"Il faut que ça change, y'a aucun intérêt à faire ce grand débat": des milliers de "gilets jaunes" ont de nouveau défilé samedi en scandant ...
« Aucun intérêt à faire ce grand débat »: des milliers de « gilets jaunes » à Toulouse
"Il faut que ça change, y'a aucun intérêt à faire ce grand débat": des milliers de "gilets jaunes" ont de nouveau défilé samedi en scandant ...
Par Hugues JEANNEAUD
Temps de lecture :
4 min
Publié le
"Il faut que ça change, y'a aucun intérêt à faire ce grand débat": des milliers de "gilets jaunes" ont de nouveau défilé samedi en scandant "Macron démission" dans les rues de Toulouse, une semaine après un record national de mobilisation dans la Ville rose.
Des échauffourées ont éclaté en fin d'après-midi entre "gilets jaunes" et forces de l'ordre, comme les semaines précédentes.
Dans les rangs des manifestants, parmi lesquels figuraient des militants CGT, deux cibles favorites: le président Emmanuel Macron et le grand débat national lancé par l'exécutif pour sortir de plus de deux mois de crise.
"Il faut que ça change, y’a aucun intérêt à faire ce grand débat", lance Max, un grand gaillard au look biker.
"On a des élus, ils sont payés pour faire leur boulot, qu’ils le fassent et si ça va pas, on en élira d’autres", poursuit-il. "Ce qu’on veut tout de suite, c’est une augmentation du pouvoir d’achat et une baisse de la TVA sur les produits de première nécessité".
Pour Maria, plasticienne retraitée, qui vit "en dessous du seuil de pauvreté" avec son mari, "le grand débat, c’est une fumisterie, c’est pour attirer l’attention sur autre chose". "Pour moi, l’essentiel c’est obtenir une vraie démocratie, le référendum d’initiative citoyenne (RIC), c’est un des moyens".
Mais elle pense aussi au monde qu'elle va laisser: "Je suis ici pour mes petits-enfants, ils n’ont pas d’avenir, la planète est de plus en plus polluée et on ne sait pas ce qu’on va faire des déchets radioactifs".
- "Restaurer l'ISF" -
Des heurts lors de la manifestation des "gilets jaune" le 26 janvier 2019 à Toulouse
AFP
La lutte pour un meilleur pouvoir d'achat et la restauration de l'ISF sont sur toutes les lèvres: "Il faut qu’il (le président Macron) restaure l’ISF ça permettrait peut-être de ne pas augmenter le carburant", soutient Jacky, venue d'Albi. "On veut aussi moins de dépenses et la fin des privilèges, par exemple des grosses retraites pour certains fonctionnaires".
Pour "Cathy", qui fait du maraîchage dans le Gers et porte un bonnet jaune fait main marqué RIC, "ce qu’on veut, c’est l’augmentation du pouvoir d’achat" avec "la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité".
Depuis le début du mouvement à Toulouse, 353 interpellations ont été recensées et une quarantaine de peines d'emprisonnement prononcées avec 20 mandats de dépôt, selon le procureur de Toulouse Dominique Alzeari.
Plus de 250 plaintes ont été déposées pour dégradations concernant des commerces et véhicules, a détaillé le magistrat vendredi. Les agences bancaires et immobilières du centre-ville, une zone huppée, ont été particulièrement ciblées.
Selon lui, la très grande majorité des personnes interpellées sont des hommes entre 25 et 35 ans, seulement 10 sont des mineurs. Beaucoup sont sans emploi mais il y a aussi des artisans et commerçants.
- fortes inégalités régionales -
Champion de la croissance démographique au plan national depuis plusieurs années, l'aire urbaine toulousaine (1,3 million d'habitants), qui accueille le siège mondial d'Airbus, se développe très rapidement, accentuant le sentiment d'injustice pour les moins nantis.
L'expansion urbaine et des transports en commun encore insuffisants ont considérablement allongé ces dernières années les temps de transport et donc les coûts pour les automobilistes.
Fuyant la hausse des prix de l'immobilier, les moins aisés ont été relégués en deuxième couronne, jusqu'à 50 km de leur lieu de travail.
"Les gagnants de la mondialisation sont dans le coeur de la métropole, sur le pôle aéronautique, mais dès qu'on passe les faubourgs et les quartiers ghettoïsés, il n'y a pas les gagnants, il y a les perdants", selon le président PS du conseil départemental Georges Méric.
Le reste de la Haute-Garonne, notamment le sud, est beaucoup plus rural et moins dynamique. Les Hautes-Pyrénées et le Lot perdent des habitants. Et l'Aude voisine est le département le plus pauvre de la métropole derrière la Seine-Saint-Denis.
Avec une tradition politique contestataire très forte, l'Occitanie est aussi la deuxième de métropole la plus touchée par le chômage après les Hauts-de-France. Elle compte un grand nombre d'allocataires de minimas sociaux, notamment sur le littoral et en Ariège.
Décrété « Grande cause nationale » en 2025, les troubles de la santé mentale concernent 13 millions de français. Un enjeu de santé publique qui touche fortement la jeunesse. Si la question est au centre du débat public, les solutions tardent à être mises en place et le secteur de la psychiatrie manque de moyens. Cette semaine dans Et la Santé ça va ?, Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Céline Brulin et Angèle Malâtre-Lansac, déléguée générale de l’Alliance pour la Santé mentale pour en débattre.
C’est la voix de la diplomatie européenne. Au moment où le cessez le feu connait des ratés à Gaza, et où la guerre s’enlise en Ukraine, quelle place pour les Européens ? Comment peser sur les grands conflits en cours ? Guerre en Ukraine, cessez-le-feu à Gaza, ou encore traité de libre-échange avec les pays du Mercosur, la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité Kaja Kallas défend son action et répond sans détour aux questions de Caroline de Camaret et d’Armen Georgian dans Ici l’Europe.
Alors que le budget prévoit déjà la suppression de 4.000 postes d’enseignants dans le primaire et le secondaire, le rapporteur spécial de la commission des finances du Sénat propose de porter cette baisse à 8.000, afin de coller à la démographie, avec 109.000 élèves de moins cette année.
Selon une annexe au budget 2026, les dépenses en conseil extérieur de l’État ont progressé l’an dernier. Elles restent toutefois encore nettement inférieures à celles de l’année 2021, marquée par les travaux de la commission d’enquête sénatoriale.