Ce mardi, Frédéric Valletoux, député Horizons de Seine-et-Marne, ancien ministre de la Santé, était invité de la matinale de Public Sénat. Au lendemain de l’engagement de la responsabilité du gouvernement par Michel Barnier, et à la veille du vote d’une motion de censure, il est revenu sur la méthode adoptée par le Premier ministre depuis sa nomination. Il pointe notamment un manque de dialogue entre les députés du socle commun et le gouvernement.
Baromètre de confiance politique : « un léger effet Macron » mais toujours une forte défiance
Par Yann Quercia
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« Il ne peut y avoir de réforme sans confiance, il ne peut y avoir de confiance si le monde politique continue d’apparaître, même si c’est la plupart du temps injuste, comme le monde des petits arrangements à mille lieues des préoccupations des Français. » Huit mois après cette phrase prononcée par Emmanuel Macron, devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, le sentiment de défiance politique des Français persiste. 85 % pensent toujours que les responsables politiques ne se préoccupent pas de ce que pensent les gens comme eux et 62 % sont d’accord avec l’idée que les responsables politiques ne soucient que des riches.
Un petit effet Macron ?
Malgré une défiance toujours présente, l’étude CEVIPOF montre que l’arrivée d’Emmanuel Macron a légèrement atténué ce sentiment. D’abord, le niveau de confiance dans les personnalités politiques diminue pour toutes les fonctions, sauf pour le « président de la République actuel » (+11 points). Ensuite 24 % (+ 6 points] des personnes interrogées, estiment que les hommes politiques tiennent leurs promesses. « Nous pouvons constater une légère hausse due à l’élection d’Emmanuel Macron mais il faut avouer que nous nous attendions à mieux » selon Bruno Cautrès, chercheur du CNRS au Cevipof.
Enfin 8 % des personnes interrogées disent éprouver de l’espoir quand ils pensent à la politique. Un chiffre en hausse de 3 points même si les sentiments que suscite la politique restent majoritairement négatifs. 25% des Français disent même éprouver du dégoût.
Le système démocratique comme nouveau clivage ?
34 % des Français estiment qu’il n’y a pas de quoi être fier de notre système démocratique. Néanmoins, le jugement négatif sur le système démocratique varie selon la proximité partisane. On constate au travers ce sentiment que trois blocs se dégagent. Un bloc composé de l’extrême gauche (44%), la gauche radicale (43%) et le Parti communiste (43%). Un Bloc allant du PS(24%) au Républicains (29%) en passant par La République en marche(16%). Un bloc composé de Debout la République (56%), le Front national (60%).
Enfin 36 % des jeunes interrogés ne considèrent pas que la démocratie est « quand même mieux que n’importe quelle autre forme de gouvernement. » C’est 15 points de moins que chez l’ensemble des Français.
Une baisse de confiance dans les institutions
En dehors de l’exécutif, le niveau de confiance dans toutes les institutions est en baisse. Le maire, figure de confiance pour les citoyens, passe de 64% à 55% de confiance. Le député enregistre aussi une forte baisse avec 10 points de moins (35%). Pour Bruno Cautrès, « c’est le deuxième point très important de cette étude. Cela peut s’expliquer par le discours d’Emmanuel Macron sur l’ancien et le nouveau monde qui peut conduire à discréditer les institutions. » Le chercheur avance une deuxième explication à cette chute de confiance dans les institutions : « la dynamique des primaires et de la campagne présidentielle pouvait expliquer un niveau plus haut de confiance.»