Au fil de la Seine rencontre avec Christo, Apollinaire, Maigret et même Babar dans Livres & vous
Livres & Vous est en « Voyages en France » pour sa nouvelle édition. Des voyages dictés par les circonstances sanitaires toujours présentes. Invités de Guillaume Erner, la Seine, son histoire et ses personnages et la Haute-Loire, le célèbre Chambon-sur-Lignon, théâtre d’un héroïsme discret de toute une population pendant la Dernière Guerre. Des territoires sublimés par les invités de Livres & Vous, François Sureau (« L’or du temps », aux éditions Gallimard) et Nathalie Heinich (« La maison qui soigne », aux éditions Thierry Marchaisse).

Au fil de la Seine rencontre avec Christo, Apollinaire, Maigret et même Babar dans Livres & vous

Livres & Vous est en « Voyages en France » pour sa nouvelle édition. Des voyages dictés par les circonstances sanitaires toujours présentes. Invités de Guillaume Erner, la Seine, son histoire et ses personnages et la Haute-Loire, le célèbre Chambon-sur-Lignon, théâtre d’un héroïsme discret de toute une population pendant la Dernière Guerre. Des territoires sublimés par les invités de Livres & Vous, François Sureau (« L’or du temps », aux éditions Gallimard) et Nathalie Heinich (« La maison qui soigne », aux éditions Thierry Marchaisse).
Public Sénat

Par Pierre-Henri Gergonne

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La Seine présente à chaque page du livre de François Sureau ne pouvait pas ne pas rendre hommage à Christo. L’artiste, disparu ces derniers jours, reste à tout jamais célèbre pour avoir, en 1985, « emballé » le Pont-Neuf à Paris. « Cette œuvre a été controversée, se souvient Nathalie Heinich, sociologue spécialiste de l’Art Contemporain. Il y a eu des réactions de rejet, mais aussi des réactions positives. L’on venait à l’époque de la Grande Banlieue pour venir voir le Pont-Neuf. Les gens venaient se promener voire pique-niquer sur place ».

Le regard de François Sureau semble plus distancié sur l’œuvre de Christo. « L’emballement de l’Arc de Triomphe, prévu dans quelques mois par l’artiste aurait été un monument de kitch » sourit-il, tout en rappelant ce réflexe de ses chers surréalistes souvent tranchants dans leurs avis selon la méthode du « j’aime, je n’aime pas ».
Christo n’est - et de loin - pas la seule personnalité liée aux courbes de la Seine. Elles sont des centaines dans l’ouvrage de François Sureau, éblouissant d’éclectisme au fil des pages.
Juste quelques-uns, Apollinaire d’abord, le poète chéri, un « conciliateur des contraires », l’immense Pascal, ce « formidable formateur de scepticisme », Maigret, le commissaire, « une réflexion permanente sur l’origine du Mal ». Et même Babar (!) ou le Général Mangin.
Toutes des « figures d’écart » et d’engagements individuels pour François Sureau, pour qui « L’or du temps », son livre
le premier d’une série de trois tomes  permet « d'échapper à la politique, un univers dicté par nos inquiétudes ».

La plongée dans l’univers du Chambon-sur Lignon, terre d’affection de Nathalie Heinich, semble à l’opposé de ces destins individuels hors du commun.
Chambon non loin de la source de la Loire, fut au contraire le lieu du collectif discret mais tout aussi « efficace » dans la construction d’un héroïsme qui permit à des milliers de Juifs d’être sauvés dans les années noires de la Dernière Guerre. « Sans doute faut-il chercher dans le caractère protestant du lieu, l’origine » de l’histoire récente du Chambon-sur-Lignon, explique Nathalie Heinich. « Là Chambon fut un lieu de refuge pour les protestants à l’époque de leur persécution. La clandestinité de ce Désert protestant a fait écho à celle des juifs réfugiés ». D’où cette « mobilisation collective, silencieuse et discrète », capable de
« tous les stratagèmes » qui ont fait du Chambon-sur-Lignon « ce lieu mémoriel du sauvetage ».
Et la discrétion du lieu fut aussi une terre d'asile pour la pensée selon Nathalie Heinich : « Raymond Aron, Albert Camus, Francis Ponge et bien d’autres ont connu et ont fréquenté le Chambon-sur-Lignon » rappelle-t-elle comme en échos aux propos de François Sureau pour qui « La France intellectuelle a souvent tourné le dos à la Seine ».

Partager cet article

Dans la même thématique

controle ok
6min

Société

La France condamnée pour contrôle au faciès par la CEDH : « Que faut-il pour que la France prenne en main le sujet ? » s’indigne Corinne Narassiguin

La Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France pour un contrôle d’identité discriminatoire, une première. « Tout ça ne peut pas continuer », dénonce la sénatrice PS Corinne Narassiguin, auteure d’une proposition de loi sur le sujet. Elle pointe le « ciblage » sur les sans-papiers, qui a été demandé à la police par le ministre Bruno Retailleau. « Ça, c’est du contrôle au faciès », dénonce la sénatrice de Seine-Saint-Denis.

Le

Au fil de la Seine rencontre avec Christo, Apollinaire, Maigret et même Babar dans Livres & vous
4min

Société

Egalité femmes-hommes : « Si nous avons une réduction de moyens, je ne serai pas en mesure de réaliser le travail qui m’est demandé », alerte Bérangère Couillard

Auditionnée par la délégation aux droits des femmes du Sénat, la présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, Bérangère Bouillard s’inquiète de l’avenir de l’institution à la veille des débats budgétaires au Parlement, et des échéances électorales.

Le

Au fil de la Seine rencontre avec Christo, Apollinaire, Maigret et même Babar dans Livres & vous
3min

Société

Intelligences artificielles : « On ne peut pas leur faire confiance », prévient le concepteur de l’assistant vocal Siri

Auditionné par la commission des affaires économiques du Sénat, l’informaticien Luc Julia, concepteur de l’assistant vocal Siri a démystifié les idées reçues sur l’intelligence artificielle. S’il conçoit cette nouvelle technologie comme un « outil » permettant de dégager du temps, il alerte sur le manque de fiabilité des informations.

Le