Bioéthique : « Il faut faciliter la recherche sur l’embryon »

Bioéthique : « Il faut faciliter la recherche sur l’embryon »

La commission sénatoriale chargée d’examiner le projet de loi bioéthique a mené une table ronde autour de l'assistance médicale à la procréation. Le professeur René Frydman, comme ses confrères, a attiré l’attention de la commission sur la nécessité faciliter la recherche sur l’embryon.
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Le débat inquiète ceux qui craignent une dérive eugéniste. La législation actuelle limite les conditions de la recherche sur l’embryon. Devant la commission sénatoriale chargée d’examiner le projet de loi bioéthique, le professeur émérite des universités, gynécologue et obstétricien, René Frydman est revenu sur ce point.

 « On ne peut pas transférer des embryons sur lesquels une recherche a été conduite à des fins de gestation », déplore René Frydman. Selon lui, une confusion perdure dans le débat sur la recherche sur l’embryon alors qu’il faudrait « distinguer la recherche pour améliorer les choses de ce qui est une recherche sans projet parental ».

Face aux soupçons de détournement à des fins eugénistes, le professeur précise le but de ces recherches : « comprendre quelle est la potentialité des embryons de s’implanter ». En France, la législation est plus sévère que chez ses voisins européens en la matière. Pourtant, selon le René Frydman, ces avancées permettraient d’améliorer les conditions dans lesquelles se font les fécondations in vitro (FIV).  

« On ne cherche pas le sexe, on ne cherche pas une prédisposition pour telle ou telle maladie, l’objectif est d’essayer d’éviter des échecs répétés et des déceptions, précise René Frydman. Pour moi, c’est une violence faites aux femmes et aux couples lorsque nous sommes en train de faire un transfert d’embryon alors que c’est la 4e tentative et que nous avons aucune notion, alors que l’on pourrait l’avoir, du diagnostic. » Le vice-président de l'Académie nationale de médecine, Jean-François Mattei, rejoint René Frydman : « Il faut faciliter la recherche sur l’embryon ».

« Sur le diagnostic préimplantatoire avec recherche d’aneuploïdie chromosomique, on sait qu’une fausse couche sur deux est liée à une anomalie chromosomique, ça c’est acquis. Que l’on cherche une aneuploïdie, si c’est de façon générale et anonyme, je ne suis pas opposé mais pas si ça devient le diagnostic de telle anomalie qu’on va éliminer ou de telle autre qu’on va garder », explique toutefois Jean-François Mattei.  

La commission poursuit ses auditions ce jeudi sur le volet juridique de la loi bioéthique.  

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