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Audition Benalla : « Le Sénat est un contre-pouvoir qui est utile, dont les pouvoirs peuvent progresser » estime Jean-Yves Leconte
Par Public Sénat
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Alexandre Benalla a de nouveau été entendu par la commission d’enquête au Sénat, lundi 21 janvier. L’ancien chargé de mission à l’Élysée a, à plusieurs reprises, refusé de répondre aux questions de la commission, en se retranchant derrière sa mise en examen.
Pour la co-rapporteure de la commission d’enquête sur l’affaire Benalla, Muriel Jourda « il est un peu tôt pour en tirer un bilan » : « Néanmoins (…) le bilan est déjà que nous avons un éclairage par les différents protagonistes. Ce qui ne signifie pas que nous avons la vérité encore. »
Le sénateur (les indépendants) Alain Marc, également membre de commission d’enquête sur l’affaire Benalla, a trouvé que cette audition de l’ancien chargé de mission à l’Élysée, était différente de celle de septembre : « Je l’ai senti quand même moins à l’aise, se réfugiant souvent derrière l’instruction judiciaire et puis attaquant ce coup-ci l’Élysée. Ce qui n’était pas le cas l’autre fois (…) Dès le début, on sentait, au mois de septembre qu’il y avait une certaine protection peut-être, de la part de l’Élysée. Aujourd’hui les uns et les autres s’attaquent. Et Monsieur Strzoda [le directeur de cabinet du président de la République - NDLR] a été chaque fois la cible de[s] flèches [d’Alexandre Benalla]. »
De son côté, Jean-Yves Leconte, sénateur (PS) des Français établis hors de France et aussi membre de commission d’enquête sur l’affaire Benalla, estime que « cela montre que la commission d’enquête (…) pousse un peu plus loin que jusqu’à présent, les fonctions de commission d’enquête parlementaire » : « Et c’est bien. D’ailleurs, l’intérêt de cette nouvelle salve d’auditions, c’est de mettre en évidence les dysfonctionnements de l’exécutif en la matière (…) Il y aura plus de contrôle du Parlement sur l’exécutif après, compte tenu de ce qui a été fait. » Et il ajoute : « Cela montre aussi à quel point le Sénat est un contre-pouvoir qui est utile, dont les pouvoirs peuvent progresser. Cela ne dépend que de lui. »
Carine Bécard, journaliste politique à France Inter, tient à souligner le « changement de stratégie total d’Alexandre Benalla » : « En septembre, il est apparu volubile (…) presque heureux finalement d’être au cœur d’une polémique (…) Aujourd’hui, on a vu quelqu’un de très grave (…) qui joue un peu sa vie et puis surtout qui cherche à se défendre. Qui se rend compte (…) qu’il a été lâché par l’Élysée et que désormais il est tout seul pour réussir à s’en sortir. » Mais pour la journaliste, cette audition n’aura pas « servi à grand-chose » : « On a répondu à quasiment aucune question. »
« Aujourd’hui, [Alexandre Benalla] fait porter la responsabilité de la situation dans laquelle il se retrouve, à ses anciens collègues (…) du cabinet » explique Arnaud Benedetti, professeur associé en histoire de la communication, et spécialiste de la communication politique. « Mais il tient encore nettement à préserver l’image et la personnalité du président de la République. »
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