Biodiversité : Nicolas Hulot entend sortir le « sujet de l’ombre »

Biodiversité : Nicolas Hulot entend sortir le « sujet de l’ombre »

Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, présente son plan pour préserver la faune et la flore mercredi. Interviewé par Le Parisien, il a annoncé vouloir miser sur la fin du plastique non dégradable, d’ici 2025.
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Par Maud Larivière

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Il y a quelques semaines de cela, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, avait réclamé un « sursaut d'indignation » pour défendre la faune et la flore de la planète, déplorant à l'Assemblée nationale le fait que la biodiversité, « tout le monde s'en fiche ». « Oui je vais vous présenter un plan biodiversité dans les semaines qui viennent » avait-il annoncé.

Le temps est maintenant venu puisque mercredi, l’écologiste doit présenter publiquement son plan pour la biodiversité. Il a d’ailleurs confié en amont certaines pistes au Parisien.

« L’objectif est d’abord de sortir ce sujet de l’ombre. Il faut que les Français comprennent que la situation est catastrophique. 40 % des espèces vivantes auront disparu au milieu du siècle prochain si l’on ne fait rien » explique-t-il au journal avant de dévoiler quelques mesures censées « protéger les écosystèmes ».

Ses propositions pour « protéger les écosystèmes »

La création et l’extension de vingt réserves nationales d’ici à la fin du quinquennat sont prévues. « Dès l’an prochain, nous inaugurerons un parc national des forêts, le premier de ce type, aux limites de la Champagne et de la Bourgogne » indique le ministre, qui compte également fixer « l’objectif de zéro artificialisation net des sols ». Il entend notamment « compenser les surfaces « artificialisées » en « désartificialisant » des surfaces équivalentes ».

Toujours concernant les sols, le ministre de la Transition écologique affirme qu’à l’« avenir, plus un mètre carré supplémentaire de terre ne pourra être bétonné », mais confère l’autorisation si et seulement si cela est « compensé par la création d’espaces naturels ». En effet, les chiffres sont alarmants : en 1992, la France comptait 37 872 km2 de sols bétonnés pour 51 603 en 2015. Cette occupation se fait au détriment de la surface des terres agricoles, qui elles, diminuent.

Parallèlement, Nicolas Hulot souhaite faire de la fin du plastique non biodégradable une priorité. Pour se faire, il s’est fixé un cap : « Zéro plastique rejeté dans les océans en 2025 ». « C’est pourquoi nous soutenons l’interdiction, dans la loi issue des États généraux de l’alimentation, des pailles et des mélangeurs » explique-t-il. Le Sénat est allé dans son sens, puisque lors de la discussion du texte de la loi agriculture et alimentation, les sénateurs ont interdit au 1er janvier 2020 l'utilisation de pailles en plastique et des touillettes.

50 millions pour l’agriculture biologique

Et le financement ? L’écologiste mise sur l’augmentation de la redevance pour pollution diffuse, que payent les distributeurs de produits phytosanitaires. « 50 millions d’euros seront alloués au soutien à l’agriculture biologique » annonce-t-il avant d’ajouter : « De nouvelles aides seront allouées aux agriculteurs qui auront des pratiques vertueuses, comme la plantation de haies dans des champs de céréales ».

Selon Le Parisien, le plan biodiversité comprend 90 mesures, parmi lesquelles : la mise en place d’un plan national d’actions pour la protection des cétacés, l’obligation pour les collectivités de « publier les quantités de pesticides utilisés sur leur territoire », ou encore la création d’un « shazam des plantes » qui permettra aux Français « d’identifier les espèces végétales et animales de leur quotidien ».

 

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