Après la folie du stade, Macron célèbre les Bleus symboles de « la République »
Après avoir exulté dans le stade de Moscou, Emmanuel Macron accueille lundi dans le calme de l'Elysée les Bleus, et veut en faire les meilleurs...
Par Jérôme RIVET et Camille CAMDESSUS
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Après avoir exulté dans le stade de Moscou, Emmanuel Macron accueille lundi dans le calme de l'Elysée les Bleus, et veut en faire les meilleurs ambassadeurs des valeurs de la République et de son slogan "France is back !"
Célébrer sans trop en faire: la modestie était de mise lundi à la tête de l'exécutif, soucieux de ne pas être taxé de récupération politique.
"Le président est à sa place: il accompagne ce grand moment d'émotion", indique-t-on dans son entourage.
Il l'a fait dimanche avec un enthousiasme débridé et spectaculaire: les images le montrant bondissant de son siège, les poings victorieux, pour fêter un but ou jubilant au milieu des joueurs dans le vestiaire, ont fait le tour du monde.
"Il en a fait beaucoup mais je crois qu'il l'a fait sincèrement (...) Ne boudons pas notre plaisir !", a commenté lundi l'ancien ministre socialiste des Sports Patrick Kanner, habituellement plus critique du chef de l'Etat.
Pour Bernard Sananès, président de l'institut Elabe, Emmanuel Macron "a réussi à trouver le bon dosage" à Moscou, "aidé par une vraie sincérité de son côté fan de foot".
L'explosion de joie du président français Emmanuel Macron, de celui de la FFF Noël Le Graët et de la ministre de Sports Laura Flessel, après la victoire des Bleus en finale du Mondial, le 10 juillet 2018 à Moscou
AFP
"C'est dans la nature théâtrale d'Emmanuel Macron", renchérit Philippe Moreau-Chevrolet, spécialiste de communication politique. "C'était un peu surjoué... Mais on était dans l'émotion. C'est maintenant qu'il va falloir être dans la sobriété, car les Français ne sont pas dupes".
La cérémonie organisée en fin d'après-midi dans les jardins de l'Elysée, en présence des joueurs, des familles, de 300 sportifs et d'un millier de jeunes, se déroulera d'ailleurs hors médias, à l'exception d'une caméra de télévision.
- "Réveillez-vous!" -
Après la victoire, le président s'est adressé dans les vestiaires aux Bleus, qu'il a appelés "mes enfants", en les remerciant d'avoir "fait rêver 60 millions de Français et des gamins partout".
Mais il n'a pas eu à en rajouter car les Bleus ont passé à l'unisson le message politique en lançant, comme Paul Pogba, "Bravo! La République ! La République !". L'exécutif avait déjà été surpris lorsque Antoine Griezmann avait été le premier à crier "Vive la France, vive la République !" à l'issue de la victoire contre l'Argentine le 30 juin.
"Ce sont les joueurs et eux seuls qui racontent l'histoire qu'ils ont envie de raconter. Et ce sont eux et eux seuls qui ont décidé de faire rimer universalité du football et universalité de la République", a souligné lundi le porte-parole de l'Elysée, Bruno Roger-Petit.
Pour Philippe Moreau Chevrolet, le discours "positif et non politisé" des joueurs peut profiter à Emmanuel Macron en lui permettant de "retrouver la dynamique de sa campagne", basée sur "le retour d'une France qui gagne quand elle est rassemblée". Il peut aussi profiter de "l'impression qu'il a décidément la baraka, que tout lui réussit", selon l'expert.
Le chef de l'Etat va sûrement "essayer de donner du sens au succès", estime aussi Bernard Sananès.
Avec la perspective de bénéficier durant l'été d'une hausse de la popularité dans les sondages même si il en faudra plus pour gommer l'image de "président des riches", selon les experts.
"Les Français font la part des choses: le sport d'un côté, la politique de l'autre", insiste Philippe Moreau Chevrolet. "En 1998, la Coupe du Monde avait été politisée, ce qui n'est plus possible aujourd'hui. Car les Français ont été déçus il y a 20 ans".
L'ancien champion du Monde Frank Leboeuf a toutefois lancé lundi un appel: "Messieurs les politiques, réveillez-vous ! Quand est-ce que vous aurez compris que le sport est un vecteur d'union sacrée dans la population ?"
"Le sport apprend la discipline, le respect de l'autre, ça fait des hommes… On ne s'en est jamais servi en France (...), sauf quand ça arrange", a-t-il déclaré sur BFMTV et RMC, en évoquant le précédent de la France Black-Blanc-Beur de 1998.
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