Emmanuel Macron, haut fonctionnaire passé par la banque d'affaires avant de revenir comme conseiller économique puis ministre de l'Economie sous...
Banque et politique, des allers-retours de plus en plus courants
Emmanuel Macron, haut fonctionnaire passé par la banque d'affaires avant de revenir comme conseiller économique puis ministre de l'Economie sous...
Par Carole GUIRADO
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Publié le
Emmanuel Macron, haut fonctionnaire passé par la banque d'affaires avant de revenir comme conseiller économique puis ministre de l'Economie sous François Hollande et de se lancer dans la course à l'Elysée, est-il un cas si rare dans le paysage politique français ?
- Est-il rare de passer d'une banque privée au service de l'Etat ?
Au début de la Ve République, le fait était plus marginal qu'aujourd'hui. L'ancien président Georges Pompidou, passé par la banque Rothschild (1954-1958) avant de devenir Premier ministre (1962-1968), reste le cas le plus illustre.
L'ancien Premier ministre Georges Pompidou, s'adresse aux journalistes à Paris, le 31 mai 1938
AFP/Archives
Autrefois, le "pantouflage" (passage du public au privé) était prisé des hauts fonctionnaires en fin de carrière. Mais depuis une dizaine d'années, les allers-retours avec le secteur financier "sont devenus monnaie courante", explique à l'AFP Jézabel Couppey-Soubeyran, maître de conférences à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, qui décrit ce phénomène de "portes tournantes" dans le livre "Blabla Banque".
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, à Paris, le 7 février 2017
AFP/Archives
L'actuel gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, après vingt ans au ministère des Finances, notamment comme directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn, a rejoint au début des années 2000 BNP Paribas, avant de repartir en 2015 au service du gouvernement puis de devenir banquier central et président de l'autorité de contrôle des banques.
Marie-Anne Barbat-Layani, alors directrice adjointe du cabinet de François Fillon, arrivant à Matignon, le 9 mai 2010
AFP/Archives
Marie-Anne Barbat-Layani, qui préside la Fédération bancaire française, a elle débuté sa carrière au Trésor, l'a poursuivie dans différents cabinets ministériels avant de devenir directrice générale adjointe de la Fédération nationale du Crédit Agricole puis de revenir à Matignon auprès de François Fillon pour finalement représenter les banques françaises depuis 2014.
Le phénomène touche la plupart des dirigeants des grandes banques françaises : Frédéric Oudéa (Société Générale), a été conseiller de Nicolas Sarkozy au ministère du Budget, tandis que Xavier Musca (Crédit Agricole), a été son secrétaire général à l'Elysée. François Pérol (BPCE), a lui aussi réalisé des allers-retours de Bercy à la banque d'affaires Rothschild and Cie pour devenir conseiller de Nicolas Sarkozy à l'Elysée.
- L'indépendance de l'action politique est-elle menacée ?
"Ecouter les banquiers, c'est bien, mais leur confier la plume économique, ce n'est pas tenable", plaide Jean-Michel Naulot.
Cet ancien banquier, qui défend la primauté du politique dans son ouvrage "Eviter l'effondrement", considère comme "une erreur" les recrutements en tant que conseillers de François Hollande d'Emmanuel Macron et Laurence Boone, tous deux passés par une banque d'affaires (Bank of America-Merryll Lynch pour cette dernière, depuis passée chez Axa IM).
Bernard Monot le 15 mai 2014 à Vineuil
AFP/Archives
Le Front National n'est pas en reste : le parti qui a fait de la dénonciation du "banquier Macron" l'un de ses arguments de campagne a pour "stratégiste économique" Bernard Monot, qui revendique "une longue carrière" au sein d'établissements financiers comme HSBC, Natixis AM ou encore la Caisse des dépôts.
Certains brandissent "l'argument de l'expertise" mais "il n'est pas nécessaire de recruter des banquiers pour faire du conseil économique", enchérit Mme Couppey-Soubeyran qui y voit un reflet de "l'ultra financiarisation des économies". D'après elle, cela créée "un biais" dans la perception des dossiers que "sous-estiment les personnes du milieu bancaire".
"Les connexions entre le secteur bancaire et financier, la haute fonction publique et la décision politique sont tellement fortes que cela atténue grandement la volonté de remédier aux dérives de la finance", argue-t-elle, évoquant la modération de M. Macron en matière de réglementation bancaire.
- La France fait-elle exception ?
Comme le rappelle un rapport confidentiel de l'OCDE rédigé en 2009 et cité dans "Blabla Banque", cette porosité entre milieux bancaires et politiques se retrouve dans d'autres pays. Notamment avec la banque allemande Deutsche Bank, qui avait recruté Alan Greenspan (ex-chef de la banque centrale américaine), la britannique Barclays ou encore les américaines JP Morgan et Goldman Sachs.
José Manuel Barroso, ancien président de la Commission européenne, lors d'une conférence à New-York, le 18 septembre 2016
GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives
Cette dernière s'est encore illustrée avec le recrutement de José Manuel Barroso, l'ancien président de la Commission européenne. Championne du réseautage d'influence à l'international, la banque d'affaires a compté parmi ses anciens collaborateurs, Mario Draghi, actuel président de la Banque centrale européenne, Mario Monti, ancien Premier ministre italien, ainsi que l'ex-secrétaire au Trésor américain Henry Paulson qui s'est retrouvé à gérer la faillite de son concurrent Lehman Brothers en 2008.
C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.
« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais. « C’est un peu tard mais elle commence à réagir » Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause. Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ». « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste » Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ». Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici
« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.
Tout juste nommé à Matignon et entre deux mouvements sociaux, Sébastien Lecornu a entamé des consultations avec les syndicats. Mais la marge de manœuvre de ce proche du chef de l’Etat s’annonce plus que réduite.
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Alex Vizorek, des punchlines de droite et de gauche
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