Abandon du passe sanitaire selon les régions : « On n’est pas encore à cette phase-là », selon Marc Fesneau

Abandon du passe sanitaire selon les régions : « On n’est pas encore à cette phase-là », selon Marc Fesneau

Le ministre chargé des Relations avec le Parlement doute qu’une levée différenciée du passe sanitaire, en fonction de la situation sanitaire locale, soit opportune dans l’immédiat.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Plus que neuf jours et l’on connaîtra les arbitrages du gouvernement sur la prorogation du passe sanitaire. Le projet de loi pourrait maintenir la possibilité de cet outil sur le territoire jusqu’au mois de juin, enjambant ainsi les élections présidentielle et législatives. D’ici l’adoption du texte le 13 octobre en Conseil des ministres, le gouvernement a recueilli dans l’intervalle l’avis juridique du Conseil d’Etat et un avis sanitaire, du Conseil scientifique. « De quels outils a-t-on besoin en cas de ressaut épidémique ? », voilà en somme la question adressée à l’équipe de Jean-François Delfraissy, selon Marc Fesneau. Le ministre chargé des Relations avec le Parlement était l’invité d’Audition publique (Public Sénat / LCP-AN / Le Figaro Live), ce 4 octobre.

Au Sénat, la perspective d’accorder à l’exécutif le pouvoir de décréter le passe sanitaire jusqu’à l’été n’enchante ni la majorité sénatoriale, ni la gauche. L’excès de prudence ne nuit pas, selon le ministre. « Posons-nous les questions de façon très factuelle : est-ce qu’il y a besoin d’un outil qui dure six mois, et qu’à six mois, on est à peu près sûrs d’être tranquilles, ou qu’on pense qu’à trois mois on est sûrs d’être tranquilles ? Et ça le Conseil scientifique le dira », fait-il valoir.

Marc Fesneau craint aussi les éventuelles critiques de l’opposition, si d’aventure le Parlement venait à être convoqué en pleine campagne présidentielle. « On n’est pas dans la même temporalité en mars-avril. Il ne vous aura pas échappé qu’on est dans des échéances électorales qui posent des questions. » Face à lui dans l’émission, la sénatrice PS Laurence Rossignol, vice-présidente du Sénat, lui a assuré que ce point ne poserait pas problème. « Si vous décidez de convoquer le Parlement en mars, avril, pour proroger, nous répondrons présent. »

Le ministre s’est montré en revanche plus prudent sur une éventuelle différenciation territoriale du passe sanitaire. L’hypothèse est à « travailler », reconnaît-il, même si elle ne semble pas emporter son adhésion pour le moment. « Sur cette affaire-là, probablement c’est possible, mais je pense qu’on n’est pas encore à cette phase-là. Je rappelle qu’on a un certain nombre de gens qui doivent procéder à une troisième injection pour recouvrir totalement leur immunité […] Peut-être qu’il faut un peu de temps. »

Le 18 septembre, dans une interview au Parisien, le ministre de la Santé Olivier Véran avait laissé la porte ouverte à un allégement progressif du passe, en fonction des réalités locales. « Si la situation continuait de s’améliorer, nous pourrions alléger progressivement les restrictions, là où le virus circule le moins d’abord, puis partout sur le territoire. Cet allégement pourrait inclure le passe sanitaire ».

Dans la même thématique

Au sein de la droite sénatoriale, de plus en plus de sénateurs tentés par le parti Horizons
8min

Politique

Au sein de la droite sénatoriale, de plus en plus de sénateurs tentés par le parti Horizons

Le président de la commission de l’aménagement du territoire, Jean-François Longeot, rejoint Horizons, tout en restant dans son groupe de l’Union centriste. Pour les membres du parti d’Edouard Philippe, il ne fait aucun doute que d’autres l’imiteront après les européennes. Des membres du groupe LR confirment que certains collègues « se posent des questions ».

Le

Abandon du passe sanitaire selon les régions : « On n’est pas encore à cette phase-là », selon Marc Fesneau
6min

Politique

Européennes 2024 : quelles sont les principales mesures du programme de Valérie Hayer ?

Valérie Hayer présentait, ce lundi, 48 propositions de son programme pour que « l’Europe ne meure pas ». Parmi les mesures mises en évidence, un « Plan Europe 2030 », destiné à compléter le Pacte vert, un investissement 100 milliards pour le réarmement de l’UE, l’inscription du droit à l’IVG dans la Charte des droits fondamentaux ou encore une hausse des moyens de Frontex.

Le