Abus de confiance : 3 mois avec sursis requis contre le sénateur LREM Robert Navarro

Abus de confiance : 3 mois avec sursis requis contre le sénateur LREM Robert Navarro

Le parquet a requis mardi en appel la confirmation des condamnations du sénateur LREM Robert Navarro, ex-patron du PS dans l...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le parquet a requis mardi en appel la confirmation des condamnations du sénateur LREM Robert Navarro, ex-patron du PS dans l'Hérault et de son épouse Dominique, à trois mois de prison avec sursis pour abus de confiance.

Une amende de 30.000 euros chacun et la privation de leurs droits civiques pendant trois ans ont également été requis devant la cour d'appel de Montpellier, conformément à la peine prononcée en première instance.

L'affaire porte sur des billets d'avion payés pour un total de plus de 85.700 euros entre 2004 et 2010 par la fédération PS de l'Héraut, dont M. Navarro était alors premier secrétaire, sa femme étant "chargée de mission" et attachée parlementaire. Ils concernent notamment des voyages en famille à Prague, Ljubljana, Budapest ou Marrakech.

Selon l'avocat général Georges Gutierrez, dans cette "affaire emblématique", les époux Navarro, condamnés en première instance le 6 juillet 2016, n'ont pas hésité à "tromper les adhérents" du PS. "Ce type de procédés contribue à pourrir le système" politique, a-t-il asséné.

Comme en première instance, M. Navarro a dénoncé un "flingage politique", peinant comme son épouse à répondre précisément aux questions et s'attirant de nombreuses remarques du président Olivier Brue sur son manque de "rigueur" en matière de comptabilité.

"J'avais une multitude de fonctions et j'étais plutôt dans l'action", s'est défendu celui qui était à l'époque également parlementaire européen. "Une absence de rigueur ne signifie pas une infraction intentionnelle", a plaidé le conseil du couple Me Patrick Maisonneuve, en demandant la relaxe.

"Mais de qui se moque-t-on !", s'est exclamé l'avocat de la fédération socialiste Luc Abratkiewicz, dénonçant "une bouillie infâme", "un système de défense qui n'est pas digne d'un élu de la République". "L'argent dont on parle, c'est des cotisations de petites gens qui s'impliquent", a-t-il relevé.

Au cœur de l'affaire figure également la disparition - "comme par hasard" se sont mutuellement accusées les deux parties - de tous les documents comptables de la fédération.

L'affaire avait éclaté en avril 2011 dans un contexte politique marqué par de fortes turbulences: en 2010, Robert Navarro, ancien employé de la SNCF, figurait sur la liste alors dissidente du défunt Georges Frêche aux élections régionales. Le PS, alors dirigé par Martine Aubry, soutenait la liste menée par Hélène Mandroux, qui était maire de Montpellier.

MM. Frêche et Navarro avaient été exclus du PS et la fédération PS héraultaise placée sous tutelle fin 2010 avec à la clef un audit. M. Navarro a été réélu au sénat en 2014 sous l'étiquette DVG et est aujourd'hui rattaché au groupe LREM.

La cour rendra son arrêt le 2 mai.

Dans la même thématique

Abus de confiance : 3 mois avec sursis requis contre le sénateur LREM Robert Navarro
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Abus de confiance : 3 mois avec sursis requis contre le sénateur LREM Robert Navarro
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le