Alimentation : réactions mitigées des sénateurs après la présentation du projet de loi
Des « pistes intéressantes », mais des solutions parfois accueillies avec scepticisme. Dans Sénat 360, les sénateurs ont réagi au projet de loi « pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable », dévoilé ce mercredi.

Alimentation : réactions mitigées des sénateurs après la présentation du projet de loi

Des « pistes intéressantes », mais des solutions parfois accueillies avec scepticisme. Dans Sénat 360, les sénateurs ont réagi au projet de loi « pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable », dévoilé ce mercredi.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Un point a fait consensus sur le plateau de Sénat 360 : les revenus des agriculteurs sont trop bas. Le projet de loi présenté à la mi-journée par le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Stéphane Travert permettra-t-il d’améliorer réellement leur situation, en encadrant les promotions et en fixant une nouvelle contractualisation avec les distributeurs ? Les avis sont moins tranchés.

Pour le député socialiste de la Mayenne, Guillaume Garot, le texte ne « tient pas les promesses des États généraux de l’Alimentation » de l’année 2017. « Il manque une vraie vision sur l’avenir de notre agriculture ». Le relèvement de prix planchers avec l’augmentation de 10% du seuil de revente à perte ne sera pas « une solution magique », selon lui. « Le projet de loi ne garantit pas une amélioration du prix payé au producteur », conclut-il.

« Ce ne sera pas simple à faire appliquer »

« Je suis un peu comme Saint Thomas », affirme le sénateur (LR) Daniel Gremillet, qui rappelle que chaque gouvernement successif « a cru inventer un système miraculeux ». Agriculteur de profession, l’élu des Vosges demande à voir comment les dispositions du texte s’articuleront sur le terrain. Un bémol, principal : « dans ce texte, on met un certain nombre de charges supplémentaires » sur les agriculteurs. Il pointe une autre faiblesse. « Il faut être sûr que ça passe la barre de la concurrence de Bruxelles ». Le « renforcement des pouvoirs » des agriculteurs au sein d’organisations, constitue « un des points intéressants », selon lui.

« Il y a des perspectives très intéressantes », appuie Franck Menonville (RDSE), citant notamment l’inversion de la construction des prix alimentaires, en partant des coûts de production. « Mais il ne faut pas être naïf, ce ne sera pas simple à faire appliquer ». « Je préfère quand même être optimiste ».

« Premier acte structurant pour l’agriculture »

Guillaume Garot et Franck Menonville soulignent que le texte aura peu d’effets sur certains secteurs, comme la filière laitière, concernée par une « surproduction » au niveau européen, ou les céréales, dépendantes des cours mondiaux.

« J’ai l’impression que l’on part très négatif », s’interroge le sénateur (LREM) Didier Rambaud. L’élu de l’Isère insiste sur l’aspect « inédit » des États généraux à l’origine du projet de loi. « J’ai l’impression qu'enfin on va avoir un premier acte structurant pour l’agriculture ». Le sénateur, soutenant la majorité gouvernementale, affirme que le principe de l’inversion de la construction des prix est une vraie nouveauté. « C’est la première fois que je l’entends. »

Si Franck Menonville se dit convaincu, en se basant sur une enquête d’opinion, que les Français seront prêts à payer plus cher leurs produits si la différence finit effectivement dans la main des producteurs, Guillaume Garot s’inquiète, lui, des conséquences sur le pouvoir d’achat. « Il ne faudra pas au final que ce soit le consommateur qui soit appelé à payer plus cher. »

Sur le débat parlementaire à venir, Daniel Gremillet ne cache pas sa déception face aux quatre ordonnances annoncées. Le Parlement va « être privé » de débats, regrette-t-il.

Partager cet article

Dans la même thématique

Alimentation : réactions mitigées des sénateurs après la présentation du projet de loi
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le