Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».
Archive : Il y a 18 ans, la reine Elizabeth II était reçue au Sénat
Par Caroline Deschamps et Romain David
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Il y a 18 ans, une grande effervescence médiatique avait accompagné la visite d’Etat de la reine Elizabeth II en France – la quatrième sur les cinq effectuées depuis son couronnement – pour le centenaire de « l’Entente cordiale », un traité d’amitié mettant fin aux rivalités coloniales entre Londres et Paris. À cette occasion, la reine avait été reçue au Sénat. Public Sénat s’est plongé dans ses archives pour vous faire revivre cette royale visite au Palais du Luxembourg.
La « détestation amoureuse » des Français et des Anglais
Le 6 avril 2004, après une remontée des Champs-Elysées la veille, en compagnie de Jacques et de Bernadette Chirac, la reine d’Angleterre est arrivée au Palais du Luxembourg dans sa fameuse Bentley lie de vin, accueillie dans la cour d’honneur par une fanfare et un triple rang de gardes républicains. Noblesse oblige. À ses côtés, les deuxième et quatrième personnages de l’Etat : Christian Poncelet, président du Sénat de 1998 à 2008, et Jean-Louis Debré, à l’époque président de l’Assemblée nationale. Trois pas plus loin, comme l’exige le protocole, son époux : feu le duc d’Edimbourg.
Chapeautée et habillée de vert amande, Her most gracious majesty avait de quoi détonner sur les tapis grenat de la Salle des Conférences, au milieu des élus vêtus de noir ou de bleu nuit. « Cette Entente cordiale, que nous célébrons aujourd’hui, est celle de deux peuples qui se respectent, et, j’oserais le dire, qui s’aiment, comme le montre bien cette détestation amoureuse perceptible lorsque nos équipes de rugby se rencontrent », a déclaré Christian Poncelet. Pas sûr que la reine, grande amatrice devant l’éternel de sports hippiques, ait su apprécier la métaphore ovalistique.
Une allocution en français
Quelques minutes plus tard, sous la coupole qui représente en apothéose – ironie du sort – Napoléon Ier, le plus farouche ennemi de la perfide Albion, c’est au tour d’Elisabeth II de prendre la parole. En Français, s’il vous plaît : « Nos deux pays ont choisi de faire de l’Europe et de l’Union européenne le principal vecteur de leurs aspirations économiques et politiques ». Le Brexit n’était pas encore passé par là… « Dans le monde dangereux où nous vivons, nos deux pays ont tant à offrir quand ils conjuguent leurs forces - leur diplomatie, leur capacité militaire, le siège permanent qu’ils occupent au sein du Conseil de sécurité, et leur position au cœur de la Francophonie et du Commonwealth », a-t-elle salué.
Un toast enfin, et deux cadeaux diplomatiques avant qu’elle ne remonte dans sa Bentley : l’édition originale d’un essai de Lally-Tollendal sur le comte de Stafford, principal ministre du roi Charles Ier, et une orchidée. La plante, baptisée « Entente cordiale », est « un hybride obtenu dans les serres du jardin du Luxembourg, par le croisement de deux espèces », nous apprend le site du Sénat. Mais l’histoire ne dit pas si la fleur avait su s’adapter aux caprices de la météo britannique.