Accès aux soins de santé: « une urgence » pour les femmes précaires

Accès aux soins de santé: « une urgence » pour les femmes précaires

Elles cumulent les difficultés, sont plus exposées que les hommes à certaines pathologies, participent peu aux dépistages du...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Elles cumulent les difficultés, sont plus exposées que les hommes à certaines pathologies, participent peu aux dépistages du cancer ... Le Haut conseil à l'Egalité fait vendredi 21 recommandations pour améliorer l'accès aux soins de santé des femmes en situation de précarité.

Le Haut conseil signale l'"urgence" de la situation, dans un rapport devant être remis vendredi à la secrétaire d'Etat en charge de l'égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa.

Depuis 15 ans, les maladies professionnelles, les accidents de travail et de trajet sont en forte augmentation chez les femmes, en particulier dans des secteurs à forte précarité, souligne le rapport. Dans les activités de santé, nettoyage et travail temporaire, les accidents du travail concernant des femmes ont augmenté de 81% entre 2001 et 2015, et les accidents de trajet de 43%.

Les femmes sont plus exposées que les hommes aux troubles psychologiques, et encore plus si elles vivent dans la précarité. Ces dernières ont un moindre suivi gynécologique que les autres femmes, ont moins souvent recours aux dépistages du cancer du sein et de l'utérus.

La mortalité prématurée liée à des maladies cérébro-cardiovasculaires chez les ouvrières est en moyenne trois fois supérieure à celle des cadres et professions intermédiaires. Ce qui s'explique notamment par des risques accrus liés à la précarité (tabac, alcool, surpoids).

Selon une étude de juin 2016 citée dans le rapport, les femmes représentent 64% des personnes ayant reporté ou renoncé à des soins au cours des 12 derniers mois.

En raison de leurs spécificités, le Haut Conseil préconise, parmi 21 recommandations, d'"intégrer le genre dans les politiques publiques" de lutte contre les inégalités sociales de santé, et de généraliser la publication de statistiques sexuées en matière de santé au travail.

Pour mieux prendre en compte les contraintes des emplois occupés majoritairement par des femmes précaires, il recommande de modifier par décret les seuils des critères de pénibilité, notamment pour reconnaître dans le niveau élevé la manutention de charges peu importantes, mais répétées.

Il souhaite aussi que les critères soient complétés pour inclure la station debout parmi les "postures pénibles", considérer les produits ménagers parmi les "agents chimiques dangereux" et prendre en compte les horaires atypiques.

Formation des professionnels de santé, suivi des patientes précaires par un "référent unique", horaires des lieux de soins adaptés à leurs contraintes figurent également parmi les recommandations du rapport.

Dans la même thématique

Accès aux soins de santé: « une urgence » pour les femmes précaires
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Accès aux soins de santé: « une urgence » pour les femmes précaires
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le