Banlieues : les maires de France derrière Borloo
La présentation du plan banlieues de Jean-Louis Borloo devant l'Association des maires de France (AMF), s’est tenue jeudi. Le président de l’association, François Baroin espère que le gouvernement le prenne en compte.

Banlieues : les maires de France derrière Borloo

La présentation du plan banlieues de Jean-Louis Borloo devant l'Association des maires de France (AMF), s’est tenue jeudi. Le président de l’association, François Baroin espère que le gouvernement le prenne en compte.
Public Sénat

Par Maud Larivière

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Le plan banlieues, présenté pour redynamiser certains quartiers de France, suscite de nombreuses réactions, et beaucoup d’attentes. Jean-Louis Borloo, son « notaire », d’après ses mots, rappelle que ce n’est pas « un plan Borloo », mais « une mobilisation de tous les acteurs de la nation ». « Le gouvernement m’a demandé de faire un état de lieux, ce que j’ai fait. C’est de comprendre les dysfonctionnements, que faut-il qu’on fasse pour changer radicalement la donne ? ».

Borloo, ADF
01:40

François Baroin, président de l’Association des maires de France l’affirme : « Le constat de Borloo est partagé par tous les maires de France, qui, depuis des années, constatent un effacement progressif de la puissance publique ». Il observe un certain nombre de porosités du système actuel : « L’État a disparu d’un certain nombre de moyens », « les préfets n’ont plus les moyens humains », « dans des quartiers, la délinquance a augmenté, et le nombre de policiers a reculé »…

« Nous souhaitons que l’État et le Président de la République prennent le [rapport] en compte ».  « Il y a une urgence à rependre une bonne partie de nos territoires » estime-t-il, avant de qualifier cette réunion de « rendez-vous de la dernière chance ».

Selon François Baroin, ce sont « les maires de France qui font le dernier rempart  de la protection de la République de proximité ». « Il faut reprendre la cohérence de ce que propose Borloo, c'est-à-dire un énorme effort, de l’ordre de 50 milliards » juge-t-il.

« Nous sommes prêts à nous engager, mais à condition qu’il y ait des moyens » conditionne-t-il, en rappelant que ce soutien financier est, aujourd’hui, « en train de fondre comme beurre au soleil ».

L’ancien ministre met en garde contre une inaction de la part du gouvernement : « Reconquérir une bonne partie de ces no-mans land, c’est très difficile, et je ne sais même pas si c’est atteignable. En revanche, s’il ne se passe rien, il est à peu près quasi certain que sera irrécupérable, et de manière durable ».

Baroin ADF
04:16

Emmanuel Macron devait initialement préciser les arbitrages de l’exécutif sur le rapport Borloo à travers un discours le mardi 22 mai à l’Élysée. Cette présentation est ajournée. Selon une information Franceinfo, le Président prendra néanmoins la parole pour « redonner du sens » et fixer un cap, sans toutefois parler de financement. Il semblerait que l’exécutif estime que le rapport de l'ancien ministre est « ambitieux », mais qu’il souffre « d'angles morts sur la sécurité ou le communautarisme ».

 

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