Accusations de Rokhaya Diallo sur le comportement d’Éric Coquerel : « Si ce sont des actes répréhensibles, qu’elle les adresse à la justice », répond Manuel Bompard

Accusations de Rokhaya Diallo sur le comportement d’Éric Coquerel : « Si ce sont des actes répréhensibles, qu’elle les adresse à la justice », répond Manuel Bompard

Alors que la militante féministe Rokhaya Diallo a évoqué de possibles comportements inappropriés de la part du député LFI Éric Coquerel à l’encontre des femmes, Manuel Bompard assure qu’aucun signalement n’a été fait auprès des instances du parti. Il invite à ne pas mettre « des rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux » au même plan que les témoignages qui ciblent le ministre Damien Abad.
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Tout juste élu à la tête de la commission des finances de l’Assemblée nationale, le député LFI Éric Coquerel se retrouve au cœur d’une polémique sur des comportements supposés inappropriés avec plusieurs femmes. Les accusations sont venues de la militante féministe Rokhaya Diallo : « J’ai plusieurs sources au sein de LFI, et j’ai entendu plusieurs fois des femmes parler du comportement qu’il aurait avec les femmes. Ce sont des choses qui reviennent de manière récurrente depuis plusieurs années. Il y avait eu un article dans Causette qui parlait d’un député LFI sans le nommer. J’ai conscience du fait que ce sont des accusations », a-t-elle déclaré jeudi, au micro de RTL, se disant également « surprise », au vu de ces rumeurs, du choix d’Éric Coquerel par LFI pour briguer ce poste très convoité.

« Il n’y a aucun témoignage, signalement qui a été adressé à la cellule de La France insoumise en charge des violences sexuelles et sexistes », a voulu déminer ce vendredi matin, au micro de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat, le député LFI Manuel Bompard. « Je lis comme tout le monde les rumeurs sur les réseaux sociaux, et là j’observe qu’elles sont relayées dans la presse. Le sujet de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles est trop sérieux pour être uniquement livré aux rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux sans aucun témoignage concret », s’agace l’élu des Bouches-du-Rhône.

« Nous accordons une attention très importante à ces questions »

« Si Madame Rokhaya Diallo dispose de témoignages de personnes qui mettent en cause tel ou tel membre de LFI, je lui dis de les adresser à la cellule chargée des violences sexuelles et sexistes de LFI. Si ce sont des actes répréhensibles, qu’elle les adresse à la justice », balaye Éric Bompard. « Nous accordons une attention très importante à ces questions très sensibles. Je rappelle ici que nous avons, en trois jours, suite à des signalements faits à cette cellule, décidé qu’un candidat aux législatives ne l’était plus », pointe encore notre invité, en référence à l’affaire Taha Bouhafs.

La situation de Damien Abad devenue intenable

Interrogé sur le cas de Damien Abad, visé par une enquête pour tentative de viol, l’insoumis estime en revanche que le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées ne pourra pas rester en poste à l’issue du remaniement attendu dans les prochains jours. « Au vu des différents témoignages qui ont été publiés dans la presse, le signal à donner pour montrer que l’on entend et que l’on respecte la parole des femmes, ce serait que Monsieur Abad ne soit pas membre du prochain gouvernement. Ce serait la solution la plus raisonnable », explique-t-il.

Suivant ce raisonnement, Éric Coquerel pourrait-il être amené à quitter son poste ? « S’il y avait plusieurs témoignages circonstanciés, crédibles et sérieux, comme c’est le cas pour Damien Abad, oui. Il ne faut pas faire deux poids deux mesures », répond Manuel Bompard. Qui nuance aussitôt : « On met sur le même plan deux choses qui n’ont aucun rapport. Vous avez d’un côté un ministre qui est l’objet d’un certain nombre de témoignages sérieux, et de l’autre vous avez juste une rumeur sur les réseaux sociaux de quelqu’un qui a dit que quelqu’un lui avait dit que… », pointe-t-il. « Il faut faire attention, il y a deux situations tout à fait différentes, mais s’il y avait une situation similaire, elle devrait être traitée de la même manière, qu’il s 'agisse d’un membre de la majorité ou de l’opposition », conclut le député.

 

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