Le gouvernement a lancé lundi 6 mai des « assises de lutte contre l'antisémitisme » pour renforcer les moyens de lutte contre un phénomène en pleine expansion depuis l’embrasement de la situation au Proche Orient, et qui touche notamment la jeunesse. Selon une enquête Ifop, 35% des 18-24 ans estime qu'il est normal de s'en prendre à des juifs en raison de leur soutien à Israël.
Aurélie Jean : la réussite américaine d’une mathématicienne formée à « l’école publique et gratuite »
Par Public Sénat
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Elle se définit comme une « nerd », « très concentrée sur ce qu’elle fait », elle adore être seule dans son travail, même si elle est très sociable. Et en l’écoutant au micro de Rebecca Fitoussi, si affable et passionnée, en effet, Aurélie Jean a beaucoup de choses à nous dire et à nous apprendre. Sur son métier tout d’abord, qui peut paraître encore obscur pour bon nombre d’entre nous. « Scientifique numéricienne, je développe des modèles mathématiques, des algorithmes pour simuler des phénomènes du monde dans le but de répondre à des questions, de comprendre des phénomènes et de résoudre des problèmes. » Un métier, un domaine dans lequel évoluent trop peu de femmes, regrette-t-elle. Aurélie Jean s’est d’ailleurs donné pour objectif de convaincre les jeunes femmes de choisir la voie scientifique, elle tente aussi de démocratiser sa discipline, de « la rendre accessible à tous ».
L’illectronisme ne touche pas que les seniors
Cette surdouée de 39 ans porte aussi d’autres combats parmi lesquels l’illectronisme qui n’est pas qu’un privilège de l’âge « L’illectronisme, on parle souvent des seniors, mais je peux vous assurer que les plus jeunes utilisent ces outils, donc ils ont une aisance dans leur utilisation mais ils n’en comprennent pas les tenants et les aboutissants, ne comprennent pas les mécanismes qui font marcher ces technologies. Donc je pense que cela touche un peu tout le monde l’illectronisme, c’est dans l’usage, mais c’est aussi dans la compréhension. » Et pour toucher le plus grand nombre, l’auteure à succès continue d’écrire des livres, comme son best-seller « De l’autre côté de la machine ».
En France, on ne fait pas assez confiance « aux outsiders »
Depuis 5 ans, Aurélie Jean vit entre la France et les Etats-Unis, berceau des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). Des géants numériques tous américains, et ce n’est pas un hasard selon cette passionnée des sciences numériques appliquées. « Steve Jobs avait dit ça à Mitterrand. Mitterrand lui avait posé la question : mais qu’est-ce qu’on peut faire pour avoir un Apple chez nous ? Et Steve Jobs lui avait dit, vous ne faites pas assez confiance aux outsiders, aux gens dans leur garage. » Une différence notoire qui visiblement change tout. « Je pense qu’en France, et je peux d’autant plus le dire que j’ai fait des grandes écoles, je pense que cela enferme aussi. Ce sont des écoles qui m’ont formée, et moi j’ai eu la chance d’être formée gratuitement, car je n’ai fait que des écoles publiques. Donc on a cette force en France, mais on a tendance à ne regarder que le diplôme et ne pas regarder ce que vous avez fait. »