Assurance chômage : « La réforme n’est toujours pas acceptable », affirme Cyril Chabanier

Assurance chômage : « La réforme n’est toujours pas acceptable », affirme Cyril Chabanier

Le président de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), invité de Public Sénat, qualifie de « pari risqué », la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage souhaitée par le gouvernement.
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Les grandes réformes du quinquennat en question. Tandis que la ministre du Travail Elisabeth Borne recevait, ce mardi, les syndicats pour évoquer sa feuille de route relative à la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage, le président de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) est revenu sur la question sur le plateau de Public Sénat, ce mercredi. « La réforme s’est adoucie », reconnaît Cyril Chabanier. « On note une série de petits gestes, comme son report au 1er juillet, ou le délai supplémentaire sur la dégressivité qui passe du 9e au 7e mois. Pour autant, elle n’est toujours pas acceptable ». Selon le syndicaliste, la mise en œuvre de cette réforme se heurte à un « problème de timing ». « Une partie de cette réforme joue sur le fait qu’on va avoir des prémices de reprises à l’été, c’est un pari risqué, car c’est encore incertain », assure-t-il. « Le timing n’est pas forcément le bon, surtout que la réforme ne sera pas appliquée de la même façon pour les demandeurs d’emploi que pour les entreprises ».

Pour autant, Cyril Chabanier assure que l’Unedic ne court aucun risque de faillite. « Evidemment, un déficit se creuse », reconnaît-il. « L’Unedic devait revenir à l’équilibre cette année, on espère désormais que ce sera le cas en 2023. On a retardé le remboursement du déficit public, mais on arrive à emprunter facilement, donc il n’y a pas de risque par rapport à cela ». Interrogé également sur la mise en œuvre de la réforme des retraites, le président du CFTC évoque plusieurs pistes possibles pour le gouvernement. « Soit le gouvernement choisit de l’enterrer complètement, soit de mettre en place un régime universel par points, soit il se sert des retraites pour rembourser le quoiqu’il en coûte ».

Le CFTC favorable à un régime universel par points

La position du CFTC sur le sujet n’a cependant pas évolué, assure Cyril Chabanier. « Nous sommes toujours favorables à un régime universel par points, qui est beaucoup plus juste que le système actuel. Nous ne sommes cependant pas d’accord sur la façon dont le gouvernement veut le mettre en place, d’autant que ce n’est pas le moment de mettre le feu aux poudres, il faut être prudent ». Le syndicat préconise donc une réforme systémique sur le long terme. Comprendre : acter le régime universel par points en remettant les partenaires sociaux autour de la table pour plusieurs mois de concertation, quitte à ce que la question soit tranchée au prochain quinquennat.

 

 

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