Asselineau, partisan du “Frexit” et candidat inattendu à l’élection

Asselineau, partisan du “Frexit” et candidat inattendu à l’élection

Candidat inattendu à l'élection présidentielle, François Asselineau est un ancien proche de Charles Pasqua, qui mène sa campagne sur le web et...
Public Sénat

Par Lina TRABELSI

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Candidat inattendu à l'élection présidentielle, François Asselineau est un ancien proche de Charles Pasqua, qui mène sa campagne sur le web et les réseaux sociaux avec un projet de sortie de l'Europe, teinté de complotisme.

Au détour d'une rue ou à la sortie d'une bouche de métro, ses affiches de campagne sont visibles dans la capitale, avec ce slogan: "Le parti qui monte malgré le silence des médias". Car c'est bien à l'écart des plateaux télés que François Asselineau, 59 ans, fait campagne.

"Je pense que je vais faire un score qui va surprendre", prévient le candidat de l'Union populaire républicaine (UPR), officiellement qualifié pour la présidentielle avec ses 524 parrainages.

Lui président ? Il lancerait le divorce de la France avec la zone euro et l'Otan. François Asselineau se décrit comme le candidat de "la libération nationale", un "souverainiste" que certains politologues placent aux lisières de l'extrême droite.

Mais le candidat réfute toute proximité idéologique avec Marine Le Pen. "Le fond de commerce (de Mme Le Pen) consiste d'abord à taper sur les immigrés", explique à l'AFP M. Asselineau.

Peu invité dans les médias, qu'il accuse de "censure", François Asselineau n'hésite pas à passer par Youtube pour y démonter les programmes de ses adversaires et livrer son analyse de l'actualité. Sur sa page Facebook, se succèdent des conférences fleuves et de courtes vidéos sur les différents points de son programme dont, pêle-mêle, la nécessité de "re-nationaliser", de recourir plus largement aux médecines douces ou d'avoir un casier judiciaire vierge en politique.

C'est avec la même minutie que le candidat à la présidentielle relaye depuis plusieurs années des thèses aux relents complotistes, comme lorsqu'il affirme que Robert Schuman, co-fondateur de l'Union européenne, était en réalité un agent de la CIA, ou que les couleurs du logo de l'ex-UMP étaient identiques à celles du drapeau américain et non français.

- "Le vrai et l'invérifiable" -

François Asselineau
François Asselineau
AFP

"Ce n'est pas quelqu'un de dérangé sur le plan psychiatrique, il est tout à fait sensé et raisonnable, ce qui tranche un peu avec les gens qui le suivent", explique Rudy Reichstadt, spécialiste du complotisme à Conspiracy Watch. Il note toutefois que François Asselineau "surfe allègrement sur les théories du complot", en propageant des thèses qui mêlent "le vrai et l'invérifiable". "Il envoie des signaux très forts en direction de la +complosphère+, ce qui explique qu'il y soit si apprécié", ajoute-t-il.

Mais qui sont les soutiens de cet ancien inspecteur général des finances? Sur son site, l'UPR revendique plus de 16.000 adhérents. "Adhérents vrais !", renchérit celui qui accuse le Front national de "plagier son discours", même si "Nicolas Dupont-Aignan s'est aussi servi". Dans ses "forces militantes", François Asselineau décrit des sympathisants pour beaucoup "issus de l'immigration", avec une sensibilité "plutôt à gauche, voire très à gauche".

S'il revendique une candidature hors des appareils politiques, le déroulé de son curriculum vitae laisse peu de doutes sur sa fréquentation assidue du sérail politique.

Vice-major de sa promotion Léonard de Vinci à l'Ena et diplômé d'HEC, M. Asselineau a été un habitué des cabinets ministériels et a côtoyé Jacques Chirac ou Édouard Balladur. Il a conseillé Gérard Longuet alors ministre de l'Industrie pour les affaires internationales (1993-1994), avant de diriger les cabinets de Françoise de Panafieu au Tourisme (1995) et d'Hervé de Charette au Quai d'Orsay (1996-1997).

Proche de Charles Pasqua, il s'engage au RPF en 1999 en tant que porte-parole et membre du bureau national. L'ancien ministre de l'Intérieur nommera ensuite François Asselineau à la tête de son cabinet au conseil général des Hauts-de-Seine de 2001 à 2004.

Après avoir claqué la porte de l'UMP, dont il a été membre lorsqu'il siégeait au Conseil de Paris, François Asselineau a fondé son parti le 25 mars 2007, pour marquer le cinquantenaire de la signature du Traité de Rome. "Un choix symbolique", confirme celui qui s'est fait depuis l'avocat du "Frexit" et se dit "passionné par les voyages, les civilisations étrangères et les textes religieux du monde".

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