Manuel Valls a fait en personne la visite de son QG de campagne. On y voit des blagues, des T-shirts « MV » made in Bangladesh, des peintures contemporaines, Dostoïevski et… des politiques.
300 mètres carrés, fonctionnel, près du métro et des commerces… le QG de campagne de Manuel Valls pour la primaire se trouve en plein XIIIe arrondissement de Paris dans un immeuble moderne, avenue… de France. « C’est le hasard » assure l’ex-premier ministre, qui fait la visite lui-même. Un peu plus tôt, il a présenté son QG en direct sur Facebook (voir notre article sur le sujet).
Le candidat à son QG de campagne.
(photo : François Vignal)
Les équipes ont trouvé les lieux en trois jours. Des locaux censés être provisoires, si tout va bien. En cas de victoire à la primaire, il faudra en trouver de nouveaux. L’immeuble est celui du groupe SNI, un bailleur social. « La solution logement adaptée à vos besoins » affiche le site du groupe.
Entrée de l'immeuble du QG de Manuel Valls.
Tous « bénévoles » pour la campagne
Dans son bureau, Manuel Valls a accroché un tableau de son père, qui était artiste peintre. Sur le mûr opposé, un grand tableau de Gérard Garouste, peintre torturé. L’ex-premier ministre avait déjà choisi l’artiste pour son bureau de Matignon.
Le candidat dans son bureau.
Les couloirs sont impersonnels, à l’image de nombreux espaces de bureaux. On y croise Yves Colmou, conseiller de Manuel Valls à Matignon, qui le suit dans l’aventure, tout comme son conseiller com’ Harold Hauzy. Ils sont « bénévoles » pour la courte campagne de la primaire, tout comme la trentaine de petites mains expertes de l’équipe numérique.
Des T-shirts « MV » made in Bangladesh
Pour cette opération où l’équipe veut jouer la transparence, le bureau du conseiller com’ est grand ouvert. On voit une photo célèbre de Jacques Chirac, un masque sur les yeux en train de dormir dans un avion, et une autre de Manuel Valls, quand même. Sur le bureau, Dostoïevski, des ouvrages de la Pléiade bien alignés et… un écusson du New York Police Department. « Les lieux de mémoire », livre de Pierre Nora, traine aussi, bien mis en évidence.
Dans l’espace principal, des cartons remplis de T-shirts « avec MV ». Un grand V bleu devant un grand M. Plusieurs slogans s’affichent : « L’esprit français », « faire gagner ce qui nous rassemble », « la mondialisation au service des peuples ». Un journaliste s’étonne : les T-shirts fièrement mis en évidences sont… made in Bangladesh. Pour le coup, c’est la mondialisation au service du peuple bangladais. Grain de sable dans l’opération de communication. « Ce ne sont que les 50 premiers T-shirts » précise de l’autre bout de la pièce un membre de l’équipe.
Du LOL et des geeks
Mais l’heure est plutôt aux économies, avec un budget de campagne entre 300.000 et 500.000 euros. Il faudra financer une dizaine de réunions publiques, dont 4 grands meetings en janvier. « Il faut tenir ce budget : loyer, déplacements dont il faut réduire le coût. En seconde, c’est moins cher qu’en première » souligne Manuel Valls. Ça change de la vie de premier ministre.
Sur les murs, une pointe d’humour. « Le coin café, c’est la tournée de Manuel » lit-on à côté de la machine à expresso. « Interdiction d’entrer (ok, c’est juste un placard) » voit-on sur une porte. L’ambiance pourrait faire penser à une start-up. Du LOL et des geeks en somme. Mais des politiques aussi, qu’on se rassure.
Equipe de 8 porte-paroles
Et des politiques du cru. On voit sortir de la salle de réunion le sénateur RDSE de Lozère Alain Bertrand, connu comme le loup blanc au Sénat pour lutter justement contre la bête. Il est l’auteur d’une proposition de loi visant à créer des zones d’exclusion pour les loups, qu’il avait défendue de son accent chantant au Sénat en 2013 (voir notre article). Au tableau de chasse de ce défenseur de la ruralité : avoir pris à la droite la ville de Mende.
On croise aussi le député de l’Ardèche Olivier Dussopt, à l’origine aubryste. Comme nous l’avions annoncé, il est l’un des 8 porte-paroles de la campagne, dirigée par Didier Guillaume, président du groupe PS. Les deux co-présidents du comité de soutien sont pour le moins jeunes : Cindy Léoni, ancienne présidente de SOS racisme et Alexandre Leroy, ancien président de la Fage, syndicat qui avait combattu la loi travail… L’ancien numéro 1 de la CFDT, François Chérèque, et l’ex-communiste et ministre, Jean-Claude Gayssot, soutiennent aussi la campagne, lâche le candidat.
« Le 49.3, je ne l’ai pas engagé tout seul »
Devant la petite trentaine de journalistes qui font la visite, Manuel Valls répète ses messages de campagne : il vise le rassemblement, « rien n’est écrit », mais « il n’y a pas de favori ». « J’ai beaucoup de soutiens, mais ce n’est pas suffisant », dit-il, tout en soulignant que François Fillon était le candidat à droite qui rassemblait le plus de parlementaires. « Est-ce que quelqu’un d’autre rassemble plus que moi ? » demande le candidat.
Reste que Manuel Valls a divisé dans son camp. Mais il veut faire comprendre qu’il n’est pas le seul responsable. S’il défend le bilan du quinquennat, il prend quelques distances avec François Hollande pour ne pas endosser seul les clivages des dernières années. « Moi, je suis libre » dit Manuel Valls. « Quand je suis devenu premier ministre, la fracturation avait déjà eu lieu sur l’Europe, le CICE, le Pacte de responsabilité, annoncé quand je n’étais pas premier ministre », « la déchéance, c’est lui (le Président), qui l’a présentée en novembre » ajoute celui qui l’a pourtant défendue. Il ajoute : « Le 49.3 », dont il « connaît les limites et la brutalité », « je ne l’ai pas engagé tout seul »…
Projet en janvier
Manuel Valls rappelle aussi qu’en 2004, lors d’un référendum interne au PS sur le traité constitutionnel européen, il s’était engagé pour le « non ». Comme Montebourg, Peillon et Hamon. D’un côté, s’écarter de Hollande, sans renier le bilan. De l’autre, se recentrer. C’est toute la difficile opération que doit mener Manuel Valls. Pour continuer sa mue, Manuel Valls annoncera son « projet, début janvier » et « revendique un droit d’inventivité ».
Entre 1980 et 2019, 12 500 points de captages d’eau potable dans les rivières ou les nappes souterraines ont été fermés en France. Laurent Baude, maire de Semoy dans le Loiret, est bien placé pour le savoir. L’unique point de captage de sa commune de 3200 habitants est fermé depuis un an et demi à cause d’une pollution au PFAS.
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