Assassinat de journalistes de RFI: un juge français s’est rendu au Mali pour enquêter
Le juge anti-terroriste français chargé d'enquêter sur l'assassinat de deux journalistes de Radio France internationale (RFI) en...

Assassinat de journalistes de RFI: un juge français s’est rendu au Mali pour enquêter

Le juge anti-terroriste français chargé d'enquêter sur l'assassinat de deux journalistes de Radio France internationale (RFI) en...
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Le juge anti-terroriste français chargé d'enquêter sur l'assassinat de deux journalistes de Radio France internationale (RFI) en 2013 à Kidal dans le nord du Mali, a pu se rendre début février à Bamako, a annoncé samedi l'association des Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon.

"Le juge (Jean-Marc) Herbaut s'est rendu au Mali quatre ans après les faits", a déclaré Danièle Gonod, présidente de l'association lors de sa 5e assemblée générale qui s'est tenue à Paris.

Mme Gonod a précisé que lors de ce déplacement de plusieurs jours en février, le juge Herbaut était accompagné de deux autres magistrats anti-terroristes, l'un enquêtant sur l'attaque commise à Bamako le 5 mars 2015 contre le restaurant La Terrasse (5 morts), et l'autre sur celle menée contre l'hôtel Radisson de la capitale malienne le 20 novembre 2015 (22 morts).

Le juge Herbaut est resté à Bamako, sans pouvoir se rendre à Kidal, en raison de l'insécurité qui y règne.

C'est la première fois qu'un juge chargé de l'enquête sur la mort des deux journalistes peut se rendre au Mali, ce qui, pour l'association, représente "une avancée importante".

Selon Valérie Courtois, avocate de Marie-Solange Poinsot, mère de Ghislaine Dupont, qui a pu s'entretenir avec le juge Herbaut, ce dernier a bénéficié durant son séjour "d'une grande coopération des Maliens" qui ont mis en place en septembre dernier à Bamako un pôle de magistrats anti-terroristes.

"Les données téléphoniques" d'appareils récupérés sur place à Kidal sur les lieux de l'assassinat "doivent être intégrées au dossier", a indiqué l'avocate en précisant que, outre les téléphones des journalistes, "trois appareils ont été retrouvés qui permettront de savoir qui communiquait avec qui".

Depuis l'arrivée au pouvoir en France du président Emmanuel Macron en 2017, "les conseillers de l'Elysée sont plus disponibles", a affirmé Christophe Boisbouvier, journaliste à RFI et membre de l'association dont une délégation a été reçue à deux reprises - le 6 septembre 2017 et le 21 février 2018 - par Philippe Etienne, conseiller diplomatique de M. Macron et Franck Paris, son conseiller Afrique.

Le 29 novembre 2017, dans une interview accordée à RFI et à la télévision France 24 à l’occasion d’un voyage en Afrique, le président Macron avait déclaré que la France mettait "tout en oeuvre" pour capturer les auteurs et commanditaires de ces assassinats.

"Nous continuons la recherche active. Je veux ici vous dire que l'engagement de la France est entier. Nous les retrouverons et ils paieront. Tout ce qui est à élucider sera élucidé", avait-il dit.

Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, ont été enlevés au cours d'un reportage puis tués le 2 novembre 2013 près de Kidal, quelques mois après l'opération française Serval destinée à chasser les jihadistes qui occupaient le nord du Mali et menaçaient de marcher sur Bamako.

Fin janvier 2017, une enquête diffusée sur la chaîne France 2 avait accrédité pour la première fois l'hypothèse d’un lien entre ces assassinats et les tractations menées pour la libération des otages enlevés en 2010 à Arlit (Niger), dont les quatre derniers avaient été libérés quatre jours plus tôt.

Selon l’enquête d'Envoyé Spécial, l’assassinat des deux journalistes pourrait être une vengeance de kidnappeurs n'ayant pas reçu leur part de rançon. Mais cette piste n'a pas été jugée crédible par les enquêteurs français, une décision que les familles jugent "tout aussi décevante qu’arbitraire".

L'association des Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon compte 140 membres et reste très active "contre l'indifférence et l'oubli".

Elle a organisé une exposition de caricatures intitulée "Dessiner pour ne pas tirer un trait", visible à partir de lundi à l'université de la Sorbonne à Paris et collabore avec d'autres groupes tels que l'Association française des victimes du terrorisme et le collectif "Secret défense, un enjeu démocratique", qui exige de l'Etat la levée du secret défense dans plusieurs dossiers sensibles.

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