Affaire Benalla : « Voir le Premier ministre sortir sur le perron de Matignon, pour critiquer le travail du Sénat, c’est choquant » déplore Philippe Dallier

Affaire Benalla : « Voir le Premier ministre sortir sur le perron de Matignon, pour critiquer le travail du Sénat, c’est choquant » déplore Philippe Dallier

Philippe Dallier, sénateur Les Républicains de la Seine-Saint-Denis, revient sur l’intervention d’Édouard Philippe, cet après-midi, après la présentation du rapport Benalla hier.
Public Sénat

Par Marion D'Hondt

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Pour Philippe Dallier, le rapport a établi que « M. Benalla s’occupait de la sécurité du Président », mais tout ça reste « extrêmement flou ». Toutefois, « le Sénat était tout à fait fondé à comprendre comment la sécurité du Président était organisée ».

Philippe Dallier rappelle qu’Alexandre Benalla, à l’époque, « a 26 ans et aucune expérience » et « se retrouve en position de donner des ordres au GSPR ». Pour lui, « c’est incroyable ».

Philippe Dallier a été « choqué » de voir « le Premier ministre sortir sur le perron de Matignon pour critiquer le travail du Sénat », surtout que « ce travail a été unanimement salué par la presse », « même par France culture ».

D’ailleurs, Philippe Dallier a constaté qu’ « Édouard Philippe n’avait pas l’air très à l’aise dans sa déclaration », « on le sentait mal à l’aise pour l’image de sa fonction ».

Philippe Dallier considère que « cette affaire a été un naufrage depuis le début », « en termes de gestion de crise » et « parce qu’on a découvert qu’à l’Élysée les choses étaient faites à l’emporte-pièce ».

Philippe Dallier revient sur l’affaire des contrats russes, deux contrats négociés par M. Benalla alors qu’il était encore en poste à l’Élysée. Pour le sénateur, « cette affaire est gravissime ».

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Quelques minutes plus tard, sur le même plateau, le député Rassemblement national Sébastien Chenu rétorquait, accusant la gauche de « sectarisme ». Mathématiquement, la réforme des retraites, adoptée dans la douleur au mois de mars 2023, trouve tout de même une majorité contre elle à l’Assemblée. Face à ce constat, le nouveau Premier ministre Michel Barnier a donc tenté d’arrondir les angles en annonçant le 6 septembre, sur le plateau de TF1, son souhait d’ « ouvrir le débat sur l’amélioration de cette loi pour les personnes les plus fragiles », sans pour autant « tout remettre en cause ». « Il faut rouvrir les discussions, mais pas pour remettre en cause la réforme » Quelles « améliorations » le gouvernement Barnier pourrait-il apporter au texte ? Au sein de la droite et du bloc central, le retour à la retraite à 62 ans semble en tout cas exclu. « Il faut rouvrir les discussions, mais pas pour remettre en cause la réforme. On l’a votée avec beaucoup de difficultés, on garde les acquis », défend un cadre de la majorité sénatoriale. Quelques ajustements du texte ne sont donc pas à exclure, ne serait-ce que pour « répondre », estime-t-il, à l’initiative parlementaire du RN et aux syndicats, qui prévoient une manifestation le 1er octobre. La ligne rouge des 64 ans n’interdit pas, par ailleurs, de rediscuter d’autres points de la réforme. Au Sénat, l’introduction de nouvelles mesures sur l’emploi des seniors semble par exemple faire consensus au sein de la majorité. À l’occasion de l’examen du texte, la chambre haute s’était déjà exprimée en faveur de l’instauration d’un « index seniors », censé pousser les entreprises à davantage de transparence sur l’emploi des salariés en fin de carrière, et sur la création d’un « CDI seniors », nouveau contrat de travail exonéré de certaines cotisations. Les deux amendements avaient finalement été censurés par le Conseil constitutionnel. « Il faut reprendre cet aspect là des choses, pour associer à cette réforme des retraites un véritable changement de politique vis-à-vis de l’emploi des seniors. Il faut sans doute aussi travailler, en lien avec les partenaires sociaux, sur la question de la pénibilité notamment dans les métiers du bâtiment ou de l’aide à la personne », propose la sénatrice centriste Élisabeth Doineau. En revanche, pour la rapporteure générale du budget de la Sécurité sociale, une remise en cause complète de la réforme serait « suicidaire » : « Il faut être lucide face aux réalités budgétaires du pays, pour ne pas entraîner la France vers de nouvelles dépenses qui seraient un naufrage. » « Je ne vois pas sur quoi le débat peut reprendre si on élude la question des 64 ans » Les déclarations de Michel Barnier, qui a indiqué que les « améliorations » qu’il entendait proposer respecteraient « le cadre budgétaire », ont donc de quoi rassurer les défenseurs de la réforme. À gauche, l’accueil de l’annonce du nouveau Premier ministre est évidemment beaucoup plus froid. « Je ne vois pas sur quoi le débat peut reprendre si on élude la question des 64 ans, puisque l’essence même de cette réforme c’est le report de l’âge de départ à la retraite », dénonce la sénatrice Monique Lubin, qui défendait déjà en février dernier une proposition d’abrogation de la réforme. L’élue socialiste doute par ailleurs de la sincérité de l’initiative du nouveau Premier ministre, qui défendait du temps de la primaire des Républicains en 2021 un report de l’âge légal à 65 ans. « Sa déclaration me laisse songeuse. Je pense qu’elle a surtout pour but de donner des gages, de contrebalancer la tendance à droite de ce futur gouvernement, au moment où il cherche des ministres de centre-gauche pour le composer », estime Monique Lubin. Du côté des syndicats, le scepticisme est aussi de mise. Au micro de France Inter le 8 septembre, la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon a réclamé « a minima » une suspension de la réforme, le temps de la réouverture des discussions, pour bloquer l’augmentation progressive de l’âge de départ à la retraite. De son côté, la CGT a fait de l’abrogation de la réforme l’un des mots d’ordre de la journée de mobilisation syndicale du 1er octobre.

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