de la capitale pourtant ancrée à gauche depuis 1997.

Alors que son opposant voyait le Premier ministre Edouard Philippe lui réitérer son soutien public, Myriam El-Khomri contre-attaquait dès lundi en affirmant avoir eu "confirmation" du "soutien officiel" du président Emmanuel Macron lors "de conversations privées", et en mettant en avant les soutiens de Bertrand Delanoë, Bernard Cazeneuve, de la maire de Paris Anne Hidalgo ou de la ministre de la Culture Françoise Nyssen.

Pierre-Yves Bournazel en campagne à Paris, le 1er juin 2017
Pierre-Yves Bournazel en campagne à Paris, le 1er juin 2017
AFP/Archives

"Seul le Premier ministre s'est exprimé publiquement pour m'apporter clairement son soutien franc et massif", insiste Pierre-Yves Bournazel, glissant à l'AFP ne pas être "sûr qu'Emmanuel Macron veuille s'impliquer dans les législatives".

"Contrairement à mon opposant à droite, qui parrainait il y a quelques semaines François Fillon (...), moi, je n'efface pas mon logo", rétorque l'ex-ministre du Travail lors d'une réunion de quartier dans le XVIIIe arrondissement, en présence de Bernard Cazeneuve venu soutenir "une femme engagée".

"Lorsque nous croyons à l'action publique, on y va avec ses convictions, on est pas une girouette, on assume les choses jusqu'au bout", plaide-t-elle, insistant sur sa qualité de "candidate socialiste" et se disant "fière d'avoir été placée en tête des candidats de gauche par les électeurs de cette circonscription".

- 'Les deux faces d'une même pièce'? -

Un message à demi-mot en direction des électeurs de la "gauche de la gauche", qui étaient plus de 30% en cumulé lors du premier tour. Mais l'ex-ministre du Travail, égérie de la loi éponyme si décriée à la gauche du PS (sans compter les "frondeurs" socialistes), doit faire sans le soutien des candidats Insoumis et communiste de la circonscription.

"Hors de question de leur apporter une seule voix", s'exclame auprès de l'AFP le candidat de la France insoumise Paul Vannier, arrivé 3e du premier tour avec 16,60% des voix, jugeant les deux candidats "interchangeables".

"Je ne vais pas appeler mes électeurs à départager les deux faces d'une même pièce", renchérit Caroline de Haas, candidate soutenue par le PCF et EELV et initiatrice d'une pétition en ligne qui avait réuni plus de 1,3 million de signataires contre la loi travail, qui a totalisé 13,57% au 1er tour.

Les "marcheurs" ne sont pas plus avancés. Stanislas Guérini, référent pour Paris de la République en marche et candidat dans la 3e circonscription de la capitale, confirme à l'AFP qu'il "n'y aura pas de prise de parti". "J'ai donné une consigne de neutralité sur le terrain", précise-t-il.

"Mon objectif, c'était qu'un candidat Macron-compatible soit élu dans la circonscription", abonde Justine Henry, référente En Marche! pour le 18e arrondissement. "Et le pari est déjà gagné."

"Les deux candidats sont assez proches de la lignée de Macron", constate Fabien, électeur d'En Marche! de 32 ans croisé près de la mairie du XVIIIe arrondissement. Cet ingénieur résume la situation: "Finalement, ça va se jouer sur les affinités personnelles, selon que l'on se situe plutôt au centre-gauche, ou plutôt au centre-droit."

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