Article 24 : « Il revient au Sénat et à lui seul de l’examiner », la mise au point de Gérard Larcher
Le président du Sénat Gérard Larcher a pris la parole ce mardi en hémicycle. Mécontent des déclarations de la majorité présidentielle sur le devenir de l’article 24 du texte Sécurité globale, il a déclaré qu’il y avait « urgence » à « respecter les procédures constitutionnelles ».

Article 24 : « Il revient au Sénat et à lui seul de l’examiner », la mise au point de Gérard Larcher

Le président du Sénat Gérard Larcher a pris la parole ce mardi en hémicycle. Mécontent des déclarations de la majorité présidentielle sur le devenir de l’article 24 du texte Sécurité globale, il a déclaré qu’il y avait « urgence » à « respecter les procédures constitutionnelles ».
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les reprises de séance au Parlement s’accompagnent parfois de prises de parole pour des rappels au règlement. A ce titre, il est plutôt rare qu’un président d’assemblée prenne lui-même le micro pour y lire une déclaration sans relation avec l’ordre du jour. A moins que sujet ne soit suffisamment grave. C’est ce qu’a fait Gérard Larcher, le président du Sénat, ce 1er décembre, juste avant la reprise des débats sur le budget 2021. C’est le signe que les déclarations au sujet de la controversée proposition de loi sur la sécurité globale, qui se succèdent depuis jeudi soir, aussi bien au gouvernement que dans les rangs de la majorité présidentielle, ont passablement irrité la présidence du Sénat.

Après des manifestations importantes contre l’article 24 du texte, qui prévoit de pénaliser l’utilisation malveillante d’images des forces de l’ordre, beaucoup de députés de la majorité ont annoncé une réécriture, voire une suppression du passage en question, adopté la semaine dernière par l’Assemblée nationale. Gérard Larcher a tenu à faire quelques rappels institutionnels. « La proposition de loi dont ils souhaitent travailler à la réécriture partielle est transmise au Sénat depuis le mardi 24 novembre dernier, après que les députés l’ont adoptée. Il revient donc au Sénat et à lui seul de l’examiner et de réécrire, si cela s’avère nécessaire, une ou plusieurs de ses dispositions », a-t-il souligné.

« Aucun comité d’experts, dépourvu de légitimité démocratique n’est habilité à réécrire un texte de loi en cours de navette »

Le texte doit être débattu par la haute assemblée au début de l’année 2021. Selon le président du Sénat, cet épisode vient conforter le bicamérisme, un « atout dans une démocratie ». Il y a « urgence », a-t-il exigé, de « revenir fonctionnement normal de nos institutions et de respecter les procédures constitutionnelles ».

Après la commission mixte paritaire qui devrait être convoquée en cas désaccord probable entre les deux assemblées, Gérard Larcher a indiqué qu’une deuxième lecture ne serait « pas inutile », notamment sur ce genre de « texte complexe ».

Citant une nouvelle fois la Constitution, le président du Sénat a réaffirmé une fois de plus son opposition à la commission voulue par Matignon pour travailler sur l’article 24. « Le pouvoir législatif appartient au Parlement et à lui seul », a mis au point Gérard Larcher. Avant d’ajouter qu’ « aucune commission, aucun comité d’experts, dépourvu de légitimité démocratique n’est habilité à réécrire un texte de loi en cours de navette ». Le discours du président du Sénat a été salué par des applaudissements nourris et une standing ovation de l’hémicycle.

Partager cet article

Dans la même thématique

13-UNIS : la course en hommage aux 10 ans des attentats de novembre 2015
5min

Politique

Commémoration du 13 novembre : 10 ans après les attentats, la menace terroriste « s’accroît »

Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».

Le

France Paris Shooting
4min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : dix ans après, comment les lois antiterroristes ont évolué ?

Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.

Le

Article 24 : « Il revient au Sénat et à lui seul de l’examiner », la mise au point de Gérard Larcher
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le