Stéphane Baly, candidat EELV aux municipales à Lille, a estimé mardi que "le match" pour le beffroi se jouerait entre la maire sortante Martine Aubry (PS) et lui-même, Violette Spillebout, candidate LREM, et la droite n'étant pas en mesure selon lui de s'imposer.
"On aurait pu penser que ce serait une bataille à trois", avec Mme Spillebout, mais "en réalité le match est entre Aubry et moi", a déclaré M. Baly, 47 ans, conseiller municipal depuis 2014.
"Notre objectif, c'est d'arriver en tête", devant Martine Aubry le 15 mars et de "construire, au second tour, un large rassemblement avec une boussole écologiste", a-t-il ajouté.
"Je ne confonds pas mes ennemis - le Rassemblement national - mes adversaires - Spillebout et la droite - et mes concurrents ou futurs partenaires", à savoir les socialistes, LFI et les communistes, souligne M. Baly.
Pas question donc pour lui de faire alliance avec les macronistes: "Violette Spillebout, c'est Iznogoud, elle veut être calife à la place du calife. Elle essaie de braconner les voix écologistes mais elle n'est pas écolo. Nous avons des désaccords profonds sur l'armement de la police municipale et la vidéosurveillance notamment".
Les écologistes ont toujours présenté, depuis 1977, une liste au premier tour des municipales à Lille. Ils siègent dans la majorité depuis 2001. "Nous assumons d'avoir été pendant trois mandats dans la majorité, nous voulons incarner une alternance bienveillante", dit-il.
En 2014, leur liste avait récolté 11,1% des voix alors que Mme Aubry avait fait 34,9%. Les écologistes, forts de leurs 21,7% à Lille aux européennes, veulent croire que le rapport de forces avec les socialistes sera rééquilibré pour ces municipales.
Quant à LFI, si M. Baly se dit prêt à faire alliance avec les Insoumis, "les gens attendent des élus qui agissent et non qui barrissent", lâche-t-il.
De Martine Aubry, dont il estime qu'elle a "raté sa sortie et sa succession" puisque "ce mandat devait être son dernier", il attend désormais qu'elle "descende dans l'arène" et qu'"on soit projet contre projet".
"Quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup", ironise-t-il en reprenant la pique lancée en 2011 par Martine Aubry à son adversaire de la primaire PS, François Hollande.
Et "si par malheur" M. Baly se classait derrière la maire - pas encore officiellement candidate -, il serait prêt à discuter d'une alliance sous sa bannière "à condition de casser la majorité d'aujourd'hui et de construire une vraie coalition".