Bariza Khiari : « Ce Premier ministre, c’est cette transgression positive que le Président souhaitait »

Bariza Khiari : « Ce Premier ministre, c’est cette transgression positive que le Président souhaitait »

Bariza Khiari, sénatrice PS de Paris, était ce matin l’invitée de Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio. Déléguée nationale d’En Marche depuis octobre dernier, elle s’est réjouie de la nomination d’Édouard Philippe au poste de Premier ministre. Et, bien qu’elle ne se représente pas aux sénatoriales prochaines, elle plaide pour la formation d’un groupe de majorité présidentielle au Sénat.
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Par Alice Bardo

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Hier, le député-maire LR du Havre Édouard Philippe a été nommé chef du gouvernement par Emmanuel Macron. « Ce Premier ministre, c’est cette transgression positive que le Président souhaitait »,  se félicite Bariza Khiari, qui estime qu’il s’agit d’une personnalité « Macron-compatible ». Selon la sénatrice socialiste, cette décision est « conforme à l’ADN » de la République en marche, à savoir une véritable recomposition politique marquée par un dépassement du clivage gauche/droite.

Un « groupe de majorité présidentielle au Sénat »

La déléguée nationale d’En marche confie en avoir « assez de ce mur de Berlin qui sépare » la droite de la gauche. « Plusieurs fois, j’ai eu envie de voter des choses que la droite proposait », se désole-t-elle. Présente sur les bancs du Sénat sous l’étiquette du Parti socialiste depuis près de treize ans, elle assure qu’elle ne se représentera pas aux sénatoriales prochaines, mais appelle à la formation d’un « groupe de majorité présidentielle au Sénat », sur le modèle de ce qui devrait se passer à l’issue des législatives. «Ceux du groupe socialiste qui souhaitent le succès du Président le rejoindront », prévoit Bariza Khiari.

Bariza Khiari : "Au Sénat il pourrait y avoir un groupe de majorité présidentielle"
00:29

La sénatrice affirme que le clivage gauche/droite qui polarisait jusque-là la vie politique française est en train de disparaître : « La gauche est en pleine décomposition » et « après les législatives il va y avoir trois camps à droite : celui des extrêmes avec Wauquiez et consorts, le camp de la droite républicaine et celui qui a compris dans quel monde on vivait avec NKM, Le Maire. » Hier soir, après la nomination d’Édouard Philippe, ces derniers et une vingtaine d’autres élus de droite ont d’ailleurs appelé à répondre « à la main tendue par le Président de la République. »

Bariza Khiari : "La gauche est en pleine décomposition"
00:47

« Des ministres de droite modérée »

Bariza Khiari attend, confiante, l’annonce de la composition du gouvernement du nouveau Premier ministre, qui devrait intervenir en fin de journée. « Sous Sarkozy il y a eu une tentative d’ouverture vers la gauche, mais à une dose homéopathique. Là le niveau est plus fort et assumé », anticipe-t-elle. Elle valide la vision du président de la République et de son chef de gouvernement, à avoir un mélange de personnalités de droite et de gauche, auxquelles s’ajouteront des personnes issues de la société civile. Elle précise toutefois qu’il serait préférable que les ministres de « droite modérée » aient des « points de convergence » avec le PS sur les questions de société, à commencer par la laïcité. Une question qui intéresse tout particulièrement celle qui ambitionne désormais de « structurer l’islam de France » : « Il faut des Républicains de confession musulmane qui s’investissent dans la structuration de l’islam de France ». Un combat qu’elle mènera hors du gouvernement : « Je ne serai pas ministre » assure celle qui s’apprête à laisser la vie sénatoriale derrière elle.

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