Après l’interview de Macron, l’opposition dénonce un « jeu de catch »
"Mise en scène", "comédie politique", "jeu de catch": l'opposition a déploré lundi la forme de l'interview d'Emmanuel Macron, qui...

Après l’interview de Macron, l’opposition dénonce un « jeu de catch »

"Mise en scène", "comédie politique", "jeu de catch": l'opposition a déploré lundi la forme de l'interview d'Emmanuel Macron, qui...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

"Mise en scène", "comédie politique", "jeu de catch": l'opposition a déploré lundi la forme de l'interview d'Emmanuel Macron, qui comportait peu d'annonces précises, et ses échanges électriques avec Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin.

A gauche, le premier secrétaire national du Parti socialiste Olivier Faure a dénoncé sur France Inter "le choix d'une mise en scène" du pouvoir présidentiel qui n'a selon lui "pas permis de réparer le dialogue interrompu avec les Français".

"On a eu en une semaine près de 4 heures d’interview, dans un moment où les Français manifestent assez régulièrement leur colère, et on a entendu un président qui en réalité n’a pas réussi ni à rassurer sur ses intentions, ni même à infléchir", a-t-il estimé. "Au fond, on a eu un long dialogue avec des journalistes, mais qui n’a pas permis de réparer le dialogue interrompu avec les Français", a résumé M. Faure.

Boris Vallaud, un des porte-parole du groupe PS, a lui dénoncé un "inutile exercice de pédagogie". "On avait bien compris vos projets Monsieur le Président... n’écouter que vous, la contradiction ne suscitant que votre agacement", a-t-il tweeté.

Du côté des Républicains, Damien Abad, un des vice-présidents du parti, a estimé sur CNews qu'Emmanuel Macron avait "maintenu son cap" mais s'était montré "parfois confus" et avait "manqué de hauteur par rapport à la fonction présidentielle". "Les Français n'attendaient pas qu'il fasse un match de boxe ou un match de catch. On attend d'un président de la République qu'il fixe des orientations", a-t-il poursuivi.

Sur le fond, "ça n'a rien changé et surtout il n'y a eu quasiment aucune annonce, aucune mesure concrète" en deux interviews, jeudi sur TF1 et dimanche sur BFM TV-RMC/Mediapart.

- Un président qui "sait castagner" -

Une des porte-parole des Républicains, Laurence Sailliet, a déploré sur RFI avoir eu "l'impression d'assister à une comédie politique avec toute une mise en scène".

Du côté des Insoumis, le format semble avoir au contraire fait mouche: le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a ainsi salué dès dimanche soir un "incroyable entretien de presse". "On n'écoute plus les réponses, on attend les questions".

Pour le dirigeant du PCF, Pierre Laurent, le chef de l'Etat a été mis "en difficulté" par les questions incisives de deux journalistes.

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a pour sa part admis lundi sur Radio Classique que le format de l'interview, menée par des "journalistes qui sont totalement opposés", n'avait pas pu "donner quelque chose qui soit fluide".

Interrogé sur les motivations du Président, M. Collomb a mis en avant son côté "un peu taquin". "C’est-à-dire qu'il s'est dit +je leur avais promis que je viendrai alors je vais venir. Je les connais, je sais ce qu'ils vont donner, comment ils vont m'interroger mais je vais quand même y aller+".

Il a cependant nié toute dégradation de la fonction présidentielle. "On se trouvait à un niveau élevé de la pensée et de l'analyse et donc c'est ce qui permettait que la fonction présidentielle reprenne de la hauteur", a-t-il affirmé.

"On a vu un président qui savait encaisser, qui savait castagner aussi quand c'était nécessaire. Il a je crois tenu le débat, parce qu’on était effectivement sur quelque chose de viril, de physique", s'est pour sa part réjoui Christophe Castaner, délégué général d'En Marche.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture 2
3min

Politique

Cancers : l’Union européenne n’a pas « d’excuse pour ne rien faire »

Un sommet européen sur le Cancer doit se tenir à Bruxelles du 19 au 20 novembre. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité sur le Vieux Continent. Chaque année, 2,6 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués. Tabac, alcool, pesticides, polluants divers, nos modes de vie et conditions de travail sont en cause. Alors, comment endiguer le fléau du cancer dans l’Union européenne ? Pourquoi sommes-nous aussi touchés ? Ici l’Europe ouvre le débat avec les eurodéputés Laurent Castillo (PPE, France) et Tilly Metz (Verts, Luxembourg). L'UE n'a pas "d'excuse pour ne rien faire", estime cette dernière.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le