Taxé d'"antiparlementarisme" et critiqué jusqu'au sein de la majorité après des propos sur l'absentéisme, le président de l'Assemblée nationale...
Absentéisme: le président de l’Assemblée en zone de turbulences
Taxé d'"antiparlementarisme" et critiqué jusqu'au sein de la majorité après des propos sur l'absentéisme, le président de l'Assemblée nationale...
Par Anne Pascale REBOUL
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Publié le
Taxé d'"antiparlementarisme" et critiqué jusqu'au sein de la majorité après des propos sur l'absentéisme, le président de l'Assemblée nationale François de Rugy (LREM) traverse une phase délicate, en plein chantier de réformes de l'institution..
Les déclarations de M. de Rugy sur des députés "multirécidivistes de l'absence" et sa volonté d'"appliquer strictement" les pénalités prévues ont suscité toute la semaine des remous.
Jusqu'à 4.320 euros d'amende par session en cas de participation à moins des deux tiers des scrutins solennels: comment assurer cette présence alors que de multiples réunions se tiennent en parallèle?
Marielle de Sarnez (MoDem) est montée au créneau mardi en conférence des présidents pour plaider une réorganisation du travail, suivie par plusieurs chefs de file d'opposition.
Christian Jacob (LR) a critiqué des "méthodes de petit comptable": "la qualité d'un élu de la Nation ne se mesure pas à être un Playmobil dans l'hémicycle, à lever ou baisser la main pour voter".
Devant des journalistes, Claire O'Petit (LREM) a exprimé sa "colère" envers le titulaire du perchoir pour ses propos, "dont les collègues en pleine campagne (pour des législatives partielles) n'avaient et n'ont pas besoin". "Nous travaillons, M. de Rugy", a lancé cette élue... épinglée récemment pour des absences en commission.
En privé, quelques marcheurs parlent d'"une connerie" d'un président peu coutumier des déclarations à l'emporte-pièce, demandant: "lui-même est-il très présent?"
Un porte-parole des macronistes, Gilles Le Gendre, ne voit pas matière à "polémique". "La règle des sanctions n'était pas appliquée, on l'applique".
- "course à l’échalote" -
La députée insoumise Clementine Autain, à l'Assemblée le 6 février 2018
AFP/Archives
Nouvelle séquence houleuse mercredi au bureau de l'Assemblée: l'Insoumise Clémentine Autain a dénoncé sur Twitter en pleine réunion "un antiparlementarisme écœurant agité par un tout petit président de l'Assemblée".
François de Rugy, au contentieux lourd avec LFI notamment depuis sa sanction de "happenings" dans l'hémicycle, a rappelé que certains députés d'opposition n'hésitaient pas à diffuser des photos de bancs vides et à en faire "un argument politique", selon un participant. Et que tout est "parti de l'absence des trois quarts des députés" le 22 janvier pour la résolution appelant à un nouveau traité de l'Elysée.
Autre front pour le président de l'Assemblée: la location d'un pied-à-terre parisien pour les députés, soulevée par le questeur Florian Bachelier (LREM), a déclenché une nouvelle passe d'armes en réunion.
Les deux hommes, qui prônent une Assemblée plus moderne et exemplaire, sont "dans une course à l’échalote à qui va médiatiser les sujets", pouvant conduire M. de Rugy "à des pas de trop", juge un membre du bureau, pour lequel l'élu de Loire-Atlantique "s'en tire avec habileté".
Et, avec le chef de file des députés LREM Richard Ferrand, les relations sont délicates, notamment à propos de la remise en jeu des postes à mi-mandat, et "l'équilibre n'a pas été trouvé entre le groupe majoritaire et la présidence", selon un membre de l'opposition.
Chez LREM, certaines dents grincent au sujet de M. de Rugy, "marcheur de la dernière heure" issu des rangs écologistes, "au-dessus de la mêlée" des groupes politiques mais "pas monsieur souplesse". "Pas du tout de problème Rugy", ni de contestation, assure, lui, un député actif. "Il est très avec nous", appuie une autre.
Si, selon de vieux routiers, un président de l'Assemblée réussit en ne s'aliénant pas l'opposition, le défi est de taille.
"Est-ce que depuis six mois le Parlement a été grandi ? Pas sûr", pour le vice-président de l'Assemblée Marc Le Fur (LR). Boris Vallaud (PS) prévient que "François de Rugy ne doit pas tenir pour de la vertu ce qui pourrait à la fin des fins être un affaiblissement du Parlement".
Autre vice-président, Sylvain Waserman (MoDem) tacle une "résistance énorme au changement". Un élu de la majorité prédit des "crispations grandissantes" au fil des réformes sur le statut des députés ou davantage de transparence. Et "on va resserrer les rangs".
"Premier défenseur des députés", le président de l'Assemblée est "serein et déterminé", selon son entourage, et oeuvre aussi à la révision constitutionnelle, par laquelle il assure vouloir renforcer le Parlement.
Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).
ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.
Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.
A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.