Avec Macron, le fort de Brégançon redevient “l’Elysée de l’été”
Emmanuel Macron quitte vendredi l'Elysée pour deux semaines de vacances au fort de Brégançon, qui retrouve ainsi sa fonction de résidence...
Par Jérôme RIVET
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Emmanuel Macron quitte vendredi l'Elysée pour deux semaines de vacances au fort de Brégançon, qui retrouve ainsi sa fonction de résidence présidentielle d'été après avoir été délaissé ces dernières années.
A la suite d'une année "vraiment intense", le président "va prendre du repos tout en continuant à travailler dans une ambiance calme", indique son entourage.
Son séjour débutera par la réception vendredi de la Première ministre britannique Theresa May qui, après une réunion de travail, passera la soirée à Brégançon avec son époux Philip pour un diner privé offert par le couple Macron.
Ils profiteront ainsi du cadre majestueux qu'offre cette demeure fortifiée qui domine les eaux turquoise de la Méditerrannée à Bormes-les-Mimosas (Var), à mi-chemin entre Marseille et Nice.
Perchée sur un piton rocheux, la bâtisse n'est accessible que par une étroite digue artificielle. Elle est protégée des regards par de hauts murs et les massifs de bougainvilliers et de mimosas.
Le bureau présidentiel du fort de Brégançon, photographié le 20 juin 2014
AFP/Archives
"Pour Emmanuel Macron, un président qui travaille est à l'Elysée et un président en vacances est à Brégançon", résume le journaliste Guillaume Daret, qui vient de publier "Le fort de Brégançon, histoire, secrets et coulisses des vacances présidentielles" (Editions de l'Observatoire).
Il n'en a pas été toujours ainsi. Devenu une résidence officielle il y a cinquante ans, le fort n'a pas été apprécié par tous les huits présidents de la Ve République. C'est le cas notamment des deux derniers, Nicolas Sarkozy et François Hollande, qui y ont très peu séjourné.
Le président socialiste avait même décidé en 2014 de confier sa gestion au Centre des monuments nationaux (CMN) pour l'ouvrir au public tout l'été. Ce qui avait obligé le couple Macron à se rabattre sur la résidence du préfet à Marseille pour y passer une dizaine de jours l'an dernier.
Depuis, l'Elysée a repris la gestion directe du fort, qui "a vocation à la fois à accueillir le président pour des périodes de repos, des rencontres officielles et des petits sommets diplomatiques".
"Ce choix s'inscrit parfaitement dans la volonté d'Emmanuel Macron d'incarner la fonction présidentielle en fréquentant les lieux symboliques de l'Histoire, comme le château de Versailles, où il a reçu Vladimir Poutine, ou les Invalides", souligne Guillaume Daret.
- Baignades et sorties de messe -
Le président français François Mitterrand reçoit le Chancellier allemand Helmut Kohl au fort de Brégançon, le 24 août 1985
AFP/Archives
Dans cette optique, l'Elysée assume désormais le financement du site pour une enveloppe annuelle de 150.000 euros, en baisse par rapport aux 200.000 euros budgétisés ces dernières années. Le fort a bénéficié ces derniers mois de travaux électriques et de peinture, ainsi que de remise au niveau de la cuisine.
"Le bâtiment n'a rien de luxueux, d'ostentatoire. Il ressemble à une demeure bourgeoise provençale laissée dans son jus, avec ses murs blancs et ses tomettes au sol. Ce sont les jardins et la vue à 360 degrés qui sont vraiment exceptionnels", témoigne Guillaume Daret.
Une polémique a été déclenchée en juin par l'annonce de l'installation d'une piscine hors-sol pour un coût déclaré de 34.000 euros. L'Elysée a assumé cette décision, affirmant qu'elle allait permettre des économies sur la surveillance de la petite plage privée située au pied du fort.
Le président Jacques Chirac salue des personnes le 8 août 2005 après avoir assisté à l'office religieux dominical en l'église de Bormes-les-Mimosas en compagnie de son épouse Bernadette.
AFP
Ces dernières décennies, les photos des baignades présidentielles ont contribué à la notoriété de Brégançon, où les paparazzi prennent position sur la plage publique en face de la presqu'île. Sont également entrées dans la mémoire collective les sorties de messe hautes en couleur de Jacques Chirac à Bormes-les-Mimosas ou les courses à vélo de Nicolas Sarkozy.
"Le fort a les défauts de ses qualités: il offre l'intimité et est relativement facile à sécuriser, mais on peut vite s'y sentir prisonnier", souligne un connaisseur des lieux.
L'ancien président français Nicolas Sarkozy sort à vélo du fort de Brégançon où il passe ses vacances le 23 juillet 2011
AFP/Archives
Lors de son unique séjour à Brégançon, le temps d'un week-end début mai, le couple Macron s'était offert une petite escapade sur l'île de Porquerolle, loin des caméras. Aucune sortie publique n'a pour l'instant été annoncée par l'Elysée pour les deux prochaines semaines, mais le Canard enchaîné croit savoir que le président a l'intention de "multiplier les sorties (...) pour aller à la rencontre des Français".
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