Boeing 737 MAX 8 : le crash de trop ?

Boeing 737 MAX 8 : le crash de trop ?

Invité de l’émission « On va plus loin », Bertrand Vilmer, président de la compagnie nationale des experts de justice aéronautique et spatiale français, analyse les conséquences du crash du Boeing 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines, dimanche dernier.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Après le crash d’un avion en Éthiopie dimanche dernier, de nombreux pays dont la France, ont fermé leur espace aérien au Boeing 737 MAX 8. L’inquiétude est palpable car il s’agit de la deuxième catastrophe d’un avion de ce type, après un accident similaire il y a quatre mois, en Indonésie.

« Il y a effectivement des similitudes sur ces deux accidents » explique Bertrand Vilmer, président de la compagnie nationale des experts de justice aéronautique et spatiale français.

« Dans les deux cas les pilotes ont demandé à revenir, ce qui n’est pas quelque chose de commun (…) La deuxième similitude c’est que dans les deux cas on sait, avec la lecture de la boîte noire du premier accident (…) qu’il y a eu des mouvements en piqué de l’appareil, à plusieurs reprises (…)  Et la troisième similitude, c’est que hélas les deux appareils se sont crashés avec un angle extrêmement fort. Ces trois similitudes ne veulent pas dire grand-chose sur le fond de l’affaire mais l’analyse de la boîte noire du précédent vol est suffisamment avancée pour que ce peu de symptômes que nous avons (…) veuillent dire quelque chose pour la FAA [Agence fédérale de l’aviation - NDLR]. »

Il poursuit : « Boeing a jusqu’à fin avril, pour, d’une part, modifier le logiciel de vol qui contrôle l’appareil (…), pour d’autre part modifier ce patch informatique qui permet à l’appareil d’éviter de piquer et pour aussi (…) modifier leur procédure de secours, la clarifier et faire en sorte que l’ensemble des pilotes puissent être formés. »

L’expert en aéronautique n’estime pas que ce type d’avion est trop complexe à piloter, comme l’a écrit Donald Trump dans un de ses tweets : « Il faut bien connaître l’appareil. » Mais il déclare, tout de même, qu’actuellement le Boeing 737 MAX 8 « est dangereux », tout en rappelant que « le transport aérien est de plus en plus sûr, malgré ce que l’on a pu voir ».

Bertrand Vilmer n’est pas inquiet pour l’entreprise Boeing : « Certes ça va être un coup dur mais l’avenir de Boeing n’est pas compromis. Il va y avoir un trou d’air (…) de quelques mois, un problème de confiance à restaurer auprès d’organismes de certification, l’agence fédérale de l’aviation américaine (…) qui elle-même peut être en cause et puis auprès des passagers. »

 

Vous pouvez voir et revoir cet entretien, en intégralité :

OVPL. Entretien avec Bertrand Vilmer, expert en aéronautique (en intégralité)
07:56

Dans la même thématique

Weekly cabinet meeting at Elysee Palace, Paris, France – 12 Jan 2024
5min

Société

Prostitution : un nouveau plan de lutte présenté ce jeudi, huit ans après la loi pénalisant les clients

Alors que la loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées, peine encore à produire ses effets, le gouvernement a annoncé la présentation d’un nouveau plan pour lutter contre la prostitution, à l’aube d’une augmentation inquiétante des chiffres chez les mineurs. Selon les associations, ils seraient entre 7 000 et 10 000 à être aujourd’hui prostitués, un chiffre qui a doublé ces dernières années.

Le

Enfants et ecrans
4min

Société

Rapport sur l’usage des écrans chez les enfants : « Nous avons perdu six ans », déplore la sénatrice Catherine Morin-Desailly

Commandé par l’exécutif, le rapport d’experts sur l’usage des écrans chez les enfants a été remis au président de la République ce 30 avril. En 2018, le sujet avait déjà fait l’objet d’une proposition de loi largement votée au Sénat, mais jamais discutée à l’Assemblée. Auteure du texte, la sénatrice centriste Catherine Morin-Desailly dénonce aujourd’hui « une perte de temps ».

Le

A national gendarmerie van entering the Paris courthouse
7min

Société

Meurtre de Matisse à Châteauroux : qu’est-ce que l’excuse de minorité, que le gouvernement souhaite réformer ?

Alors que de multiples faits divers concernant des mineurs font l’actualité ces dernières semaines, le dernier en date, le meurtre de Matisse, 15 ans, poignardé à mort, samedi dernier à Châteauroux, par un mineur afghan âgé lui aussi de 15 ans et placé sous contrôle judiciaire, cinq jours avant le meurtre, Gabriel Attal a annoncé, le 18 avril dernier, souhaiter « ouvrir le débat » sur l’excuse de minorité. Mais au fait, à quoi fait référence cette qualification pénale, qui revient régulièrement dans les discussions ?

Le