Aurore Bergé : « En tant que femme de droite, libérale, on se sent bien au sein de LREM »

Aurore Bergé : « En tant que femme de droite, libérale, on se sent bien au sein de LREM »

Aurore Bergé, porte-parole et députée de La République en marche, était ce matin l’invitée de Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio. Ancienne membre des Républicains, elle se « félicite » d’avoir quitté le parti.
Public Sénat

Par Alice Bardo

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À l’UMP puis aux Républicains depuis 2002, Aurore Bergé rejoint Emmanuel Macron après la défaite d’Alain Juppé à la primaire de la droite. « Ils se sont obstinés à avoir Fillon comme candidat et du coup ils s’interdisent de réfléchir à la ligne qu’il a portée », regrette la députée des Yvelines, qui estime par ailleurs que François Fillon « décrochait avant les affaires » : « Son projet n’était pas un projet souhaité par les Français ni souhaitable. Avec Sens commun, on gagne une primaire à droite mais pas la présidentielle. »

Aurore Bergé : François Fillon « décrochait avant les affaires »
01:08

Aurore Bergé, qui déplore la dérive droitière des LR, « (se) félicite d’être partie quand (elle) voit l’état du parti » et assure qu’ « en tant que femme de droite, libérale, on se sent bien au sein de LREM ». Un message qu’elle adresse notamment à ceux qui  ont encore un pied chez Les Républicains tout en étant au sein du gouvernement, à l’image de Gérald Darmanin ou encore du Premier ministre Édouard Philippe. Mais également aux députés « constructifs », comme Franck Riester et Thierry Solère. Hier soir, le bureau politique des Républicains a décidé de les suspendre de leurs fonctions exécutives au sein du parti dans l’attente d’autres sanctions. « C’est assez grotesque », estime la députée. 

« Ils avaient peur de l’effet d’image que ça pouvait générer que d’exclure des personnalités de premier plan d’un parti donc ils ont essayé de temporiser, de trouver un compromis entre ceux qui voulaient une exclusion et les autres. C’est une solution un peu bâtarde. »

Bureau politique : Aurore Bergé trouve "grotesque" les sanctions
00:29

« Wauquiez gagnera »

Quant au futur nouveau président des Républicains, dont l’élection se tiendra en décembre prochain, elle imagine que « Wauquiez gagnera » mais considère qu’il doit clarifier sa ligne vis-à-vis de celle du Front national : « Il a beaucoup changé : au départ c’est l’héritier de Jacques Barrot, après c’est le cancer de l’assistanat, et après encore c’est une ligne extrêmement dure. »  « Même le FN qui siège avec lui au Conseil régional lui a fait une carte de membre d’honneur du FN. C’est dire la convergence de ligne qui pouvait exister ! »

Aurore Bergé dénonce la dérive droitière de Laurent Wauquiez
00:37

Laurent  Wauquiez n’est pas le seul qui, selon elle, doit clarifier sa ligne politique : « Au sein du groupe LR, lors du vote de confiance au gouvernement, il y a eu écrasante majorité d’abstention et seulement un quart qui a voté contre ! Les LR doivent s’interroger sur la ligne qu’ils sont en train de porter. J’ai hâte de voir le vote qui sera le leur sur les lois d’habilitation. »

 

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Quelques minutes plus tard, sur le même plateau, le député Rassemblement national Sébastien Chenu rétorquait, accusant la gauche de « sectarisme ». Mathématiquement, la réforme des retraites, adoptée dans la douleur au mois de mars 2023, trouve tout de même une majorité contre elle à l’Assemblée. Face à ce constat, le nouveau Premier ministre Michel Barnier a donc tenté d’arrondir les angles en annonçant le 6 septembre, sur le plateau de TF1, son souhait d’ « ouvrir le débat sur l’amélioration de cette loi pour les personnes les plus fragiles », sans pour autant « tout remettre en cause ». « Il faut rouvrir les discussions, mais pas pour remettre en cause la réforme » Quelles « améliorations » le gouvernement Barnier pourrait-il apporter au texte ? Au sein de la droite et du bloc central, le retour à la retraite à 62 ans semble en tout cas exclu. « Il faut rouvrir les discussions, mais pas pour remettre en cause la réforme. On l’a votée avec beaucoup de difficultés, on garde les acquis », défend un cadre de la majorité sénatoriale. Quelques ajustements du texte ne sont donc pas à exclure, ne serait-ce que pour « répondre », estime-t-il, à l’initiative parlementaire du RN et aux syndicats, qui prévoient une manifestation le 1er octobre. La ligne rouge des 64 ans n’interdit pas, par ailleurs, de rediscuter d’autres points de la réforme. Au Sénat, l’introduction de nouvelles mesures sur l’emploi des seniors semble par exemple faire consensus au sein de la majorité. À l’occasion de l’examen du texte, la chambre haute s’était déjà exprimée en faveur de l’instauration d’un « index seniors », censé pousser les entreprises à davantage de transparence sur l’emploi des salariés en fin de carrière, et sur la création d’un « CDI seniors », nouveau contrat de travail exonéré de certaines cotisations. Les deux amendements avaient finalement été censurés par le Conseil constitutionnel. « Il faut reprendre cet aspect là des choses, pour associer à cette réforme des retraites un véritable changement de politique vis-à-vis de l’emploi des seniors. Il faut sans doute aussi travailler, en lien avec les partenaires sociaux, sur la question de la pénibilité notamment dans les métiers du bâtiment ou de l’aide à la personne », propose la sénatrice centriste Élisabeth Doineau. En revanche, pour la rapporteure générale du budget de la Sécurité sociale, une remise en cause complète de la réforme serait « suicidaire » : « Il faut être lucide face aux réalités budgétaires du pays, pour ne pas entraîner la France vers de nouvelles dépenses qui seraient un naufrage. » « Je ne vois pas sur quoi le débat peut reprendre si on élude la question des 64 ans » Les déclarations de Michel Barnier, qui a indiqué que les « améliorations » qu’il entendait proposer respecteraient « le cadre budgétaire », ont donc de quoi rassurer les défenseurs de la réforme. À gauche, l’accueil de l’annonce du nouveau Premier ministre est évidemment beaucoup plus froid. « Je ne vois pas sur quoi le débat peut reprendre si on élude la question des 64 ans, puisque l’essence même de cette réforme c’est le report de l’âge de départ à la retraite », dénonce la sénatrice Monique Lubin, qui défendait déjà en février dernier une proposition d’abrogation de la réforme. L’élue socialiste doute par ailleurs de la sincérité de l’initiative du nouveau Premier ministre, qui défendait du temps de la primaire des Républicains en 2021 un report de l’âge légal à 65 ans. « Sa déclaration me laisse songeuse. Je pense qu’elle a surtout pour but de donner des gages, de contrebalancer la tendance à droite de ce futur gouvernement, au moment où il cherche des ministres de centre-gauche pour le composer », estime Monique Lubin. Du côté des syndicats, le scepticisme est aussi de mise. Au micro de France Inter le 8 septembre, la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon a réclamé « a minima » une suspension de la réforme, le temps de la réouverture des discussions, pour bloquer l’augmentation progressive de l’âge de départ à la retraite. De son côté, la CGT a fait de l’abrogation de la réforme l’un des mots d’ordre de la journée de mobilisation syndicale du 1er octobre.

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