Audiovisuel public : « divertir n’est pas une insulte » rappelle François Jost
Professeur en sciences de l’information et de la communication, François Jost, s’inquiète des récentes critiques visant l’audiovisuel public. Ce jeudi, la ministre de la Culture a reçu les dirigeants des médias publics. Objectif : embrayer la réforme de l’audiovisuel public pour assainir les finances de ces groupes, notamment.  

Audiovisuel public : « divertir n’est pas une insulte » rappelle François Jost

Professeur en sciences de l’information et de la communication, François Jost, s’inquiète des récentes critiques visant l’audiovisuel public. Ce jeudi, la ministre de la Culture a reçu les dirigeants des médias publics. Objectif : embrayer la réforme de l’audiovisuel public pour assainir les finances de ces groupes, notamment.  
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Invité de Sénat 360, François Jost, professeur en sciences de l’information et de la communication, apporte un éclairage sur les défis auxquels fait face l’audiovisuel public. Les coupes budgétaires et les critiques qui pleuvent sur ces médias attisent les craintes des salariés. La ministre de la Culture a rencontré les dirigeants de l’audiovisuel public ce jeudi pour esquisser la réforme à venir. Plusieurs pistes sont envisagées dont la création d’une BBC à la française. Il s’agirait de regrouper ces différentes structures pour mutualiser les moyens et ainsi réaliser des économies. Outre la question budgétaire, celle de la gouvernance des médias publics fait aussi débat. Le sénateur LREM André Gattolin a déposé une proposition de loi visant à ce que la nomination des dirigeants devienne le fait des conseils d’administration et non plus celui du CSA.    

Lire aussi : L’avenir de l’audiovisuel public en chantier

Pour François Jost, « le vrai chantier c’est déjà de savoir exactement ce qu’est le service public. »  Il veut rappeler que « depuis 50 ou 60 ans la formule clef c’est : cultiver, informer, distraire. » Selon lui, ce triptyque semble ne plus être à l’ordre du jour. Les sorties médiatiques du chef de l’État l’inquiètent. Selon lui, Emmanuel Macron « considère que le service public serait plutôt » destiné à « éduquer et ce n’est plus le mot cultiver » qui est employé. Un changement sémantique significatif pour François Jost. « Cultiver, c’est quelque chose qu’on fait soi-même, éduquer ça veut dire qu’il y aurait une mission un peu verticale du service public. » Une volonté qu’il estime « contradictoire avec la situation actuelle où les jeunes arrivent par des voies diverses, plus horizontales et ne veulent plus se faire délivrer un message absolument vertical. »  

« Le vrai chantier c'est déjà de savoir ce qu'est le service public » estime François Jost
00:57

En désaccord avec la position d’André Gattolin sur les missions du service public, François Jost insiste sur le fait que « divertir n’est pas une insulte. » Il reproche au sénateur de dire que « le service public ne devrait pas s’adresser à tous les publics, que certains publics devraient être visés plutôt par les chaînes privées. » Selon lui, cette position « est très dangereuse. »

Voir l’intégralité de l’interview :

Quel avenir pour l'audiovisuel public ?
08:30

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Audiovisuel public : « divertir n’est pas une insulte » rappelle François Jost
5min

Politique

Budget de l’agriculture : le Sénat adopte des crédits en baisse, la gauche dénonce les coupes dans la transition écologique

Dans la nuit de vendredi à samedi, le Sénat a adopté les crédits de la mission agriculture du budget 2026. En prenant en compte les crédits européens, les dépenses fiscales et sociales, l’enveloppe allouée à l’agriculture s’élève à 25 milliards. Toutefois les crédits sont en baisse par rapport au dernier exercice effectivement exécuté en 2024. A gauche, les sénateurs ont dénoncé les fortes coupes dans la transition écologique.

Le

Audiovisuel public : « divertir n’est pas une insulte » rappelle François Jost
2min

Politique

Dermatose des bovins : « Nous ne laisserons aucun éleveur seul », promet Annie Genevard

Alors que le Sénat examine les crédits de la mission agriculture du budget 2026, la ministre, Annie Genevard a assuré que l’Etat serait aux côtés des éleveurs de bovins touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et a réaffirmé la politique d’abattage de toutes les bêtes des foyers affectés et d’une vaccination élargie.

Le

Paris : Session of the examination of the government of the finance bill PLF
11min

Politique

Budget : les tractations ont commencé pour tenter d’arracher un accord en commission mixte paritaire

Au moment où les sénateurs s’apprêtent à terminer l’examen du budget, les esprits sont déjà dans l’étape suivante, la commission mixte paritaire. Malgré de très grosses différences entre les députés et le texte du Sénat, l’idée d’un accord en CMP fait son chemin. Mais avant de voir une fumée blanche, beaucoup de chemin reste à faire. Pour préparer le terrain, les échanges informels ont déjà commencé.

Le