« Benoît Hamon unira les gauches »  veut croire Arnaud Montebourg

« Benoît Hamon unira les gauches » veut croire Arnaud Montebourg

Une belle image et des bons mots, à deux jours du deuxième tour de la primaire de gauche, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg ont affiché leur unité face à Manuel Valls.
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Une (petite) partie de la gauche était réunie, ce vendredi, dans une pépinière d’entreprises à Paris où Benoît Hamon et Arnaud Montebourg étaient en visite. Une venue éclaire, où les deux anciens ministres du gouvernement Valls ont pu rapidement discuter avec des jeunes entrepreneurs, mais surtout  faire une belle image à deux jours du deuxième tour de la primaire de gauche. « Arnaud Montebourg est un ami depuis longtemps. Pour ceux que ça surprend moi ce ne me surprend pas. Notre amitié est ancienne, nos engagements et nos combats communs le sont également » a déclaré Benoît Hamon. Pas encore unis par les idées, ils le sont, pour le moment, par un combat commun : battre Manuel Valls, dimanche. « Nous avons avec Benoît Hamon quitté le gouvernement ensemble (en 2014), sur un désaccord majeur. C'était la politique de Manuel Valls, la dérive libérale d'un quinquennat auquel nous mettons fin. C'est cette dérive-là qui a été sanctionnée par une majorité d'électeurs de la primaire » a rappelé judicieusement Arnaud Montebourg. En août 2014 à Frangy-en-Bresse, avec Benoît Hamon, Arnaud Montebourg avait poussé jusqu’au paroxysme sa critique contre l’orthodoxie budgétaire du gouvernement, en dédicaçant « une cuvée du redressement » à François Hollande. « Après Frangy voici Paris ! » a-t-il scandé, ce vendredi.

« Qu'il s'efface, ça ne me paraît pas choquant »

Si en cas de défaite , Manuel Valls avait, en début de semaine,  laissé planer le doute sur son soutien à Benoît Hamon, l’ancien chef de gouvernement  s’est fait plus précis depuis. « Je serai loyal, parce qu'il y a des règles pour la primaire. Je m'effacerai », a-t-il assuré ce vendredi. « Etre loyal, c'est accepter le verdict. Qu'il s'efface, ça ne me paraît pas choquant. Il a défendu un projet politique différent, avec des options très différentes de ce que pouvait proposer Arnaud ou moi. Il serait incongru qu'il devienne porte-parole d'idées qu'il semblait combattre durant la primaire » a interprété Benoît Hamon.

Arnaud Montebourg pas encore prêt à défendre le revenu universel

En ce qui concerne les idées, il y en a, pourtant une, qui divise Arnaud Montebourg et Benoît Hamon : le revenu universel. A la question de savoir si l’ancien ministre du Redressement productif pourrait faire campagne pour défendre cette proposition, Arnaud Montebourg a semblé gêné aux entournures : « Ben, on va voir, on fera ce qu’il faut… » a-t-il prudemment éludé. Son ancien directeur de campagne, le député François Kalfon a fait la même réponse.

Le rassemblement de la gauche : « c’est la tache de demain »

Alors que Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron réfutent toute possibilité de désistement en faveur du vainqueur de la primaire PS, Arnaud Montebourg  fait dans l’auto-persuasion. « François Mitterrand a uni les gauches. Lionel Jospin a uni les gauches. Benoît Hamon unira les gauches. Ce n’est pas : si possible, c’est : il le faut ». L’ancien ministre de l’Education  a fixé également sa feuille de route s’il sort vainqueur dimanche. « Ce qu’il faudra faire (…) c’est parler aux écologistes, parler aux communistes, à ceux qui se revendiquent d’un engagement citoyen, social et radical parfois. C’est la tache de demain ».

Le plus dur reste à faire. A l’image du député de Gironde Gilles Savary, plusieurs parlementaires socialistes envisagent  « un droit de retrait » de la campagne de Benoît Hamon, si ce dernier remporte la primaire. Et certain d’entres eux pourraient, dès lundi, venir grossir les rangs d’Emmanuel Macron.

« Nous verrons si François Fillon est encore candidat malgré ses déboires et ses problèmes d’emplois fictifs »

Arnaud Montebourg: "Benoît Hamon unira les gauches"
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Il est vrai que la campagne présidentielle prend depuis quelques jours un tournant inattendu. Les révélations du Canard Enchainé sur les soupçons d’emploi fictif qui entourent l’épouse de François Fillon laisse libre court à tous les scénarios. « Nous aurons le choix entre Monsieur Fillon s'il est encore candidat malgré ses déboires et ses problèmes d’emplois fictifs. Et la famille Le Pen, si ces mêmes problèmes de corruption qui touchent le Front national, ne l’ont pas éliminés non plus » se plait à croire Arnaud Montebourg. (voir la vidéo)

 

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