Lors de la présentation des grandes orientations de sa réforme, Françoise Nyssen a renvoyé à l’année prochaine, l’ouverture de trois chantiers : la régulation à l’heure du numérique, le financement avec le sujet épineux d’une redevance universelle et la gouvernance, (voir notre article). Pour le sénateur LREM, André Gattolin, co-auteur d’un rapport intitulé « Pour un nouveau mode de financement de l’audiovisuel public », c’est une bonne chose.
Également auteur d’une proposition de loi l’année dernière, André Gattolin demande la fin de la nomination des présidents de l’audiovisuel public par le CSA : « Je reste dans cet esprit-là. Je pense que c’est compliqué pour un organe de régulation de nommer des gens qu’il va être amené à contrôler ».
Toutefois, le sénateur LREM estime « préférable » de « poser ce grand mécano institutionnel après avoir engagé réellement des réformes sur le fond concernant l’offre. C'est-à-dire les programmes, les contenus ». Ce vers quoi se dirige d’ailleurs le gouvernement. « C’est le fond qui compte, réfléchissons sur le fond (…) c’est ce qui intéresse nos concitoyens. Ce qui se passe dans l’organisation des entreprises publiques ou dans les sociétés audiovisuelles, ça intéresse un petit nombre de personnes ».
Réforme de l'audiovisuel: « Beaucoup de bruit pour pas grand-chose » selon Rachid Temal
Un point de vue loin d’être partagé par le sénateur socialiste, Rachid Temal, interrogé quelques minutes plus tôt au micro de Public Sénat. « Beaucoup de bruit pour pas grand-chose » a-t-il résumé. « La question du financement reportée à 2019, les questions des économies et de la gouvernance reportées à 2019…. Trop d’annonces non préparées » a-t-il déploré. Rachid Temal aurait également souhaité que « les GAFA, (Google, Apple, Facebook, Amazon) qui utilisent les contenus de la télévision publique, soient intégrés dans le dispositif » de financement.
À la différence d’André Gattolin, le sénateur socialiste souhaite, enfin, le maintien de France 4 sur le canal hertzien et souhaite que ce soit aussi le cas pour France O dont l’avenir est en suspens.