"Ce mouvement a grandi très vite, il doit maintenant s'enraciner": à six mois des municipales, La République en marche lance les grands travaux...
A six mois des municipales, les grands travaux de LREM pour mieux s’implanter
"Ce mouvement a grandi très vite, il doit maintenant s'enraciner": à six mois des municipales, La République en marche lance les grands travaux...
Par Paul AUBRIAT
Temps de lecture :
4 min
Publié le
"Ce mouvement a grandi très vite, il doit maintenant s'enraciner": à six mois des municipales, La République en marche lance les grands travaux ce week-end lors de son "Campus des territoires" en vue de parachever son implantation locale, jusqu'alors talon d'Achille du parti.
Le mouvement présidentiel attend 3.000 personnes, samedi et dimanche à Bordeaux, lors de cette université d'été qui n'en porte pas le nom, au risque de nourrir les critiques de banalisation du parti, là où LREM avait toujours cultivé singularité et verticalité.
"C'est vrai qu'il n'y a pas toujours eu dans le passé la volonté de faire une université d'été, mais ce campus arrive au bon moment", justifie le patron du parti, Stanislas Guerini, qui annonce "une étape dans la vie" de LREM, à peine trois ans après sa création.
Le programme du week-end se veut dense: une douzaine de conférences pour "écouter les territoires", une quinzaine de débats pour "agir dans les territoires" et autant d'ateliers et formations afin de "s'engager dans les territoires".
L'évènement aux airs de démonstration de force a convoqué toute la macronie: l'ensemble du gouvernement doit y participer, à l'exception de Jean-Yves Le Drian, Annick Girardin et Geneviève Darrieusecq, ainsi qu'à peu près tous les élus, cadres du parti et candidats aux municipales.
Des "cartes blanches" ont en outre été proposées aux trois grands cercles de réflexion politique français: la Fondation Jean-Jaurès, Terra Nova - classés à gauche et au centre gauche - et FondaPol - marqué au centre droit.
L'enjeu est multiple: d'abord, ressouder les troupes, parfois critiques quant à la verticalité du mouvement, alors que, dans le même temps, plusieurs permanences parlementaires ont été vandalisées cet été.
- "Crispations" -
Le Campus des territoires doit aussi engager une réforme des statuts de LREM pour accorder davantage d'autonomie aux comités locaux avec une décentralisation des moyens financiers.
La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, le 28 août 2019 à Paris
AFP/Archives
"Notre mouvement est largement perfectible", reconnaît Stanislas Guerini, qui jure par davantage de "démocratie interne" pour une meilleure "implantation". La philosophie de LREM, assure pourtant une historique de la macronie, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, est intacte: "nous ne voulons toujours pas de potentats locaux", dit-elle.
Ensuite, il s'agit de préparer les municipales. "Ce qu'on doit apporter à nos candidats, c'est du programmatique, nourri par des axes - développement durable, santé, démocratie locale -, et la formation: à la fois la manière de faire campagne, puis savoir administrer ou gérer des finances locales", énumère le patron du parti.
Mais, si on loue ces échéances électorales locales "porteuses d'espoir", qui doivent "apporter des réponses pour +refaire nation+" et "recréer des liens", on admet également des "crispations" propres aux investitures données par la commission nationale du parti.
Car la grogne monte: à Lille, où Violette Spillebout a été préférée à Valérie Petit, en Haute-Savoie, où le référent départemental a démissionné lundi en raison d'un désaccord sur la stratégie à adopter à Annecy, ou à Paris, où la candidature dissidente de Cédric Villani semble désormais inéluctable face à Benjamin Griveaux.
"Nous sommes une formation jeune: il faut expliquer les enjeux du rassemblement que nous devons", plaide Stanislas Guerini, qui dit "aborder cette élection de façon très modeste", et "assumer, parfois, de s'ouvrir vers l'extérieur et pas se regarder le nombril LREM", "y compris en soutenant des exécutifs locaux", là où nombre de marcheurs s'étaient historiquement engagés en réaction à ces élus sortants.
A Bordeaux, le précepte n'a toutefois pas été suivi: LREM a investi Thomas Cazenave contre l'actuel maire Nicolas Florian, successeur d'Alain Juppé et proche d'Edouard Philippe.
Le Premier ministre sera toutefois bien là, dimanche, et prononcera un discours pour conclure le campus. Quid, en revanche, de François Bayrou, partenaire de la majorité, mais dont le MoDem a indiqué qu'il soutiendrait M. Florian? "La ligne est largement ouverte entre nous, et je pense qu'il sera là", veut croire Stanislas Guerini.
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, a été interpellée ce mercredi au Sénat, par le sénateur LR Jean Bacci, sur les obligations légales de débroussaillement. Dans un contexte de feux de forêt, l’élu estime que les textes de loi ne sont pas suffisamment respectés, pointant des arrêtés préfectoraux souvent trop complexes.
Le texte proposant d’allonger la durée maximale de rétention administrative pour les étrangers jugés dangereux à 210 jours devrait être adopté sans modification par la majorité sénatoriale.
Invité de la matinale de Public Sénat, le président du groupe Union centriste au Sénat, Hervé Marseille évoque les pistes de réduction du déficit public. Le centriste assure même être ouvert à une taxation des hauts revenus sur le modèle de la taxe Zucman.
Le Sénat a adopté en deuxième lecture l’article de proposition de loi de programmation énergétique entérinant la relance du nucléaire. L’objectif de construction de six puis huit EPR2 est ainsi inscrit dans la version adoptée par le Sénat, tout comme la composition « majoritairement » nucléaire du mix électrique français à horizon 2050.
Le
Le direct
Programmation nationale de l'énergie : adoption du texte au Sénat
Programmation nationale de l'énergie : adoption du texte au Sénat