Les soutiens du candidat d’extrême droite venus l’écouter dimanche à Paris apprécient sa « clarté », à l’opposé de Marine Le Pen, qu’ils accusent de s’être « ramollie » et d’être « programmée pour perdre ». Face à « l’invasion que nous subissons », la théorie conspirationniste du « grand remplacement » à la cote chez les pros Zemmour.
Au Trocadéro, les supporters de Zemmour persistent : « C’est le seul qui dit enfin ce que je pense depuis 10 ans »
Les soutiens du candidat d’extrême droite venus l’écouter dimanche à Paris apprécient sa « clarté », à l’opposé de Marine Le Pen, qu’ils accusent de s’être « ramollie » et d’être « programmée pour perdre ». Face à « l’invasion que nous subissons », la théorie conspirationniste du « grand remplacement » à la cote chez les pros Zemmour.
La foule, dense, est enthousiaste, survoltée même. Venus en nombre Place du Trocadéro – ils sont plusieurs milliers, le candidat en annonce 100.000 – les partisans d’Eric Zemmour n’ont pas de doute. Il est le seul à pouvoir relever le pays. Ils en font même le sauveur.
En attendant sous le soleil le candidat, la foule réagit au quart de tour aux orateurs qui chauffent un à un la place. « On est chez nous » lancent les sympathisants. Puis « on va gagner ! » On entend « Macron en prison » aussi, ou quelques noms d’oiseau pour le chef de l’Etat, qui sera même qualifié d’« assassin » par la foule pendant le discours du candidat…
« Marine Le Pen n’y arrivera pas. Il y aura toujours un plafond de verre »
Sophie, 60 ans, est venue de Chartres. Elle est là « pour l’identité de la France. Elle est menacée, avec 250.000 personnes qui arrivent chaque année ». Cette artisane « préfère Zemmour à Le Pen, car c’est une question de clarté ».
Pour Sybille, 45 ans, « c’est le seul candidat qui dit enfin ce que je pense depuis 10 ans ». « Je suis touchée par sa sincérité », assure cette habitante de l’Oise, qui travaille dans le coaching (voir la photo de tête). Sybille ne croit plus non plus à la candidate du RN. « Marine Le Pen n’y arrivera pas. Il y aura toujours un plafond de verre. Elle s’est ramollie pour plaire ». Et ne lui parlez pas des sondages, en berne pour son candidat et en hausse pour Marine Le Pen. « Je n’écoute plus les sondages. Et j’ai coupé totalement les informations depuis trois semaines ». Sybille, qui pense que « ce pouvoir de Macron est une dictature », en veut aux journalistes. « Quand on écoute la presse, il n’y en a que pour Macron. Quand vous parlez d’Eric Zemmour, vous ne parlez que du négatif ». Elle ajoute :
Le jeu des médias est dangereux. Vous êtes dangereux en fait.
Le président du comité Trump France derrière Zemmour
Un peu plus loin, on tombe sur un homme au costume chic et à la cravate orange. C’est Georges Clément, « président du comité Trump France » (voir photo ci-dessous). « Eric Zemmour est le seul homme qui peut actuellement casser le cycle dramatique dans lequel nous sommes », soutient l’homme de 77 ans, qui évoque « l’abandon de la souveraineté française », « la destruction de l’outil militaire » et « l’invasion que nous subissons ».
Georges Clément « a voté Le Pen avant ». Mais c’est fini. « Ella a abandonné la souveraineté, le retour au franc, elle dit que l’Islam est compatible avec la France et elle estime que la remigration (proposition du candidat, ndlr) est antirépublicaine ». C’en est trop pour le président du comité Trump France.
Georges Clément, président du comité Trump France.
Casquette vert militaire vissée sur la tête, Hervé est venu de la Mayenne (voir photo ci-dessous). Il écoute attentivement les prises de parole. « Zemmour dit ce qu’il pense et fera ce qu’il dit. Il dit les choses car ce n’est pas un homme politique. C’est ce qui me plaît », explique cet officier de 70 ans à la retraite. L’ancien militaire en veut aussi à Marine Le Pen, qui visiblement déçoit chez les soutiens d’Eric Zemmour. « Elle est programmée pour perdre. Elle fait l’inverse de ce qu’elle a défendu ces dernières années », pointe-t-il. Hervé ajoute : « Zemmour est le seul qui peut sauver la France. Marine Le Pen veut sauver son parti ».
Hervé, militaire à la retraite (à droite, sur la photo), venu de Mayenne avec sa famille.
« Le grand remplacement, je le vis au quotidien »
Beaucoup de jeunes aussi sont présents, comme Mathieu, 30 ans, qui apprécie le discours du candidat sur l’immigration. Il dit : « Le grand remplacement, je le vis au quotidien. Ce n’est pas un fantasme, c’est une réalité ». Mathieu attend « qu’il renvoie les gens qui n’ont rien à faire ici ». Joséphine, 23 ans, est sensible également à cette théorie conspirationniste popularisée par l’extrême droite. « Le grand remplacement, je le sens quand je suis la seule blanche dans une rame de métro. Ou quand 100 % des personnes qui m’embêtent dans la rue sont d’origine extra-européenne ». Cette habitante de l’Ile-de-France apprécie aussi « le rapport à l’économie d’Eric Zemmour, le fait qu’il soit souverainiste, protectionniste ». Pour Joséphine, « c’est un vrai patriote ». Les drapeaux tricolores se lèvent autour d’elle. Le candidat ne va pas tarder.
Plus d’1,3 million de personnes auraient signé la pétition de Philippe De Villiers en faveur d’un référendum sur l’immigration, dont certains cadres LR, comme Laurent Wauquiez. L’idée d’élargir les conditions du recours au référendum de l’article 11 de la Constitution aux questions migratoires avait été portée en 2023 par l’ancien président du groupe LR du Sénat, Bruno Retailleau avant d’y renoncer faute de majorité.
Chauffeur et secrétaire payés par l’État, protection policière sans limite de durée… Ces privilèges des ex-Premiers ministres vivront leurs dernières heures au 1er janvier 2026. Sébastien Lecornu veut solder un dossier sensible, au nom de l’exemplarité.
Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, poursuit ses concertations après sa nomination à Matignon. Il rencontrera mercredi plusieurs partis de gauche, dont le Parti socialiste. « Il aura devant lui une opposition déterminée à obtenir des victoires pour les Français », promet le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, ce mardi 16 septembre.
Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…