Bioéthique : Bernard Jomier regrette « le regard obscurantiste de Bruno Retailleau »

Bioéthique : Bernard Jomier regrette « le regard obscurantiste de Bruno Retailleau »

Le projet de loi bioéthique, qui statue notamment sur l’ouverture de la PMA pour toutes femmes mais aussi sur des questions autour des manipulations génétiques, est voté ce soir au Sénat. Mais les progrès auraient plus être plus importants pour Bernard Jomier.
Public Sénat

Par Océane Blanchard

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Le vote solennel sur le projet de loi bioéthique doit avoir lieu ce mardi soir au Sénat. Le texte a été modifié en profondeur après des heures de débat dans l’hémicycle, même si la mesure phare, l’ouverture de la PMA pour toutes, a été adoptée.

Le sénateur PS et médecin Bernard Jomier regrette que le texte soit voté en l’état. Pour lui le débat sur la PMA « a envahi tout le texte », et empêché un débat de fond sur le reste des questions éthiques et scientifiques abordées. Parmi elles, les diagnostics pré-implantatoires et les modifications sur l’embryon. « Je regrette que tout ce qui est génétique ait été vu avec un regard obscurantiste, de la part de Bruno Retailleau et du groupe qui était autour lui, suivi malheureusement par la ministre de la Santé. »

Bernard Jomier défend notamment les diagnostics qui permettent de déceler des anomalies génétiques ou chromosomiques dans les embryons conçus par fécondation in vitro. Des processus qui ont largement divisé le Sénat, accusés par Bruno Retailleau, chef de file des Républicains, de participer à de « l’eugénisme ».

« L'eugénisme c'est sélectionner des embryons sur leurs caractéristiques. La médecine c'est éliminer des maladies graves, incurables, et qui souvent font que l'enfant ne vivra pas. Quand vous avez une trisomie 15 ou 13, vous ne vivez pas de toute façon. Je regrette que tous ces progrès aient été rejetés » déplore le sénateur.

« Il y a une espèce de crainte en permanence que nos scientifiques soient des fous » dénonce Bernard Jomier, qui défend les mesures du texte demandées par les scientifiques eux-mêmes. « Alors que regardez : depuis 1982, la naissance du premier "bébé-éprouvette" par FIV en France, Amandine, il n'y a eu aucune dérive éthique dans notre pays. »

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