Un parlementaire qui a vécu la PMA, une "femme seule" s'interrogeant sur les enfants sans père, ou encore un élu au bord des larmes au sujet du...
Bioéthique et PMA: quand les députés se livrent dans l’hémicycle
Un parlementaire qui a vécu la PMA, une "femme seule" s'interrogeant sur les enfants sans père, ou encore un élu au bord des larmes au sujet du...
Par Anne Pascale REBOUL
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Un parlementaire qui a vécu la PMA, une "femme seule" s'interrogeant sur les enfants sans père, ou encore un élu au bord des larmes au sujet du diagnostic pré-implantatoire : plusieurs députés se sont dévoilés de manière inhabituelle, lors des débats sur le projet de loi bioéthique.
L'examen en première lecture à l'Assemblée de ce copieux texte s'est achevé mercredi soir au bout de deux semaines et demie d'échanges passionnés, au-delà des clivages traditionnels. Son vote solennel aura lieu mardi.
Ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes et aux femmes seules, mais aussi autoconservation des ovocytes et tests génétiques: "quand on est sur la bioéthique, on va sur l'intime", d'où des expressions peu ordinaires dans l'hémicycle, souligne une participante.
"J'ai eu un père mais j'ai été élevé par ma mère et ma grand-mère. Cela n'a pas fait de moi un délinquant", a lancé Jacques Marilossian (LREM) à la droite, vent debout contre "l'absence de père" dans cet élargissement de la PMA.
Cet élu des Hauts-de-Seine a aussi confié avoir eu recours avec sa femme à la PMA: "Nous ne créons pas des enfants d'un coup de baguette magique ! Le succès n'est pas garanti !", a-t-il souligné à ceux qui critiquaient des "bébés sur commande".
Emilie Bonnivard le 09 août 2017 à l'Assemblée nationale
AFP/Archives
Plus tard, Emilie Bonnivard (LR), "femme seule" de 39 ans, a fait part de ses doutes: "Est-ce mon rôle, en tant que législateur – quels que soient, sur le plan personnel, mon désir ou ma situation –, de créer un ordre qui prive, a priori, un enfant de père ?"
Autre moment fort avec Marc Le Fur, vice-président LR de l'Assemblée: pour appuyer le rejet de la PMA post-mortem, il a raconté son deuil d'une femme qu'il "aimai(t)". Et de plaider: "Il faut que la vie l'emporte (...) Un enfant existe par lui-même. Il n'a pas vocation à être le substitut d'un être qui nous a quittés".
- "En prise avec le réel" -
Le projet de loi prévoit pour les enfants nés de PMA d'avoir accès à leurs origines à leur majorité, une mesure qui a suscité des réticences sur quasiment tous les bancs. Né en Corée et adopté par une famille française, Joachim Son-Forget (UDI-Agir) a insisté sur le poids de "l'ignorance de notre lignée, en particulier à certains moments de la vie".
D'autres chapitres du projet de loi ont donné lieu à des moments poignants. Pour contrer un amendement LR visant à rétablir un délai de réflexion d'une semaine avant une interruption médicale de grossesse, Michèle Peyron (LREM) a raconté avoir subi une telle IMG, "décidée après cinq mois de grossesse".
Le député Joachim Son-Forget, le 25 septembre 2019 à l'Assemblée Nationale
AFP/Archives
Echographies, analyses, accouchement provoqué: "Je peux vous assurer que l'on a le temps de se préparer à cet acte", a-t-elle confessé.
Point d'orgue de ces cas personnels, Vincent Thiébaut (LREM), la gorge nouée, s'est interrogé sur "la pertinence" du diagnostic pré-implantatoire. Et pour cause: il est "père de jumeaux, sourds profonds du fait d'une maladie génétique", "nés par FIV" (fécondation in vitro), et qui lui ont "ouvert les yeux, à travers leur handicap, sur des choses qu'(il) n'aurai(t) jamais pu imaginer".
"N'ouvrons pas la boîte de Pandore au nom d'une volonté d'harmonisation ou de standardisation", a conjuré cet élu du Bas-Rhin.
"Ces témoignages, sur des points extrêmement techniques, nous aident à cheminer" et à être en prise avec "le réel", souligne Nathalie Elimas (MoDem).
Ils étaient "spontanés" et "à chaque fois utiles au débat", juge le corapporteur Jean-François Eliaou (LREM), qui est allé comme d'autres saluer ces intervenants s'étant exprimés "devant la Nation".
Pour sa part, tout en prêtant attention à ces "accents de vérité, de sincérité", Constance Le Grip (LR) note que son groupe généralement évite de "mettre en avant telle ou telle spécificité des parcours de vie" afin de légiférer au nom de l'intérêt général.
En 2013 lors des débats sur le mariage pour tous, les évocations de la vie privée avaient parfois suscité le malaise, voire des accusations d'instrumentalisation. Six ans après, de l'avis de tous les groupes politiques, le respect a dominé les échanges.
Droits de douane, immigration, Rassemblement National, huit mois après s'être fait censuré par l'Assemblée nationale, l'ancien Premier ministre Michel Barnier revient sur la chute de son gouvernement et répond aux questions d'actualité de Caroline de Camaret dans Ici l'Europe.
D’ici à 2035, la vente des ventes de voitures thermiques neuves sera interdite. Un objectif remis en cause par la droite européenne et les défenseurs de l’automobile. Un enjeu majeur pour l’Union, où 8 véhicules neufs sur 10 roulent encore à moteur thermique. Voiture thermique stop ou encore on en débat dans l’émission Ici L’Europe présentée par Caroline de Camaret et Alexandre Poussart.
L’accord sur les migrants annoncés par Emmanuel Macron et le premier ministre britannique Keir Starmer est accueilli froidement au Sénat, à droite, comme à gauche. Du côté de Calais, « la situation est lourde à supporter », rappelle le sénateur LR du Pas-de-Calais, Jean-François Rapin.
Organisé conjointement avec l’Assemblée nationale, le Sénat accueille du 9 au 13 juillet, la 50ème session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). A cette occasion, plus de 60 pays francophones sont représentés et 30 présidents de parlement étrangers participent à des travaux dans les deux chambres du Parlement français.