Bioéthique : les sénateurs socialistes réservés avant le vote solennel sur l’ensemble du texte

Bioéthique : les sénateurs socialistes réservés avant le vote solennel sur l’ensemble du texte

Le groupe socialiste et républicain au Sénat regrette que le projet de loi de bioéthique, amendé en séance publique, se soit éloigné du texte adopté par la commission spéciale.
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Les débats sur le projet de loi de bioéthique au Sénat devraient s’achever ce soir, avec l’examen de 20 derniers amendements. Le groupe socialiste a fait les comptes : ils ne sont pas bons. « Les avis des rapporteurs spéciaux ne sont pas retenus. Ce qui a été voté n’est pas vraiment représentatif de ce qui a été fait en commission spéciale. On se demande à quoi a servi notre travail », se désole la sénatrice PS Michelle Meunier.

Les « reculs » se sont accumulés au fur et à mesure des débats dans l’hémicycle, selon les socialistes : suppression de l’article sur l’autoconservation des gamètes, retrait de l’article autorisant à titre expérimental la recherche d’anomalies chromosomiques dans le cadre de fécondations in-vitro, ou encore, encadrement des recherches sur les cellules-souches. Le sénateur Rachid Temal considère qu’il y a eu dans l’hémicycle un « coup de force de Bruno Retailleau » (président du groupe Les Républicains) sur une partie de la droite. « Les Français ne doivent pas être les victimes des divisions de la droite », dénonce-t-il. Après cinq jours de séance publique, Michelle Meunier regrette que la position du Sénat, qui va à l’encontre, du développement de la recherche et de la médecine prédictive.

Animé d’une forme de « déception et d’amertume », le groupe adoptera une position commune en vue du vote solennel prévu dans l’hémicycle le 4 février. « On a des réserves sur le résultat de notre vote », explique Michelle Meunier. Vote contre ou abstention, l’un ou l’autre n’auront pas la même signification politique. Les socialistes ne veulent pas non plus rayer d’un trait des avancées comme l’extension de la PMA à toutes les femmes.

Vice-présidente de la commission spéciale, Michelle Meunier précise que le désarroi dépasse les rangs de son groupe. « Olivier Henno [sénateur Union centriste] est très désappointé. Il a été maltraité en séance ».

Invité de notre émission Questions au gouvernement, le centriste a confirmé sa déception. « Sous le feu croisé d'Agnès Buzyn et de Bruno Retailleau, beaucoup [d’éléments] du texte abouti de la commission ont été totalement remis en cause. »

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