Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».
Amélie de Montchalin : « La souveraineté n’est plus une lubie française »
Par Flora Sauvage
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L’Europe est dans la tourmente. Avec 115 000 morts, le Vieux continent pourrait connaître « une récession de 9% » cette année, selon Amélie de Montchalin, la secrétaire d’État aux affaires européennes. Après le sommet du jeudi 23 avril, les 27 chefs d’État et de gouvernement ont chargé la commission européenne de proposer un plan de sortie de crise qui sera présenté le 6 mai. S’il y a consensus pour mettre en œuvre un plan de relance, de nombreuses questions demeurent sur les moyens mis à disposition.
Rassurer
Face aux sénateurs, la secrétaire d’État Amélie de Montchalin a tenté de rassurer. Car les parlementaires de la Haute assemblée s’inquiètent, à l’image du sénateur (Les Indépendants) du Maine et Loire Emmanuel Capus, de « la perspective d’un nouvel accord a minima qui ferait porter un lourd tribut à l’UE qui ne peut pas se permettre un nouveau discrédit ».
Moment de vérité
Alors que l’Europe « se trouve à un moment de vérité », selon le président de la commission des affaires européennes au Sénat Jean Bizet, Amélie de Montchalin a affirmé que deux principes guident la relance économique dans la zone euro : le renforcement de notre autonomie stratégique et la solidarité entre les États membres. « Nos économies sont extrêmement interdépendantes, personne ne peut se relever seul », affirme la secrétaire d’État aux affaires européennes.
Souveraineté
Du point de vue de l’autonomie stratégique, et de la relocalisation des industries essentielles, Amélie de Montchalin souligne : « Quand depuis 3 ans, Emmanuel Macron parlait de cette nécessité, c’était vu comme une lubie française par nos partenaires européens, hier, on a franchi une grande étape, car on a réfléchi aux mesures concrètes pour mettre en œuvre cette souveraineté ». Et d’affirmer : « nous avons réussi à convaincre nos partenaires que la souveraineté n’était pas une lubie française, dans un monde où la Chine et les États-Unis ne se privent pas d’imposer leurs normes ».
Solidarité
Mais sur la question de la solidarité entre les États membres, l’autre priorité d’Emmanuel Macron, le consensus fait défaut. Les pays du Sud de l’Europe fortement endeuillés par la pandémie réclament une mutualisation des dettes. Alors que les pays du Nord, comme l’Allemagne et les Pays-Bas, rechignent à payer pour des états auxquels ils reprochent leur indiscipline budgétaire.
Plan de relance
Le montant du plan de relance est loin d’être décidé. Les 27 ont entériné les mesures d’urgence à 540 milliards d’euros, auxquelles s’étaient engagés les ministres des finances le 9 avril dernier. À terme, le plan de relance européen devrait atteindre plusieurs centaines de milliards d’euros. Le chemin de la relance budgétaire européenne s’annonce long et difficile.