Pour Philippe Bas, la mise en cause de hauts personnages de l’État, pour faux témoignages et retenue d’informations, n’est que « la pointe extrême de notre travail ». Il considère que « nous avons contribué à l’œuvre de vérité » et que, désormais, « chacun peut se faire son propre jugement ». Pour lui, « la société a le droit de demander des comptes à son administration », cela fait partie d’un « droit de regard sur l’État ».
Le Président Bas salue « un Sénat libre, indépendant et non-aligné ». Pour lui, « il est le seul à pouvoir réellement apporter un contre-pouvoir » et à « éclairer les Français quand un sujet émerge ». Il réaffirme que « nous avons été attentifs à bien respecter notre mandat », ainsi que « les prérogatives de la justice et du Président de la République ». Il précise que la commission a été « scrupuleuse » et « soucieuse que les Français accèdent à toute l’information ».
« Nous exerçons un droit de contrôle sur l’État, si on nous ment, on ne peut pas remplir ce rôle »
Philippe Bas rappelle qu’ « au début des auditions, nous avons demandé : "Est-ce que M. Benalla a des responsabilités en matière de sécurité ?" Et il nous a été répondu que non ». Ensuite, « au mois de septembre, la Présidence a reconnu que M. Benalla exerçait une fonction de coordination et de garde du corps ». C’est alors que la commission a considéré que « la vérité avait été retenue ».
Philippe Bas rappelle « une très bonne coopération de ces mêmes autorités [qui sont mises en cause] sur d’autres points de l’enquête ». Il précise que « nous ne sommes pas dans une sorte de vindicte », mais plutôt que « nous relevons les compteurs et constatons les contradictions ». Le sénateur considère que « le procureur doit ouvrir une enquête pour qu’on sache qu’on n’a pas le droit de mentir à une commission d’enquête ».
Concernant Yann Drouet, l'ancien chef de cabinet du préfet de police de Paris, la commission « n’a pas souhaité que le procureur soit spécifiquement saisi de son cas ». Elle a préféré « faire une liste de propos contradictoires qui ont été entendus ». Ainsi, « il appartiendra au procureur de déterminer s’il y a eu faux témoignage », mais la commission, elle, n’a « pas souhaité l’incriminer nommément ».