Alain Juppé au Conseil constitutionnel : une « surprise » pour les sénateurs juppéistes

Alain Juppé au Conseil constitutionnel : une « surprise » pour les sénateurs juppéistes

Les sénateurs (LR) François Grosdidier, Nathalie Delattre (RDSE) et Françoise Cartron (LREM) réagissent à la décision du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, de nommer le maire de Bordeaux parmi les Sages.
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Il fait partie des juppéistes au Sénat. François Grosdidier, le sénateur LR de Moselle, se dit « un peu surpris » par le nom choisi  par Richard Ferrand comme futur membre du Conseil constitutionnel : Alain Juppé. « Je l’ai vu il n’y a pas longtemps encore. C’était un homme imprégné de ses dossiers de la ville de Bordeaux, de la métropole. On pouvait penser qu’il serait candidat à sa succession à la mairie parce qu’il ne vivait plus que pour Bordeaux », réagit-il à notre micro. « Il a la dimension pour être un excellent membre du Conseil constitutionnel. Personne ne peut contester les qualités et certainement son objectivité. »

François Grosdidier : Alain Juppé « a la dimension pour être un excellent membre du Conseil constitutionnel »
01:28

Propos recueillis par Jérôme Rabier

« Il va y avoir un grand manque » (Françoise Cartron)

« Il a la stature, il a la compétence, il a l’expérience, c’est le candidat solide pour le Conseil constitutionnel », confirme dans notre émission Sénat 360, la Girondine Françoise Cartron (LREM). Sur le plan local, elle estime que cette nouvelle va représenter « un choc » pour les Bordelais. « Ils ne s’y attendent pas (…) Dès demain matin, il va y avoir un grand manque et un grand vide. Il a fait bouger Bordeaux ». La sénatrice se demande si la « succession est préparée », à un an des prochaines municipales.

Juppé au Conseil constitutionnel : « Il a la stature, il a la compétence », réagit Françoise Cartron
01:04

Propos recueillis par Tâm Tran Huy

Juppé, « garant d’une solidité de notre République » (Nathalie Delattre)

La première réaction de Nathalie Delattre (sénatrice RDSE) du même département, est « de la fierté ». Elle considère qu’Alain Juppé peut « être garant d’une solidité de notre République », dans « une société qui connaît des clivages importants qui remettent en cause notre Constitution ».

Pour Nathalie Delattre, Alain Juppé « n’abandonne pas » la mairie de Bordeaux. Elle considère qu’ « il va beaucoup nous inspirer dans la suite de l’aventure à Bordeaux », qu’ « une page se tourne et une autre s’ouvre » à Bordeaux. Elle n’a « aucune crainte, ni pour Alain Juppé, ni pour la ville » et salue « une dynamique très positive » dans la capitale girondine.

Alain Juppé au Conseil constitutionnel : « une fierté » pour Nathalie Delattre
01:48

Propos recueillis par Jérôme Rabier

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Réforme des retraites : face aux demandes d’abrogation, Michel Barnier joue la carte de l’« amélioration »

Cela pourrait être le premier obstacle du gouvernement Barnier, avant même l’adoption du budget 2025 d’ici la fin de l’année. Les députés du Rassemblement national ont confirmé qu’ils entendaient déposer, dans le cadre de leur niche parlementaire prévue le 31 octobre, un texte d’abrogation de la réforme des retraites. Du côté du Nouveau Front populaire, qui proposait le retour de la retraite à 60 ans dans son programme, l’idée de devancer le RN en mettant une proposition similaire à l’ordre du jour dès l’ouverture de la session ordinaire à l’Assemblée fait aussi son chemin. Rien n’assure toutefois que les deux familles politiques joindraient leurs voix pour faire adopter un tel texte. « Nous ne serons pas condamnés à voter la proposition de loi de ces hypocrites, qui sont responsables du fait qu’aujourd’hui nous avons un partisan de la retraite à 65 ans à Matignon », fustigeait le sénateur communiste Ian Brossat, invité de la matinale de Public Sénat ce 9 septembre. Quelques minutes plus tard, sur le même plateau, le député Rassemblement national Sébastien Chenu rétorquait, accusant la gauche de « sectarisme ». Mathématiquement, la réforme des retraites, adoptée dans la douleur au mois de mars 2023, trouve tout de même une majorité contre elle à l’Assemblée. Face à ce constat, le nouveau Premier ministre Michel Barnier a donc tenté d’arrondir les angles en annonçant le 6 septembre, sur le plateau de TF1, son souhait d’ « ouvrir le débat sur l’amélioration de cette loi pour les personnes les plus fragiles », sans pour autant « tout remettre en cause ». « Il faut rouvrir les discussions, mais pas pour remettre en cause la réforme » Quelles « améliorations » le gouvernement Barnier pourrait-il apporter au texte ? Au sein de la droite et du bloc central, le retour à la retraite à 62 ans semble en tout cas exclu. « Il faut rouvrir les discussions, mais pas pour remettre en cause la réforme. On l’a votée avec beaucoup de difficultés, on garde les acquis », défend un cadre de la majorité sénatoriale. Quelques ajustements du texte ne sont donc pas à exclure, ne serait-ce que pour « répondre », estime-t-il, à l’initiative parlementaire du RN et aux syndicats, qui prévoient une manifestation le 1er octobre. La ligne rouge des 64 ans n’interdit pas, par ailleurs, de rediscuter d’autres points de la réforme. Au Sénat, l’introduction de nouvelles mesures sur l’emploi des seniors semble par exemple faire consensus au sein de la majorité. À l’occasion de l’examen du texte, la chambre haute s’était déjà exprimée en faveur de l’instauration d’un « index seniors », censé pousser les entreprises à davantage de transparence sur l’emploi des salariés en fin de carrière, et sur la création d’un « CDI seniors », nouveau contrat de travail exonéré de certaines cotisations. Les deux amendements avaient finalement été censurés par le Conseil constitutionnel. « Il faut reprendre cet aspect là des choses, pour associer à cette réforme des retraites un véritable changement de politique vis-à-vis de l’emploi des seniors. Il faut sans doute aussi travailler, en lien avec les partenaires sociaux, sur la question de la pénibilité notamment dans les métiers du bâtiment ou de l’aide à la personne », propose la sénatrice centriste Élisabeth Doineau. En revanche, pour la rapporteure générale du budget de la Sécurité sociale, une remise en cause complète de la réforme serait « suicidaire » : « Il faut être lucide face aux réalités budgétaires du pays, pour ne pas entraîner la France vers de nouvelles dépenses qui seraient un naufrage. » « Je ne vois pas sur quoi le débat peut reprendre si on élude la question des 64 ans » Les déclarations de Michel Barnier, qui a indiqué que les « améliorations » qu’il entendait proposer respecteraient « le cadre budgétaire », ont donc de quoi rassurer les défenseurs de la réforme. À gauche, l’accueil de l’annonce du nouveau Premier ministre est évidemment beaucoup plus froid. « Je ne vois pas sur quoi le débat peut reprendre si on élude la question des 64 ans, puisque l’essence même de cette réforme c’est le report de l’âge de départ à la retraite », dénonce la sénatrice Monique Lubin, qui défendait déjà en février dernier une proposition d’abrogation de la réforme. L’élue socialiste doute par ailleurs de la sincérité de l’initiative du nouveau Premier ministre, qui défendait du temps de la primaire des Républicains en 2021 un report de l’âge légal à 65 ans. « Sa déclaration me laisse songeuse. Je pense qu’elle a surtout pour but de donner des gages, de contrebalancer la tendance à droite de ce futur gouvernement, au moment où il cherche des ministres de centre-gauche pour le composer », estime Monique Lubin. Du côté des syndicats, le scepticisme est aussi de mise. Au micro de France Inter le 8 septembre, la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon a réclamé « a minima » une suspension de la réforme, le temps de la réouverture des discussions, pour bloquer l’augmentation progressive de l’âge de départ à la retraite. De son côté, la CGT a fait de l’abrogation de la réforme l’un des mots d’ordre de la journée de mobilisation syndicale du 1er octobre.

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