Assemblée: Lassalle en « gilet jaune » provoque une brève suspension de séance
Le député non-inscrit Jean Lassalle a provoqué mercredi une brève et rare suspension de la séance des questions au gouvernement à...

Assemblée: Lassalle en « gilet jaune » provoque une brève suspension de séance

Le député non-inscrit Jean Lassalle a provoqué mercredi une brève et rare suspension de la séance des questions au gouvernement à...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le député non-inscrit Jean Lassalle a provoqué mercredi une brève et rare suspension de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée en arborant un "gilet jaune", alors que le président de l'Assemblée Richard Ferrand lui avait intimé de le "retirer".

"Retirez ce gilet!", "Allez manifester hors de cet hémicycle", a lancé M. Ferrand (LREM) à plusieurs reprises à l'élu des Pyrénées-Atlantiques, imperturbable.

Les huissiers, qui s'étaient approchés du député béarnais, en haut des travées, n'ont pas obtenu immédiatement qu'il retire le gilet, symbole de la mobilisation contre la hausse des taxes sur les carburants. Après un moment de flottement, la séance a été brièvement suspendue, un fait peu fréquent lors des "QAG".

L'incident s'est produit alors que le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner répondait à une question de Jean-Michel Fauvergue (LREM) sur la mobilisation des "gilets jaunes".

"Les conditions d'organisation de ces multiples manifestations (...) mettent en risque d'abord celles et ceux qui manifestent, celles et ceux qui veulent circuler, et mettent aussi en risque, non pas les comportements +cirquiesques+...", a dit le ministre avant d'être interrompu.

M. Ferrand a alors lancé à M. Lassalle: "Je vous rappelle au règlement... M. Lassalle, veuillez immédiatement retirer ce gilet... parfait M. Lassalle, ce rappel au règlement sera évidemment inscrit au procès-verbal et vous en subirez les conséquences", en l'occurrence une sanction financière.

À la suspension, l'ex-candidat à la présidentielle a retiré son gilet et l'a remisé dans sa sacoche.

Les élus RN et les insoumis ont peu après quitté l'hémicycle, Marine Le Pen s'insurgeant dans les couloirs de l'Assemblée des propos "indignes" du ministre et de son "cynisme" vis-à-vis du mouvement des "gilets jaunes". "Castaner a été nommé garde du corps du président de la République. Il a remplacé Benalla", a-t-elle asséné.

Christophe "Castaner est dans la provocation depuis trois jours, c'est lui qui fait monter l'ambiance", a renchéri le député insoumis Éric Coquerel.

À la reprise, le ministre de l'Intérieur a repris la parole: "M. Lassalle sait par expérience que si le ridicule ne tue pas, je pense aux deux personnes qui sont mortes depuis samedi, je pense aux 584 blessés, je pense aux 110 policiers et gendarmes qui pour garantir la protection du droit fondamental de manifester se sont retrouvés blessés", a-t-il déclaré, applaudi debout par les parlementaires de la majorité. Pour sa part, M. Lassalle s'est levé pour protester vivement.

Mercredi, sur RTL, le candidat malheureux à la présidentielle de 2017 a estimé que "la seule chose qu'il (faille), c'est assumer l'acte que l'on pose".

"De toute façon, ils ne peuvent pas avoir - pour moi - plus de déconsidération et d'irrespect qu'ils n'en ont", a ajouté le député des Pyrénées-Atlantiques, en indiquant qu'il n'avait pas l'intention pour autant de porter à nouveau un gilet jaune dans l'Hémicycle.

"Ce mouvement est profond, il y a la taxe, il y a aussi tout le mal-être, tout le mal-vivre de millions de compatriotes et qui n'ont plus aucune confiance dans une classe politique française qui est devenue un théâtre d'ombres", a encore fait valoir l'élu.

chl-reb-ll-pab/jk/dga

Partager cet article

Dans la même thématique

Bayrou
8min

Politique

Annonces de François Bayrou sur les retraites : au Sénat, on salue « la politique des petits pas », mais on attend de voir les détails

François Bayrou a annoncé sa volonté de reprendre dans le prochain budget de la Sécu les avancées issues du conclave sur les retraites. Une décision relativement appréciée au Sénat. Le sénateur LR Philippe Mouiller demande cependant si c’est « réellement sans impact budgétaire ». « Tout ce qui est utile aux Français, on le prend », réagit pour sa part le socialiste Patrick Kanner, alors que les députés PS maintiennent leur motion de censure.

Le

Assemblée: Lassalle en « gilet jaune » provoque une brève suspension de séance
5min

Politique

Retraites : François Bayrou s’engage à introduire dans le prochain budget de la Sécu les avancées du conclave

François Bayrou a tenté une nouvelle fois ce jeudi 26 juin de sauver le dossier des retraites. Devant la presse, le Premier ministre a longuement salué les « avancées » sur lesquelles se sont entendus les partenaires sociaux, malgré l’absence d’accord. Il s’est engagé à les présenter devant le Parlement à l’automne, tout en invitant syndicats et patronat à dépasser les derniers points de clivage, notamment sur la pénibilité.

Le

SIPA_00840320_000006
7min

Politique

Soumission chimique : le Sénat peut-il sanctionner Joël Guerriau ?

Malgré un procès requis à son encontre, le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d’avoir drogué à son insu la députée Modem, Sandrine Josso, dans le but de commettre une agression sexuelle, s’accroche à son mandat depuis un an et demi. L’avocat de la députée a écrit à Gérard Larcher pour lui demander des « éclaircissements » sur les « mesures » envisagées à l’encontre du sénateur.

Le

Assemblée: Lassalle en « gilet jaune » provoque une brève suspension de séance
3min

Politique

« On n’entend parler de rien, on n’est associés à rien » : Frédéric Valletoux « s’interroge » sur l’existence du « socle commun » autour de François Bayrou

En difficulté sur le dossier des retraites, François Bayrou fait aussi face aux critiques de ses alliés pour « sa méthode ». Invité de la matinale de Public Sénat ce jeudi 26 juin, le député (Horizons) Frédéric Valletoux appelle le Premier ministre au « sursaut » pour « animer le bloc central ». « On n’a pas de feuille de route, on ne sait pas ce sur quoi on doit travailler », déplore l’ex-ministre de la Santé.

Le