Bernard Cazeneuve défend le bilan de la majorité et s’attaque à Fillon
Le nouveau chef du gouvernement a fait sa première déclaration de politique générale devant les députés. Avec un mot d’ordre : « réformer sans abîmer et moderniser sans détruire. » une allusion directe au programme de François Fillon. 

Bernard Cazeneuve défend le bilan de la majorité et s’attaque à Fillon

Le nouveau chef du gouvernement a fait sa première déclaration de politique générale devant les députés. Avec un mot d’ordre : « réformer sans abîmer et moderniser sans détruire. » une allusion directe au programme de François Fillon. 
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A quelques mois  de la présidentielle, Bernard Cazeneuve n’a pas voulu déroger à la règle, en se présentant devant les députés pour un vote de confiance à son nouveau gouvernement. Auparavant, le Premier ministre a défendu le bilan de ses deux prédécesseurs et promis de continuer l’effort pendant les 5 mois qui séparent ce nouveau gouvernement des prochaines élections. « Je sais que cette mission sera brève mais je veux l’exercer pleinement » a-t-il lancé. Chaque jour compte ». Le discours, de près d’une heure, sonnait effectivement comme un bilan en forme de satisfecit pour l’ex-ministre de l’Intérieur. « Au cours des 5 mois qui viennent, mon gouvernement sera pleinement engagé pour consolider ces résultats » explique-t-il, évoquant notamment les comptes de la sécurité sociale et promettant de « nouvelles mesures pour assurer l’accès des patients aux soins dans les territoires. »

L’attaque contre le candidat de la droite François Fillon, très critiqué sur son programme de santé, ne s’est d‘ailleurs pas faite attendre. « Et quand certains dans cet hémicycle, se situent dans une perspective de déremboursement des dépenses de santé, mon gouvernement agira inlassablement pour renforcer les droits de nos concitoyens à se faire soigner » a assuré Bernard Cazeneuve. Autre sujet polémique, celui des fonctionnaires : « Protéger les Français, cela passe aussi par une fonction publique reconnue et respectée. Supprimer des centaines de milliers de postes de fonctionnaires en quelques mois, c’est remettre en cause la capacité de l’Etat à assumer ses missions les plus élémentaires. On peut réformer sans abîmer et moderniser sans détruire » assure le Premier ministre.

Le chef du gouvernement a ensuite passé en revue les différents sujets, notamment ceux qu’il connait bien : la sécurité et le terrorisme. « Nous avons renforcé notre arsenal législatif et réglementaire » assure-t-il évoquant l’arrestation depuis début 2016 de « 420 personnes liées à l’islamisme »  mais aussi l’investissement d’un milliard d’euros pour la police et les pompiers depuis le début du quinquennat. Il rappelle que le projet de loi à la sécurité publique, précisant les règles d’usage des armes pour les policiers, « sera examiné le 21 décembre en Conseil des ministres. »

Autre sujet primordial, le chômage. «Il  demeure un immense défi qui nourrit la peur du déclassement » a-t-il déclaré. « Notre politique commence à porter ses fruits » et « cela restera la priorité du gouvernement. » Le droit à la formation sera notamment prolongé dans cette optique.

Le Premier ministre a aussi longuement évoqué l’Europe. « Les populismes montent partout, y compris chez plusieurs de nos partenaires » souligne-t-il. « Après le Brexit, il y a urgence de convaincre les citoyens de se détourner des fausses promesses (…) le Brexit est l’expression de l’immense crise de confiance des peuples, vis à vis du projet européen. » II souligne ainsi que les pays membres « doivent apporter plus de réponses à la crise migratoire » mais aussi « réduire les inégalités » entre les Européens. Il évoque son « combat pour lutter contre l’emploi illégal de travailleurs détachés » ou encore la poursuite du plan d’investissement Juncker pour atteindre « 500 milliards d’euros d’investissements d’ici 2020. »

Alors que l’élection approche, il a conclu son discours par la volonté de voir le « respect » ressortir des débats qui s’annoncent. « L’engagement que je prends c’est d’être dans un comportement qui rehausse la politique parce que les Français qui nous voient sont aussi des Français qui nous jugent. L’engagement que je prends, c’est de chercher à nous montrer chaque jour à la hauteur des ambitions de nos concitoyens, en s’adressant à leur intelligence et non comme vous le faîtes à leurs instincts. » Le tout, sous les huées de l’opposition et une standing-ovation côté majorité.

 

Cazeneuve : "L’engagement que je prends c’est d’être dans un comportement qui rehausse la politique"
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