Belloubet défend sa réforme de la justice devant la commission des lois

Belloubet défend sa réforme de la justice devant la commission des lois

La garde des Sceaux a défendu mardi point par point son projet de réforme de la justice, déplorant des mesures parfois "vidées de...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

La garde des Sceaux a défendu mardi point par point son projet de réforme de la justice, déplorant des mesures parfois "vidées de leur substance" par le Sénat, sous l'oeil bienveillant des rapporteurs du texte à l'Assemblée nationale.

"Le Sénat est revenu sur bon nombre de mesures en les vidant de leur substance", a attaqué Nicole Belloubet, devant la commission des lois de l'Assemblée.

"Je ne souhaite pas renoncer à l'ambition initiale", a-t-elle prévenu, avant l'examen du texte qui débutera en séance à l'Assemblée nationale le 19 novembre.

Les sénateurs ont adopté le 23 octobre un projet de loi de "programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice" ainsi qu'un projet de loi organique dans des versions sensiblement différentes des textes du gouvernement.

S'ils ont voté une rallonge budgétaire pour atteindre 9 milliards d'euros en 2022 (contre 8,3 mds prévus) ou validé la fusion des tribunaux d'instance et de grande instance, ils se sont opposés à une série de mesures.

Le Sénat a notamment rejeté la création d'un parquet national antiterroriste et défendu la "place du juge d'instruction" face à l'accroissement des prérogatives du parquet. Il a aussi prévu, contre l'avis du gouvernement, le droit pour les suspects d'être assistés par un avocat lors d'une perquisition.

En matière civile, alors que le Sénat s'est opposé à la suppression de l'audience de conciliation en cas de divorce contentieux, la ministre a vanté "le progrès" que sera "la révolution numérique" face à une justice lente et engorgée.

Nicole Belloubet a défendu une réforme axée sur "la défense des victimes", avec la plainte en ligne pour les agressions sexuelles (retoquée par les sénateurs), la création d'un tribunal criminel pour "éviter de correctionnaliser les viols" et la création d'une juridiction d'indemnisation des victimes de terrorisme - centralisée à Paris contre l'avis d'associations de victimes.

Elle a appelé les députés à rétablir "la procédure de comparution différée", qui selon elle n'"amoindrit pas" le pouvoir du juge mais permet au parquet de "boucler une enquête" en évitant la saisine d'un juge uniquement pour des questions de délais et non pour de réels besoins d'enquête.

Evoquant la nouvelle échelle des peines proposée, elle a déploré que le Sénat n'ait "pas considéré le bracelet électronique comme une véritable peine".

Les rapporteurs du texte à l'Assemblée ont accueilli avec bienveillance cette présentation, Laetitia Avia saluant un projet qui "permet des avancées" de la justice "en la simplifiant et en réduisant les délais", notamment grâce à l'apport du numérique, en matière de divorces.

Dans la même thématique

France Israel Palestinians Campus Protests
6min

Politique

Sciences Po bloqué : la droite sénatoriale dénonce « la pensée totalitaire d’une minorité d’extrême gauche »

La mobilisation de plusieurs dizaines d’étudiants en soutien aux Palestiniens se poursuit à Sciences Po. Après avoir été délogés par les forces de l’ordre dans la nuit de mercredi à jeudi, les étudiants occupaient toujours les lieux ce vendredi. Une action en miroir de celles qui ont lieu sur les campus américains. La droite sénatoriale dénonce l’importation « du wokisme » d’outre Atlantique.

Le

Belloubet défend sa réforme de la justice devant la commission des lois
5min

Politique

Européennes 2024 : après le discours d’Emmanuel Macron, Olivier Faure veut saisir l’Arcom au nom de « l’équité » entre les candidats

Le Parti socialiste demande que le discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe, prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne, soit décompté des temps de parole et inscrit dans les comptes de campagne de la majorité présidentielle. Pour le patron du PS, invité de Public Sénat, le chef de l’Etat est devenu « candidat à cette élection européenne ».

Le