Après deux partielles victorieuses, LR veut croire en « l’effet Wauquiez »
"Lorsque la droite est unie, elle gagne": le slogan a été répété à l'envi, lundi au lendemain de deux élections législatives...

Après deux partielles victorieuses, LR veut croire en « l’effet Wauquiez »

"Lorsque la droite est unie, elle gagne": le slogan a été répété à l'envi, lundi au lendemain de deux élections législatives...
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Par Paul AUBRIAT

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"Lorsque la droite est unie, elle gagne": le slogan a été répété à l'envi, lundi au lendemain de deux élections législatives partielles victorieuses, par les ténors LR qui veulent voir dans ces succès un "effet Laurent Wauquiez", deux mois après sa prise du parti.

"La droite est de retour autour de Laurent Wauquiez et elle est déterminée", s'est félicité l'un des porte-parole des Républicains, Geoffroy Didier, estimant que "les électeurs ont compris que la droite de Laurent Wauquiez est bien différente de la droite d'hier".

Dans le Territoire-de-Belfort, le sortant Ian Boucard s'est imposé sans surprise ni difficulté face au MoDem soutenu par LREM Christophe Grudler (59,18%). Dans le Val-d'Oise, dans une circonscription longtemps acquise à la droite mais qui avait fait l'expérience d'une parlementaire LREM en juin dernier, Antoine Savignat a récupéré le siège de député pour LR avec 51,45% des voix.

Et qu'importe que la participation fut faible (28,91% à Belfort, à peine 19,09% dans le Val-d'Oise): "On ne peut pas ne pas en tirer d'enseignements politiques", assure Geoffroy Didier.

En interne, la double victoire de LR se veut celle de son président, notamment contre ses contempteurs et dissidents. Après les départs, mises en retrait et autres "observations vigilantes" de l'aile modérée du parti, incarnée autrefois par Xavier Bertrand, Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin ou Dominique Bussereau, la ligne droitière incarnée par le président d'Auvergne-Rhône-Alpes entend gagner en légitimité.

"Cette double victoire de LR est un encouragement pour Laurent Wauquiez et toute l'équipe qu'il fédère aujourd'hui", s'est félicité lundi Guillaume Larrivé.

Valérie Pécresse, la première opposante de M. Wauquiez dans le parti, qui avait fait néanmoins campagne avec lui pour soutenir le candidat du Val-d'Oise la semaine dernière, a pour sa part estimé que "ce qui a bien fonctionné, c'est de montrer que les droites étaient unies, unies derrière Antoine Savignat".

La théoricienne des "deux droites" a par ailleurs jugé "important d'avoir un parti qui est debout, qui se remet en marche", tout en appelant à "réformer" et "rénover profondément le logiciel de pensée de la droite française".

- "Charme rompu" -

Surtout, après ces deux partielles, Les Républicains peuvent désormais prétendre au titre de premier parti d'opposition à Emmanuel Macron, revendiqué jusqu'alors par La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

"Le charme de La République en marche est rompu, les Français ont désavoué la politique d'Emmanuel Macron", a insisté lundi l'une des porte-parole du parti, Lydia Guirous.

"Ils ne sont pas d'accord avec cette politique de matraquage des classes moyennes et des retraités", a-t-elle considéré, en rappelant que le Premier ministre Édouard Philippe et Christophe Castaner s'étaient déplacés dans le Val-d'Oise jeudi pour soutenir le candidat LREM.

"Le Premier ministre a voulu nationaliser le débat, fidèle à l'arrogance propre à La République en marche. Les électeurs l'ont désavoué", a-t-elle encore tranché.

La porte-parole des députés LREM, Aurore Bergé a toutefois tenu à relativiser, jugeant sur LCP "un peu prématuré de parler d'un vote sanction. Si on avait voulu sanctionner, les gens se seraient déplacés en masse; cela n'a pas été le cas".

Amélie de Montchalin, cheffe de file de la LREM à la commission des Finances, a confié sur France Inter qu'elle était "très déçue" par la défaite d'Isabelle Muller-Quoy dans le Val-d'Oise. "Maintenant je le prends comme un encouragement à continuer", a-t-elle dit, "il faut que ce qu'on fait ait des résultats concrets".

Quant au député parisien LREM Sylvain Maillard, il a estimé que "dans une partielle, il n'y a pas vraiment de leçons à tirer". "On le voit dans l'ensemble des enquêtes d'opinion, les Français adhèrent au message que nous portons, la réforme profonde de notre économie (...) je ne pense pas qu'il y ait de remise à plat à faire de notre façon de faire", a-t-il dit sur RFI

Trois autres législatives partielles prévue en mars pourraient indiquer si les victoires LR du week-end marquent déjà un tournant ou non. Dans le Loiret, le sortant LR Jean-Pierre Door part favori, mais en Haute-Garonne et en Guyane, où les candidats LREM seront soutenus par l'UDI, l'issue est plus incertaine.

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