Affaire Benalla: Collomb recevra les syndicats policiers qui dénoncent « la confusion des rôles »
Gérard Collomb a annoncé qu'il recevrait la semaine prochaine les syndicats policiers auditionnés mardi par la commission d'enquête du Sénat sur...

Affaire Benalla: Collomb recevra les syndicats policiers qui dénoncent « la confusion des rôles »

Gérard Collomb a annoncé qu'il recevrait la semaine prochaine les syndicats policiers auditionnés mardi par la commission d'enquête du Sénat sur...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Gérard Collomb a annoncé qu'il recevrait la semaine prochaine les syndicats policiers auditionnés mardi par la commission d'enquête du Sénat sur l'affaire Benalla et qui ont dénoncé "la confusion des rôles, l'ambiguïté des fonctions" de l'ex-collaborateur du chef de l’État et décrit les "relations exécrables" qu'il pouvait entretenir avec les forces de l'ordre.

"Je vais recevoir les syndicats la semaine prochaine car ils ont été totalement troublés par ces évènements. Je leur demanderai s'ils ont eu des problèmes avec M. Benalla et je leur demanderai pourquoi ils ne m'en ont pas parlé avant", a déclaré le ministre de l'Intérieur lui aussi mardi devant la commission d'enquête du Sénat.

"J'ai rencontré beaucoup de syndicats de police, de commissaires, personne ne m'a jamais fait remonter les problèmes", a complété le ministre de l'Intérieur qui a réaffirmé qu'il pensait que M. Benalla, au centre d'une tempête politique, était "un policier". "Je n'avais aucune relation avec M. Benalla", a-t-il ajouté.

Garde du corps ou conseiller du chef d'Emmanuel Macron? "La confusion des rôles, des missions, l'ambiguïté des fonctions de M. Benalla, nous posent de graves problèmes, notamment sur la lisibilité des instructions qu'il pouvait donner à nos collègues", s'est ému Olivier Boisteaux, président du syndicat indépendant des commissaires de police (SICP) devant les sénateurs.

"Il venait très souvent sur les services d'ordre, pour des debriefings. Les cadres de la préfecture de police le connaissaient comme une autorité", a assuré David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN). "Tout commissaire que vous êtes: c'est le conseiller du président de la République...", a-t-il ajouté.

Selon Fabien Vanhemelryck, secrétaire général adjoint du syndicat de gardiens de la paix, Alliance, les relations entre M. Benalla et les fonctionnaires de police sur le terrain "étaient exécrables".

"Il se comportait comme un cador. Il a été vu sur plusieurs opérations, plusieurs debriefings et plusieurs voyages présidentiels", a souligné le secrétaire général du syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), Jean-Marc Bailleul.

Au retour des Bleus, après leur victoire en finale de la Coupe du Monde, à Roissy lundi, M. Benalla aurait eu un comportement "autoritaire et déplacé" avec les gendarmes mais aussi les fonctionnaires de la police aux frontières, a abondé M. Le Bars qui relève également sa présence sur les cérémonies de panthéonisation de Simone Veil, le 1er juillet.

Selon le secrétaire général d'Unité-SGP, Yves Lefebvre, "M. Benalla faisait régner la terreur au sein du GSPR (groupe de sécurité de la présidence de la République). Il allait jusqu'à l'insulte à l'égard des gradés et gardiens de la paix."

"Pourquoi avec le GSPR, prendre un conseiller +sécurité+ ?" interroge M. Bailleul.

"Est-ce qu'il y a une défiance de la présidence de la République à l'égard des gens qui sont chargés de la sécurité du président de la République?" questionne aussi M. Boisteaux.

"Il faut que ce soit des fonctionnaires de police ou des personnels de gendarmerie qui puissent exercer la mission régalienne qui consiste à protéger nos chefs", insiste M. Le Bars.

"A ma connaissance, il n'y a aucun vigile qui travaille au service du GSPR (...) Au sein du GSPR, il n'y a que des policiers et des gendarmes", a déclaré M. Collomb.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture 2
3min

Politique

Cancers : l’Union européenne n’a pas « d’excuse pour ne rien faire »

Un sommet européen sur le Cancer doit se tenir à Bruxelles du 19 au 20 novembre. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité sur le Vieux Continent. Chaque année, 2,6 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués. Tabac, alcool, pesticides, polluants divers, nos modes de vie et conditions de travail sont en cause. Alors, comment endiguer le fléau du cancer dans l’Union européenne ? Pourquoi sommes-nous aussi touchés ? Ici l’Europe ouvre le débat avec les eurodéputés Laurent Castillo (PPE, France) et Tilly Metz (Verts, Luxembourg). L'UE n'a pas "d'excuse pour ne rien faire", estime cette dernière.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le