Dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon se maintient au-dessus des autres candidats de gauche. L’un de ses fidèles lieutenants, Alexis Corbière, qui était l’invité d’Audition publique (LCP-Assemblée nationale / Public Sénat / Le Figaro Live), ce 10 janvier, n’en finit plus de déconsidérer l’aventure de la Primaire populaire. Cette initiative citoyenne, qui rêve de départager les candidats de gauche à la présidentielle pour aborder le premier tour de façon unie, a essuyé plusieurs fins de non-recevoir de la part de Jean-Luc Mélenchon ou de Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts). « Ça n'a aucune réalité, je ne sais pas sur quel programme tout ça se passerait », a constaté le député Alexis Corbière, visiblement lassé par ce débat. « On perd du temps autour de cette discussion […] Quel est le problème de la gauche ? Ce n’est pas le fait qu’elle soit sur plusieurs candidatures. C’est sa faiblesse. C’est le fait qu’actuellement peu de gens croient que ça passe par là. »
Et pour convaincre, il faut arpenter le terrain. « Nous faisons campagne », a rétorqué le parlementaire de Seine-Saint-Denis, évoquant ses réunions publiques dans les « sous-préfectures ». Et ce n’est pas le cas, selon lui, des promoteurs de la Primaire populaire. « Ce qui est désagréable, ce sont ces gens qui prennent des postures : vous êtes tous nuls nous disent-ils. Eux ne fichent rien, ne savent qu’écrire des tribunes dans des journaux, sont désolés du spectacle de la gauche, ne viennent aider personne. » Une allusion à peine déguisée en direction de l’ancienne ministre Christiane Taubira, qui avait elle-même pris la plume. Alexis Corbière ne croit d’ailleurs pas à un « effet » Taubira. « Il n’y a qu’à voir à quoi les études d’opinion la mettent. » Quant à son propre camp, Alexis Corbière estime son équipe bien placée, affirmant que les scores cumulés de son candidat et du communiste Fabien Roussel seraient aujourd’hui au même niveau que Jean-Luc Mélenchon à la même époque en 2017.