A sept mois des municipales, la "poutre" travaille toujours: le maire d'Angers, Christophe Béchu, réunit vendredi une trentaine de ses...
Au centre droit, les élus locaux macron-compatibles poursuivent la recomposition
A sept mois des municipales, la "poutre" travaille toujours: le maire d'Angers, Christophe Béchu, réunit vendredi une trentaine de ses...
Par Paul AUBRIAT
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
A sept mois des municipales, la "poutre" travaille toujours: le maire d'Angers, Christophe Béchu, réunit vendredi une trentaine de ses homologues pour lancer "La République des maires", nouvelle initiative pro-Macron du centre droit dans une recomposition politique qui n'en finit pas.
La réunion poursuit une initiative engagée en juin, lorsque quelque 72 maires et élus locaux classés à droite et au centre avaient fait paraître une tribune de soutien au président Emmanuel Macron, au lendemain d'élections européennes calamiteuses pour Les Républicains.
"Nous nous structurons aujourd'hui en association", explique le maire d'Angers, pour qui cette rentrée doit permettre "de proposer des choses que chacun a pu mettre en place dans sa commune".
Parmi les trente-huit élus annoncés, les maires d'Amiens, Tours, Orléans, Arras, Albi, ou des Ve et IXe arrondissements de Paris. Et si tous les signataires du printemps ne peuvent pas faire le déplacement, "une vingtaine de maires nous ont rejoints depuis la parution de la tribune", s'enorgueillit M. Béchu, amené à prendre la présidence de la structure.
Au-delà de ce travail "d'ateliers", c'est la recomposition du paysage politique local en vue des municipales de mars qui est en jeu.
Car La République des maires est dominée par des proches d'Édouard Philippe, lui-aussi ex-LR, et théoricien de "la poutre qui travaille", ou l'art d'élargir sa majorité, notamment au centre droit.
Le Premier ministre français Edouard Philippe s'exprime devant la conférence des ambassadeurs, le 28 août 2019 à Paris
AFP
L'arrimage n'est toutefois pas sans turbulences. Car si ces sortants ont pris le large de leurs partis, ils comptent encore nombre d'encartés Les Républicains dans leurs majorités municipales. Et sont confrontés à des résistances locales des marcheurs, peu enclins à les voir estampillés LREM pour les municipales.
"Il n'y aura pas d'accord avec nous tous, je comprends que LREM n'investisse pas les 72", anticipe le maire de Tours Christophe Bouchet.
- "On verra bien ce qui fonctionne" -
Les investitures refusées par LREM à plusieurs maires sortants pourtant bienveillants envers l'exécutif - notamment Nicolas Florian à Bordeaux, très proche du Premier ministre, ou David Robo à Vannes -, ont toutefois fait grincer des dents, certains reprochant à Édouard Philippe de ne pas peser de tous son poids auprès des instances de La République en marche.
"Nous, en tout cas, on a déjà tous en commun d'avoir déjà gagné une élection", rappelle Christophe Béchu. Et, veut croire Christophe Bouchet, "avec l'interdiction du cumul des mandats, la force qui va s'installer, ce sont les maires".
Le créneau est pourtant déjà occupé: il y a deux ans, Christian Estrosi avait lancé "La France audacieuse", mouvement d'élus de droite favorables à Emmanuel Macron. "On retrouve souvent les mêmes dans les deux structures", reconnaît la maire du IXe arrondissement de Paris Delphine Bürkli, qui jure qu'elles sont "complémentaires".
Jusqu'à quand? "On verra bien ce qui fonctionne", explique Christophe Bouchet, quand un autre membre des deux structures rappelle que le soutien de Christian Estrosi à la liste LR de François-Xavier Bellamy a échaudé quelques adhérents de La France audacieuse, qui l'ont alors jugé trop marqué à droite.
Autre rassemblement d'élus centristes bienveillants envers la majorité, le Mouvement radical (MR) se dit pour sa part "ouvert" à cette multiplication d'initiatives. Le plus vieux parti de France, dont les universités d'été ont lieu ce week-end à Bordeaux, compte parmi sa vingtaine de maires de grandes et moyennes villes plusieurs adhérents à ces structures associatives.
"Beaucoup de ces élus avaient des partis. Avec la décomposition, ils se retrouvent dans la nature", analyse Laurent Hénart, le maire de Nancy et président du MR. "Mais après, il y a aura une recomposition politique", prédit-il. "Même si, souvent, la recomposition, ce sont des cycles longs." Et en tout cas après les municipales.
Le gouvernement se trouve une nouvelle fois sous la menace d’une motion de censure du PS, et l’Assemblée nationale d’une dissolution, alors que les débats sur la taxation des hauts patrimoines s’enlisent dans l’hémicycle. Mais ce scénario semble difficilement envisageable après le 15 novembre, voire le 9, compte tenu du calendrier budgétaire.
Un peu plus d’un an après les blocages des grandes surfaces en Martinique, le Sénat examine le projet de loi contre la vie chère, mardi, en séance publique. Le texte a été adopté en commission sans grand enthousiasme. Les sénateurs ultramarins sont de surcroît, inquiets, du rabotage de dispositifs fiscaux à destination des Outre-mer, prévus dans le budget.
Face au rejet probable de la taxe Zucman, les députés PS mettent sur la table un amendement de repli. Il pourrait rapporter trois fois moins que prévu, conséquence d’exonérations ciblées, notamment sur les entreprises technologiques. Manière de répondre aux critiques formulées sur la taxe.
Invité de notre matinale, Manuel Bompard a répondu aux accusations des socialistes concernant certains votes de LFI sur le budget. Le coordinateur de LFI a détaillé la position de son groupe sur les points chauds des débats budgétaires et promet une nouvelle motion de censure avant Noël.