Affaire Mercier: des pratiques jadis « tolérées » ne le sont plus, estime Philippe

Affaire Mercier: des pratiques jadis « tolérées » ne le sont plus, estime Philippe

La renonciation de l'ancien ministre Michel Mercier à entrer au Conseil constitutionnel après l'ouverture d'une enquête sur l...
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La renonciation de l'ancien ministre Michel Mercier à entrer au Conseil constitutionnel après l'ouverture d'une enquête sur l'emploi de ses filles comme assistantes parlementaires au Sénat montre "une nouvelle fois" que des pratiques jadis "tolérées" ne le sont plus, a estimé mercredi le Premier ministre Edouard Philippe.

Interrogé sur RTL, le chef du gouvernement a assuré que ni lui ni Emmanuel Macron n'avaient joué de rôle dans la décision de l'ex-garde des Sceaux, qui avait été nommé au Conseil par le président du Sénat Gérard Larcher (LR), avant d'y renoncer mardi.

"Pas du tout. Il ne nous appartient pas et il ne m'appartient certainement pas de formuler une quelconque position dans cette affaire", a affirmé M. Philippe.

Quant à l'enquête préliminaire ouverte le 2 août par le Parquet national financier (PNF) après des révélations du Canard enchaîné sur les conditions d'emploi des filles de M. Mercier, le Premier ministre s'est également refusé à "formuler un avis".

"Je me bornerai à dire (...) qu'une fois de plus on voit combien des pratiques, dont je ne me prononce pas sur la légalité -ce n'est pas à moi de la faire- qui étaient probablement tolérées, peut-être acceptées pendant un temps, ne le sont plus aujourd'hui", a ajouté Edouard Philippe.

La loi sur le rétablissement de la confiance dans la vie politique, qui doit être adoptée définitivement mercredi par l'Assemblée nationale, "c'est justement pour qu'il n'y ait plus ces zones complexes, longtemps tolérées mais aujourd'hui plus acceptées, et qu'on puisse repartir sur des bases saines".

Ce projet de moralisation de la vie publique interdit notamment aux ministres et parlementaires d'employer des collaborateurs familiaux.

La renonciation de M. Mercier, un centriste proche de François Bayrou, "ça valait peut-être mieux", a pour sa part jugé le président de l'Assemblée nationale François de Rugy (REM).

"Il avait les qualifications au vu de son expérience politique mais il y avait cette mise en cause qui polluait sa nomination", a-t-il dit sur Europe 1.

"Ca montre qu'on progresse, que le parquet financier créé en 2013 est efficace. A l'époque, certains en doutaient, ça produit des effets et c'est tant mieux", s'est félicité le tenant du perchoir.

"L'Elysée ne s'en est pas mêlé", a pour sa part assuré sur France Inter le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, alors que le Canard Enchaîné affirme que l'Elysée avait repoussé la date de prestation de serment de M. Mercier pour retarder sa nomination.

"C'est la décision du président du Sénat Gerard Larcher de le nommer. Il n'appartient pas au gouvernement de la commenter. Dont acte (...) C'est une décision personnelle de Michel Mercier", a encore affirmé M. Castaner.

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